À côté de la plaque, la grève ….
Éducation Nationale : l’obstination des défilés à manquer la cible accable. Les disputes itérées, procès d’intention, querelles de chiffres, cris d’alarme au manque de moyens et invectives idéologiques diverses épuisent, dans la reconduction de leur fatale inutilité ….
L’image des enseignants dans le public ? Dans une courte chronique sur France-Inter, jeudi 20/11 matin, peu avant 8 heures, l’humoriste Didier Porte a fait un tour percutant de la question. Et même en enfourchant des poncifs hasardeux (… des feignasses habillées « minable », « baba-cool », vont revendiquer pour conserver leurs quatre mois de vacances …), il a tapé où ça fait mal : le peuple enseignant est hébété d’immaturité infantile et pleure sur un destin qu’il refuse de prendre en main.
Cette immaturité, et l’incapacité qui va avec de quitter la déploration pour l’invention, on en entendait l’écho la veille ou l’avant-veille dans les « J’accuse » (ridicules) à la Zola d’une Ségolène Royal dont ma foi je souhaite la ré-émergence, mais sans aucune illusion quant à son aptitude à saisir le ou à se saisir du problème éducatif dans son épaisseur.
Cette incapacité, on la retrouve dans le bloc-notes de Philippe Meirieu, brodant sur le mouvement de ce jeudi dans le ressassement des mêmes fariboles sur l’assassinat voltairien d’une école qu’on aurait peur de confier à Rousseau, envolées qui dispensent de proposer des solutions concrètes ou des angles d’attaque immédiats, directs et … responsabilisants.
Et malheureusement, les politiques en place – aujourd’hui, c’est Darcos, mais hier ou avant-hier ce fut Jack Lang, ce fut Jospin – gestionnaires d’un quotidien compliqué qu’ils ne savent pas traiter comme Alexandre le nœud gordien, cachent le sein qu’ils ne veulent pas voir, le joli sein plein de promesses d’une éducation nationale à confier, enfin … à ses enseignants.
Ne plus toucher pour l’heure aux textes .
Décréter l’autonomie des établissements.
Donner mission aux corps de contrôle et d’inspection de libérer cette autonomie dans une inventivité hors de toute crainte, mission de l’y accompagner dans l’émergence et la prise de responsabilités des équipes éducatives locales …
Voilà quel devrait être l’immédiat préalable.
C’est d’abord cela qu’il faut exiger
Et le cas échéant imposer, dans une mutinerie pédagogique affirmant « le droit des établissements à disposer d’eux-mêmes » dans leur diagnostic éducatif local et dans le choix des remèdes à y opposer aux pathologies constatées …
Et le reste suivrait, inévitablement :
Prise de conscience de la nécessité d’une autre formation des maîtres
Prise de conscience de la nécessité d’une autre définition des services
Prise de conscience de la nécessité d’une autre architecture / ergonomie des établissements
Prise de conscience de la nécessité d’une autre organisation que celle de l’heure de cours disciplinaire
Prise de conscience de la nécessité d’une formation intégrant à égalité un volet d’apprentissage des éléments de comportement et de culture nécessaires à la vie sociale et un volet d’accès à l’excellence individuelle
Prise de conscience de la priorité absolue à donner à la scolarité obligatoire en fondant-unifiant en un seul cursus en continu l’école et le collège
Etc.
Mais qui s’intéresse à cela, s’investit vers cela ?
L’heure est éternellement à l’attente du Deus ex machina …
« Aucu, Aucu, Aucune hésitation !