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AutreMonde
28 avril 2009

Come back ...

Avril a été bousculé. Il y a eu d’abord la mise au point, dont je voulais me débarrasser, des comptes-rendus des derniers cours au Collège de France d’Antoine Compagnon (http://www.compaproust.canalblog.com)– il a bouclé son année 2008-2009 le 31 mars – et il y a eu ensuite les congés scolaires parisiens, soit trois gamins de la deuxième génération à trimbaler pour les changer d’air  du côté de Toulouse. On a  profité des douceurs du Volvestre  quand il ne pleuvait pas et des ressources télévisuelles et DVD-iques quand il pleuvait. On s’est un peu enrhumés aussi, car au sortir de l’hiver, les maisons de campagne sans chauffage cohabitent mal avec les printemps indécis …

Les professeurs des écoles ayant repris le collier ce lundi, le calme règne de nouveau dans les foyers désertés par les certes chères mais plus encore remuantes têtes blondes…. Dans l’affliction provisoire des bureaux encombrés, des projets de lecture ou de rédaction suspendus qui se dressent derechef devant les neurones rouillés, des urgences qui soudain ne le paraissent plus, des velléités qu’il faut bien reconnaître telles, etc.

On ne sait par quel bout (re)commencer…

On a bricolé de ci, de là, dans les quarts d’heures volés à l’art d’être grand-père, juste le temps de constater que Le Monde ne véhiculait pas d’incontournables sujets de réflexion, sauf à resucer les commentaires en boucle sur « la crise » et à contrôler que les questions éducatives hésitaient entre  l’incertitude des foucades enseignantes et chercheuses et les facéties de Richard Descoings qui parviendra sans doute à médiatiser du vide sans rien régler des problèmes du lycée.

Dans une chronique d’hier d’ailleurs, Gérard Courtois a fait au fond le tour de la question en concluant ainsi son billet (« Le péril jeune ») sur la lecture dans les événements d’un « terrible aveu d’impuissance à réformer un système éducatif toujours aussi injuste et inefficace puisqu’il ne prépare qu’une minorité de jeunes, le plus souvent bien nés, à aborder en confiance le monde du travail » . Avec ces précisions : « Chacun a sa part dans cet échec : des gouvernements impulsifs ou pusillanimes, un patronat souvent désinvolte, une éducation nationale tétanisée par ses difficultés, des familles converties au chacun pour soi. Si les jeunes s’avisaient de leur reprocher, la situation deviendrait plus périlleuse ».

Oui. Et il faudra sans doute qu’elle le devienne pour que s’amorce enfin la  réforme d’ensemble nécessaire. Triste attente.

Vu hier en fin d’après-midi, par procrastination (l’art de remettre au lendemain) : OSS 117, Rio ne répond plus. Du rire par saccades, mais un ensemble décevant, et qui ne fait pas un film, tant le scénario est inexistant et l’intrigue paresseuse. Jean Dujardin joue à Jean Dujardin, on finira par se lasser. Ce qui m’amuse dans cette succession incoordonnée de micro-sketches, c’est que les plaisanteries de classe de troisième racistes, machistes, antisémites et homophobes qui en constituent le fond n’ont à ma connaissance déclenché aucune des pruderies médiatiques et scandalisées dont les roboratives insanités de Clint Eastwood dans Gran Turino ont suscité l’émergence gênée parmi la critique spécialisée. L’Hubert Bonisseur de la Bath façon Jean Dujardin étant un crétin assumé, les mêmes qui se sentaient tenus de marquer la distance avec les rires suscités par les éructations eastwoodiennes font semblant de prendre les énormités d’OSS 117 pour des n-ièmes degrés transformant le racisme en antiracisme, l’antisémitisme en anti-antisémitisme, le machisme en anti-machisme, etc. Ce qui est rien moins qu’assuré ! J’ai ri, bien sûr, la plupart des saillies portent, et les colossales âneries proférées par  cet OSS bouffon ne laissent pas les zygomatiques au repos, mais une certaine impression de malaise peut demeurer, in fine. Et le choix d’une démarche visant – du moins on nous le laisse penser - à dénoncer un point de vue en le faisant assumer par  un imbécile inculte ne me semble pas sans risque.

Dans les instants volés, il y a eu aussi un coup d’œil aux petits problèmes qu’Elisabeth Busser et Patrick Cohen ont recommencé à proposer dans le supplément de week-end Le Monde 2 du quotidien (on y avait supprimé leur rubrique du mardi). Ce supplément est d’ailleurs une arnaque (la main forcée à  2,50 euros !) tant il est globalement inintéressant, se contentant dans sa partie la plus riche ( !) de recycler en soi-disant « dossiers» des articles antérieurs du journal ! Mais passons.

J’ai horreur des petits problèmes de dénombrement ou de positionnement (damiers …) qui nous y sont trop souvent soumis mais il m’arrive de regarder la géométrie élémentaire et les questions d’arithmétique. Sur les congés scolaires, un petit problème de billard a été amusant et le dernier week-end, j’ai bien aimé la recherche numérique indiquée. Mais, si le bagage mathématique nécessaire dans les deux cas n’excédait au fond guère le collège, je me demande ce que même de bons élèves d’aujourd’hui sauraient réellement en faire, dans le brouhaha du collège unique dévoyé de ses ambitions initiales.

Ainsi pour les nombres.

On définissait les entiers sigma-divisibles (divisibles par la somme de leurs chiffres) et parmi eux les sigma-carrés, égaux au carré de cette somme. À chercher ces derniers, on s’aperçoit sauf  erreur qu’il n’y a que 81 (81= (8+1)x(8+1)) qui réponde à la question.

On s’intéressait ensuite aux Onzains, sigma-divisibles de somme des chiffres égale à 11. Et Busser-Cohen réclamaient – sans moyen électronique ! - tous les onzains de l’intervalle [1000 - 3000]. Là encore et toujours sauf erreur, il n’y en a qu’un : 2090=190x11= 190x(2+0+9+0).

Bien sûr, il faut un peu raisonner et en particulier, dans le second cas, mieux vaut connaître un caractère de divisibilité par 11 (somme algébrique alternée des chiffres multiple de 11 ; ainsi, 1837 est divisible par 11 car : 1-8+3-7=-11=11x-1 (1837=167x11). Ou encore : 4955863, car : 4-9+5-5+8-6+3=0=11x0 (4955863=11x450533)). Mais à chercher un peu l’affaire, c’est soudain la classe, la classe de collège standard d’aujourd’hui, dispersée, apathique, hostile à l’effort, inhomogène sur le sujet, qui m’apparaissait, et me renvoyait à mon souhait d’une dichotomie des activités distinguant  l’excellence citoyenne d’un travail collectif de réflexion et d’expression de tronc commun, ouvert à la diversité de tous,  de l’excellence individuelle, renvoyant elle à la culture et au développement d’aptitudes reconnues dans des groupes homogènes par matière et optionnels. 

Enfin, voilà….

Avec tout ça, j’ai profité d’un retour en train dimanche soir pour commencer à relire La Princesse de Clèves, moins par antisarkozysme primaire que pour vérifier in situ si les quolibets  de notre agité présidentiel méritaient tant l’opprobre dont on les a couverts.

À suivre, du coup …

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