Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
AutreMonde
29 octobre 2013

Vacances, Le Monde, Plantu et Léonarda, la circoncision, la bêtise …

J'ai pas mal levé le pied, concernant l'achat et la lecture du Monde, version papier. Depuis dix-huit mois, je suis passé au rythme bi-hebdomadaire, les numéros datés du mercredi, sortie des films et du vendredi, supplément littéraire. Suffisant.

Je regardais dimanche dernier les numéros de la semaine précédente, et celui du vendredi m'a paru très significatif.

Mais, mercredi, d'abord. Photo de première page. John Kerry et Laurent Fabius mardi 22 octobre à Paris. Poignée de mains.

L'américain a la courtoisie de regarder son interlocuteur en souriant de manière affable. Laurent Fabius, air pincé, pour ne pas dire, comme les gamins, bâton dans le fion, lui présente son profil sans même chercher à mimer la plus élémentaire politesse. Navrant. Il faut dire que je n'ai jamais aimé Fabius, ridicule face à Jacques Chirac lors d'un débat télévisé du 27 octobre 1985, quand, piqué de se voir comparé à un roquet (il faut reconnaître que …), il s'est abrité, se haussant du col, d'un stupide et hors de propos "vous parlez au premier ministre de la France".

Sinon, en fait, rien qui me fasse bondir dans ce numéro. Ah, tiens, Emile Louis est mort le 20. Il devait s'ennuyer en prison et regarder de vieilles séries télé. Du coup, il n'aura pas supporté la mort la veille de Georges Descrières. Deux façons de s'intéresser aux femmes. On ne regrettera pas la première.

Parmi les sorties de la semaine, le dernier Luc Besson, avec De Niro: Malavita. Pas rater ça. Programmé ce soir! Pas pu avant: les gosses, ces vacances de Toussaint trop longues, qu'ont-ils besoin de deux semaines? Cette gestion du temps scolaire est aberrante et emmerde les grands-parents, baby-sitters et victimes désignées. Passons. Là, j'ai refilé l'affaire à l'autre moitié des ascendants!

Non, ce qui me sort de mes gonds, c'est le numéro du vendredi.

Je feuillette rapidement d'abord, et vlan! Une pleine page de publicité, "Non à la remise en cause de la circoncision"! Mais qu'est-ce que c'est que ces âneries? Une pleine page! Le Monde se déconsidère avec l'ouverture de son contenu à de la propagande obscurantiste. Il fut un temps où ce journal voulait faire avancer la pensée …là, il avance la sébile pour équilibrer ses comptes, et à n'importe quel prix! Qu'est-ce que le Congrès juif mondial vient faire là-dedans? Les bras m'en tombent.

L'invasion des religions, sans exception, m'est une agression personnelle et je ne comprends pas qu'un grand journal puisse condescendre à ce genre de pratique. Je ne discuterai même pas les arguments déployés, ce serait entrer dans un débat absurde. Le conseil de l'Europe a raison de condamner la circoncision pour les jeunes enfants. Point. Où est passé le siècle des lumières?

Allons, je serai bref, rendons hommage au Sire Concision:

Concision

Un seul conseil: lire ou relire La lamentation du prépuce, de Shalom Auslander.

En première page, autre chose, le dessin de Plantu en profite pour exhiber une lecture idéologisée de la pratique caricaturale. Un François Hollande, au physique démesurément enlaidi passe les yeux au ciel – honneur à la FIAC – devant un panneau de vignettes représentant dans des variations de ton une Léonarda non moins démesurément embellie. Le président désespérément normal a hérité d'une tête de perroquet bouffi, la jeune Rom à l'adolescence un peu ingrate et typée est devenue une délicieuse poupée brune. J'ai râlé. On peut poser un problème moral et politique sans le réduire à une bataille d'images, embellissant à l'excès l'ange, enlaidissant à outrance la bête, sauf à tomber dans la malhonnêteté intellectuelle, ce qui m'a semblé ici être le cas.

Quelques jours plus tard, dans l'Express ( source internet : ci-dessous) Plantu a un peu rectifié le tir… mais si , il fallait voir l'autre! (non obtenue)…

Léonarda
Léonarda & Hollande

 

 

En pages intérieures, on nous apprend que Bertrand Cantat, dix ans après, prend la parole. De fait, j'avais déjà lu la longue interview des Inrockuptibles qui sert ici de base à l'article. Au moment du drame, j'ai pensé qu'il ne restait plus à Cantat qu'à finir dans un monastère. Il préfère le retour à la scène et les médias l'aident grandement. Juger? Très difficile. Peut-on vraiment dire qu'on a payé un dérapage qui devient un crime? La société l'affirme. La seule façon pour un criminel de se rédimer, c'est quand même de devenir un saint, pas de redevenir un chanteur. Il se plaint d'être devenu le symbole de la violence contre les femmes. C'est une plainte qui ne me touche pas.

Un peu d'humour enfin en page 8: La hausse des effectifs dans les ministères! Triste foutaise. A quoi sert l'administration ? Pourquoi les ministres se bardent-ils de conseillers en tous genres quand ils disposent de fonctionnaires en place compétents? Vincent Peillon s'entoure de 15 personnes pour ne pas parvenir à comprendre ce qui ne va pas et ce qu'il faudrait faire à l'Education nationale. Et ce après des années de réflexion dans l'opposition sur le sujet. Belle performance. Probable victoire de la bêtise.

Car le mal est là, la bêtise, la mesquinerie, les petitesses, les ambitions, etc.

Et ça se soigne par l'école, enfin, ça pourrait, si on savait soigner l'école.

Hélas … Je n'ai pas le sentiment que l'avenir soit en très bonne voie.

Se retirer dans une thébaïde?

 

Thébaïde

    

Publicité
Publicité
Commentaires
AutreMonde
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité