BRIGHELLI ET BLANQUER

 Jean-Paul Brighelli vient de publier dans Causeur un long article presque tout à la gloire de JM Blanquer.

Qui a eu cette idée folle, un jour de fermer l'école? - Causeur

Point n'est besoin d'être prof de Lettres pour savoir que dans un texte, ce qui n'est pas dit est au moins aussi important que ce qui s'énonce. Le non-dit pèse son poids, et dans les essais quasi politiques - et le dernier livre de Jean-Michel Blanquer appartient à cette catégorie -, il marque les thèmes dominants.

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Avec la photo que j'ai redoublée en ouverture . Or, moi qui tiens le ministre en si pauvre estime, quand j'ai vu cette image, il m'est venu l'idée potache de la sous-titrer : Frère Âne, ne vois-tu rien venir? Puis je m'en suis voulu et ne l'ai donc pas fait. C'est ce qu'on appelle une prétérition! C'était tentant pourtant, d'autant que mon précédent billet s'ancrait sur une idée de soeur Anne (Hidalgo). Il y avait là une continuité. Tant pis.

Sur le fond et sur Brighelli, oui j'ai été surpris. A le lire, ma foi, je n'ai pas été en désaccord sur tout. Même s'il est comme d'habitude un peu autosatisfait, ses ruades anti-syndicats et anti-pédagos-traîne-savates, même injustes pour une majorité de bonnes volontés actives, soulignent quand même la trop grande inertie du corps enseignant devant la nécessité de se prendre collectivement en charge. Même en désaccord sans doute, si on rentrait dans le "faire", avec ce qu'il met derrière l'exigence d'une éducation nationale délocalisée (désaccord patent sur le choix des professeurs par les chefs d'établissement, qu'il lit d'ailleurs lui, surtout comme le droit de virer les feignasses qu'il devine), je ne peux qu'adhérer à son appel à une "mutation complète du système" et je me garderai d'affirmer qu'il ne dit d'un bout à l'autre de l'article que des conneries.

Je crains qu'il ne rêve, mais je formule le même voeu irréaliste, lorsqu'il affirme que "l’Éducation et la Culture seront les enjeux majeurs des prochains mois. Et le thème central, sans doute, de la campagne de Macron II". Nous verrons. Que ce voeu soit formulé, fût-ce par des tenants d'une mutation qui risque de ne pas être exactement celle que j'ai en tête est déjà la marque d'une prise de conscience qui me réjouit si elle se diffuse. Ensuite, bien sûr, tout resterait à faire. Et là ...