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AutreMonde
22 mai 2007

La démission de la carte scolaire .

Comment ne pas voir l’évidence ? L’hymne Darco-Sarkozien à la suppression de la carte scolaire n’est rien d’autre que le reniement annoncé des vraies réformes éducatives, sinistre glas alors que le nouveau ministère n’est même pas installé dans ses meubles. Pourquoi discourir? Quelques mots suffisent. Tous les établissements scolaires, partout où ils se trouvent et où qu’ils se trouvent, doivent être traités à dignité égale et - dans le cas des zones difficiles - comme parties (éminemment prenantes) d’une rénovation globale, d’un ressaisissement civique, de la vie des quartiers. Il ne s’agit donc pas d’autoriser les familles à fuir, mais de se donner les moyens de les faire s’enchanter d’avoir été obligées de rester! À la question : “Quel est le meilleur établissement pour mon enfant?”, il faut s’entendre répondre, d’abord par principe, par foi dans l’avenir, ensuite, un peu plus tard, par constat: “Tous, chacun, et celui-là d’abord, qui est près de chez vous! “ Xavier Darcos se laisse aller à se gargariser de la formule: “La carte scolaire n’existe que pour ceux qui ne savent pas (ou n’ont pas les moyens de) la contourner”. Et de crier à l’injustice et de conclure: “Supprimons là!”. Aberrant! Changeons la loi parce qu’il est trop injuste que trop de petits malins la circonviennent. Puisqu’implicitement, il découle de cette position que ce qui fait la valeur d’une loi c’est qu’elle est appliquée, il est une autre réponse : “Appliquons strictement la loi! “ Elle est injuste? En quoi? En ceci, nous dit-on qu’il est des établissements à fuir et qu’il est scandaleux que seuls quelques-uns s’évadent! Autrement dit: “Renonçons à réformer les établissements, renonçons à améliorer la situation, renonçons à donner aux équipes éducatives et à tout leur environnement, si nécessaire à renforcer, recréer, les moyens et le soutien nécessaire à leur retour à la qualité, oublions-les et permettons qu’on file ailleurs”. Scandaleuse philosophie à laquelle les protestations vertueuses des thuriféraires de la suppression de la Carte ne changeront rien: l’attitude relève de la trahison éducative. On cède au syndrome des rats qui fuient le navire. Finkielkraut l’autre jour, dans un court billet au journal Le Monde, montait sur ses grands chevaux pour accabler le week-end maltais décalé et post-électif de Nicolas Sarkozy d’un: “Il fait honte à la France” parfaitement excessif. Et bien là, ces premières déclarations de Darcos persistant à crier Haro sur la carte scolaire font honte, je crois, au Système éducatif. J’avais fait une note assez positive sur le rapport Darcos pré-présidentiel et ses possibles récupérations, puis un billet un peu utopique mais pourquoi pas sur des suites novatrices possibles ... Aie, aie, aie! La langue de bois d’un professionnalisme consommé de Darcos sur France-Info, dimanche 20 mai dernier à 19h15, et le billet de Luc Cédelle (Le Monde du 22/05) montrent assez bien la voie qui va être prise: Nous nous apprêtons à tourner le dos à l’avenir. Bravo!
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