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AutreMonde
7 mai 2024

EMMANUEL MACRON EN ECHEC SCOLAIRE

Dans l'interview qu'il vient d'accorder ce dernier week-end à la presse écrite (La Tribune Dimanche), Emmanuel Macron en qualifiant la réindustrialisation du pays de "mère des batailles" marque assez qu'il lui aura fallu deux quinquennats pour passer à côté de l'essentiel, puisqu'en l'occurrence, la seule mère des batailles, c'est l'Ecole.

Il y a là une incompréhension des problèmes qui navre.

Le cinéma entrouvre des portes, Jawad Rhalib avec Amal, un esprit libre, Teddy Lussi-Modeste avec Pas de vagues, Ilker Çatak avec La salle des profs sont venus judicieusement s'ajouter à ces deux excellentes peintures plus anciennes qu'ont été La vie scolaire de Grand Corps Malade-Mehdi Idir et plus encore Entre les murs de Laurent Cantet-François Bégaudeau. Mais rien n'y fait. Les constats glissent comme des enquêtes PISA sur les responsables.

On sait que c'est mauvais, très mauvais, alarmant, dramatique mais pour paraphraser Jacques Chirac, tandis que la Maison Education brûle, on regarde ailleurs.

L'école est malade d'un effondrement de ses performances que n'améliorent pas les entrismes idéologiques. La mort de Samuel Paty, plus terrible encore que celle de Dominique Bernard parce qu'elle était le premier choc inenvisageable n'a pas suscité l'indispensable prise de conscience.

Le chef de l'Etat  tient des propos aussi convenus qu'inefficaces, les ministres impuissants se suivent, tous à côté de la plaque avec des talents divers, brassant l'air, de la vacuité d'un Jean-Michel Blanquer à la transparente mollesse d'un Pap Ndiaye, de l'illusoire dynamisme de Gabriel Attal à l'ectoplasmique Amélie Oudéa-Castera, remplacée par les affadissements de Nicole Belloubet.

La mère de toutes les batailles est réduite aux dimensions d'une bagarre de cour de récréation.

L'avenir du pays en dépend  et rien n'est fait qui en porte la trace.

Le drame absolu qu'est l'effondrement de la formation initiale en termes d'acquis et de valeurs est traité comme le désagréable constat du désintérêt pour l'étude d'enfants dissipés.

La solution n'est pas dans les bricolages inopérants qu'empilent des incompétences politiques successives. Il ne s'agit pas même de réforme. Il s'agit de reconstruction. Il s'agit d'un chantier national à la priorité absolue  qui doit mobiliser toutes les forces de la nation pour un effort obstiné, constant et gigantesque de constitution d'un schéma de formation à l'échelle du pays qui porte dans des conditions optimales la jeunesse à son meilleur niveau et l'installe dans une citoyenneté égalitaire, équilibrée, ouverte, apaisée et bienveillante.

Tout doit être repris, les finalités  du système éducatif, la conception des cursus, la formation, les services et les traitements des maîtres, la conception, la disponibilité et l'ergonomie des locaux, la notion d'établissement, leur structure et leur gouvernance, tout, dans une enveloppe de moyens dont la nation, unie, comprendra qu'elle corresponde à "un pognon de dingue". Le seul véritable programme politique est là. Il faut faire lever les enthousiasmes et dégrossir les contours du projet, mais à l'horizon de 2027 et avec la certitude que rien d'ici là n'aura significativement bougé, je ne vois pas quel autre objectif pourrait être à la hauteur des défis que doit relever l'avenir d'un pays décidé à porter la démocratie au meilleur de ce qu'elle peut produire en termes d'égalité, de bonheur et d'efficacité.

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