Vincent Peillon à France Inter, une navrance scolaire.

L'émission se nomme "Tous politiques". 18h10-19h

Libre en cette fin d'après-midi de dimanche (15/9/13), je m'y transporte pour écouter la bonne parole ministérielle sur, je le suppose et c'est annoncé, l'école.

Hélas, d'école point, ou si peu, ou si caricaturalement.

Les journalistes, qui vers 18h35 auront l'audace de lui dire que s'il veut parler du sujet, il faut un peu accélérer sur le reste, ne le questionnent, bille en tête, que sur Fillon- Marine Le Pen et le FN / Le bijoutier flingueur de scootéristes de Nice / La main tendue (ou réciproquement) de Jean-Louis Borloo / La fiscalité et la pause ou non-pause fiscale et bla-bla-bla.

Et Vincent Peillon, qui a glissé à moment donné une allusion rapide aux vifs succès qu'il rencontre du côté des décrocheurs scolaires (?), s'étale plus que de raison sur des sujets qui n'ont rien à voir avec sa compétence ministérielle. Dommage, vraiment dommage.

A 18h42 on y arrive. Mais autant le dire tout de suite, on ne tiendra que dix minutes sur l'affaire car à 18h52, il sera temps de passer à la Syrie.

D'accord, mais en dix minutes alors, quel message (fort! évidemment)?

Aucun. Les journalistes ne savent que dérouler la litanie des poncifs attendus et Peillon ne sait que fournir quelques éléments quantitatifs sur les nouveaux recrutements, le vif intérêt du pavoisement des établissements scolaires à l'aide des drapeaux français et européen, la nécessité de revoir les programmes (d'Histoire en particulier, ça vient, ça vient!), la nécessité de faire évoluer le métier (Comment? On réfléchit, on réfléchit ), la petitesse des questions qu'on lui pose relatives au statut de 1950 et aux 18-15 heures de service des certifiés-agrégés (d'ailleurs, le journaliste a mis, bien informé, les agrégés à 16h!), Ah! non, vous n'allez pas focaliser là-dessus!, l'effort qu'il fait (?) sur les salaires, et l'abnégation des professeurs des écoles qui viennent travailler le mercredi matin, accroissant d'autant leur charge de travail sans rétribution supplémentaire (biais évident car, sauf erreur sur laquelle m'éclairer,  les mêmes professeurs cessent les cours à 15h au lieu de 16h30 les quatre autres jours, récupérant ainsi 6h par semaine, dont ils ne restituent hebdomadairement que les 3h du mercredi).

Enfin, rien sur rien et surtout pas sur l'essentiel.

La refondation de l'école, ce n'est toujours pas maintenant! 

Peillon est-il conscient de la vanité de son agitation ministérielle? 

Ces types-là sont bizarres. 

Quand on voit si mal les problèmes, on devrait changer de lunettes!