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AutreMonde
8 mai 2017

EMMANUEL MACRON – UNE PRIORITÉ N° 5 À REVOIR …..

Macron-Ecole

Dans Le Monde daté du mercredi 3/5/17, on trouvait en page 7 et sous la plume d'Aurélie Collas, une colonne sur la "Réforme de l'École primaire", version Emmanuel Macron. Réduite en titre à Douze élèves par classe dans les ZEP pour réduire l'échec, cette priorité, qui n'est pas le tout de la vision macroniste du problème scolaire, n'en indique pas moins un défaut d'analyse.

Face à la situation actuelle, la question à traiter concerne la scolarité obligatoire en bloc, avec un sous-bloc essentiel et le plus difficile : le Collège. Penser nécessairement l'affaire dans l'ordre chronologique (le primaire avant le secondaire) n'est pas efficient. L'école élémentaire est sans doute le volet le plus aisé à traiter, avec une philosophie simple : permettre aux enseignants de reprendre confiance, et leur faire confiance.

Le professeur des écoles, à la tête de sa classe et globalement en charge de l'ensemble des enseignements, est le mieux placé pour assumer à lui seul le retour raisonnable à la priorité aux enseignements fondamentaux qui s'impose, en leur accordant tout le temps nécessaire. Il n'est pas besoin de bouleverser les textes pour cela ni de mobiliser des moyens inouïs. Il n'est besoin que de donner l'impulsion, de fournir des conseils, de libérer l'autonomie des équipes d'école, étant revenus aux rythmes scolaires d'avant la tornade de leur réforme.

Il faut libérer les pédagogues de l'élémentaire de tout contrôle tatillon, et leur faire confiance pour s'organiser au sein des équipes d'école afin d'adapter leurs démarches, leurs efforts, leurs plages d'enseignement, l'organisation de leurs classes - de leurs classes telles que la population scolaire locale les impose - à l'apprentissage prioritaire du français - lecture, expression écrite et orale - et des quatre opérations dans leur technicité et dans tous leurs développements connexes (résolution de problèmes élémentaires).

Cette philosophie, il faut la dire, haut et fort, et mettre à sa disposition toutes les compétences d'un encadrement (Inspections Académiques, Corps d'Inspection du premier degré, …), transformé en instance d'encouragement et de soutien.

Non, le ressaisissement essentiel, qui se conçoit sans doute plus difficilement, concerne le Collège. La durée de scolarisation pourrait y être portée à cinq ans, pour en faire le cadre effectif de la formation jusqu'à seize ans et le lieu complet de l'acquisition et de la consolidation des apprentissages de base, armes de la vie adulte de l'individu dans toutes ses dimensions, comme du déploiement différencié de toutes les excellences individuelles, double objectif que le collège depuis quarante ans affirme viser et se révèle remarquablement incapable d'atteindre.

Dans ces cinq années, chaque élève se verrait offrir (c'est-à-dire imposer) un double cursus, l'un commun, l'autre personnalisé.

Prolongement de l'école élémentaire, le premier cursus, mi-temps de formation, maintiendrait dans son hétérogénéité aléatoire, le groupe-classe confié à un binôme de professeurs à spectre de compétences large, chargé de le guider dans des apprentissages de tronc commun très fortement articulés sur les outils de base de l'insertion sociale et de la communication (expression écrite et orale, notions scientifiques et techniques élémentaires, culture du monde tel qu'il est dans son histoire, sa géographie, ses mécanismes économiques, sa géopolitique, son globish (et oui, osons!), équilibre du corps et pratique sportive) à des fins d'usage et d'accès à une existence et à une réflexion autonomes.

Le second cursus, second mi-temps de formation, en parallèle, s'adressera à l'individu. Dans un champ de micro-modules disciplinaires sanctionnés par l'acquisition d'unités de valeur, l'élève, optionnellement quant à la définition de son trajet et du cumul des unités de valeurs, construira les contenus de son excellence individuelle. Les micro-modules s'adresseront à des groupes homogènes en termes d'acquis antérieurs dans la discipline concernée et l'acquisition cumulée des unités de valeur correspondantes définira le profil d'excellence de l'élève sur la base duquel, lors de sa sortie du Collège, il pourra faire face aux exigences de la vie active ou d'une poursuite d'études.

Faut-il souligner qu'un tel système élimine la notion de redoublement, la progression de chacun étant continue au long du mi-temps commun et à vitesse personnelle en termes d'unités de valeur dans le cadre du mi-temps d'excellence?

C'est ce schéma, ultérieurement transposable au lycée, qui apparaît comme axe réaliste de redéfinition de la formation initiale, et peut-être le seul. Je ne développerai pas ici les profondes modifications qu'il implique en termes de recrutement et de service des enseignants, comme en termes de redéfinition des locaux d'enseignement et de gouvernance des établissements et plus largement du système éducatif. Je l'ai déjà souvent évoqué. Mais il va de soi qu'il y a là un chantier (et une direction) que le candidat Emmanuel Macron, devenu Président, devrait inscrire en N° 1 dans ses priorités, tant l'avenir à tous égards du pays dépendra de la jeunesse qu'il se donnera.

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Commentaires
D
Ailleurs on me reproche mon raisonnement par circonvolution, donc, je me ferai succinct et limpide ici, j'espère.<br /> <br /> Cette année on célèbre le 500 anniversaire d'une révolution en Occident : la Réformation. Cet épisode représente une victoire significative sur un pouvoir supranational et un transfert de pouvoir au profit de l'état nation, et de la société civile. Henry VIII ne s'y est pas trompé, qui a profité pour nationaliser l'église de l'Angleterre, sans changer fondamentalement son orientation.<br /> <br /> Au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron, qui a été élu par un peu plus de 20% des citoyens français estimant qu'il les REPRESENTAIT, et 40%, qui se sont exprimés contre le Front National, sous l'emprise du fantasme très bon enfant que le Front National reste l'unique héritier de l'héritage hitlérien dans la modernité après 72 ans de progrès effrénés, on doit se demander dans quelle mesure Emmanuel Macron est au service de l'institution de la REPUBLIQUE FRANÇAISE, et dans quelle mesure il est au service d'un nouveau pouvoir supranational qui transcende les frontières, tout comme l'ancien transcendait les frontières, d'ailleurs. Un pouvoir qui se veut... de plus en plus catholique et de plus en plus universel, en compétition directe avec l'ancien, et qui ne peut pas être réduit à la seule question de l'argent et des profits dans une analyse marxiste simpliste. (Se souvenir que le mot "catholique" veut dire universel en grec ancien...)<br /> <br /> Ignorer à quel point ce problème est capital pour comprendre la fracture sociale (et politique) en France à l'heure actuelle est dangereux... pour la République, les Français, et notre avenir.<br /> <br /> Fin de speech. Merci de m'avoir lu...
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