DYSPHORIE DE GENRE ET SABORDAGE ÉDUCATIF
La transition de genre "Jenner", de Bruce (années 1970) à Caitlyn (années 2010).
Il a été le splendide champion olympique du décathlon des Jeux de Montréal, en 1976. Et puis ...
C'est à lui d'abord que j'ai pensé en prenant connaissance, bouche bée, de la désolante circulaire du 30 septembre dernier que le Ministère de l'Education Nationale a cru bon de consacrer à la dysphorie de genre.
Qu'est-ce que la dysphorie de genre? De source universitaire (Groupe Hospitalier Universitaire Paris psychiatrie & neurosciences) : Le terme "dysphorie de genre" (DG) décrit le sentiment de détresse ou de souffrance qui peut être exprimé parfois par les personnes dont l'identité de genre, l'identité sexuée, ne correspond pas au sexe qui leur a été assigné à la naissance.
Le ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports s'est engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre l'homophobie et la transphobie en sensibilisant l'ensemble de la communauté éducative aux effets des violences fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre, ainsi qu'en prévenant celles-ci.
https://www.education.gouv.fr
Le système éducatif s'enlise depuis 1968 dans sa propre incapacité à repenser des structures désormais inadaptées à l'efficacité d'un enseignement de masse de qualité. Décennie après décennie, ministre après ministre, il assiste, empêtré dans ses lourdeurs, à son propre effondrement et voilà qu'aujourd'hui, à l'orée d'une campagne présidentielle où pour la n-ième fois, les automatismes de langage vont se mettre à évoquer la formation de la jeunesse, mère de toutes les batailles de l'avenir, pour ensuite n'en rien faire, le ministère sort de son chapeau une idée forte: permettre dans les établissements scolaires aux garçons qui s'y sentent destinés d'aller pisser chez les filles, et réciproquement.
Voilà sans doute un raccourci un peu violent pour une circulaire fleuve, mais quand même, les bras m'en sont tombés. Il est certain que face à des hésitations psychologiques importantes, l'institution doit avec le maximum de tact soutenir individuellement les personnalités perturbées, mais au lieu de pondre des pages de recommandations formelles et potentiellement discriminantes et stigmatisantes, à rebours de leurs intentions, peut-être serait-il plus simple de rappeler les exigences de la tolérance et de la mixité, et en décloisonnant partout les toilettes et les vestiaires, de tendre sous la férule bienveillante d'un encadrement ouvert et compétent vers un apaisement scolairement asexué des tensions de tous ordres.
J'ajouterai : ... et de ne pas craindre, dans une claire appréciation des cas, de laisser aux femmes et aux hommes de terrain la possibilité d'une ferme réaction devant des requêtes qui doivent pour beaucoup aux modes et à l'air du temps. Je ne prendrai pour exemple que le cas des gauchers. Le gaucher contrarié a été jusqu'au milieu du siècle dernier une figure connue des excès d'un apprentissage dogmatique: on écrit avec la main droite, point. Des troubles psychologiques en ont résulté, qui ont fait quelques malheureux. Le balancier étant reparti de l'autre côté, toute latitude ayant été laissée aux petits enfants de choisir la main qui tient le cayon, je suis aujourd'hui effrayé par le nombre d'adultes que je vois, le corps curieusement vrillé, la main gauche curieusement tordue autour du stylo, s'efforçant de tracer quelques mots dont la laideur formelle le dispute à l'illisibilité lorsque le clavier de l'ordinateur n'est pas là pour leur sauver la face.
Mais le ministère doit penser sans doute que ce serait trop faire confiance aux personnels des établissements. Et au lieu de se préoccuper de revoir entièrement les modes de recrutement de ses enseignants afin de les porter à la hauteur de missions de plus en plus exigeantes, au lieu de travailler à optimiser les conditions matérielles dans lesquelles doivent se déployer ces missions, il persiste dans l'élaboration de directives aussi vaines qu'infantilisantes et dans sa certitude méprisante de n'avoir pour tâche que l'organisation d'une vaste garderie confiée à des imbéciles.