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AutreMonde
23 avril 2007

Impressions vagues de soirée électorale...

Courtisane grecque du IV° siècle avant J.C., Phryné , joueuse de flûte originaire de Thespies, en Béotie, fut l’hétaïre la plus riche et la plus célèbre d’Athènes. Aimée de Praxitèle, elle lui aurait servi de modèle pour ses statues d’Aphrodite.
La tradition veut qu’accusée d’impiété, Phryné ait été acquittée par le tribunal des héliastes dans des circonstances restées célèbres. Son défenseur, Hypéride, orateur contemporain de Démosthène et considéré à l’époque comme presque son égal, à bout d’arguments et sentant la réticence des juges, cessa de plaider. Il dévoila le corps de sa cliente. Suffoqués par tant de beauté, les héliastes enthousiasmés votèrent comme un seul homme l’innocence....

Ségolène est guettée par le syndrome de Phryné. Nous allons peut-être élire cette femme sur son image. C’est en tout cas sur son image qu’elle a construit son parcours de candidate. Non pas : Je suis venu- J’ai vu - J’ai vaincu, comme Jules César annonçant lapidairement l’écrasement d’une révolte en Asie (Veni, vidi, vici ), mais: Je suis venue, j’ai été vue, j’ai vaincu !
Son discours de sortie du premier tour hier soir a mis assez en lumière son peu d’aptitudes à l’argumentation orale: elle est beaucoup plus convaincante quand elle se tait. On lui conseillera donc d’ici au 6 mai de bien choisir ses tenues vestimentaires, d’étudier ses mouvements de tête et de buste, de soigner le “ramené” de ses cheveux, de cultiver le sourire glissé et en dedans basculant sur un rire franc à dents impeccables ... et de continuer à répondre à toute question de fond que ces peccadilles qu’on lui soumet relèvent de la besogne du gouvernement qu’elle formera, certaine que pour ce qui la concerne, figée, superbement muette, dans le geste du sage chinois qui montre la Lune, toute sa force réside en ce qu’imbéciles, nous regarderons son (joli) doigt....

Je ne connaissais pas François Rebsamen, entrevu sur France 2 quelque part vers les 21 heures, qu’on donne pour un de ses proches. Un qui se rêve premier ministre? En tout cas, il présente bien comme on dit chez moi (et sans doute ailleurs ...). Le court échange qu’il a eu avec Bernard Tapie était de plus, Tapie aidant, désopilant. Probablement très imbibé (il s’est ensuite plaint - rapporté par France-Inter, ce matin - d’avoir eu préalablement droit à un buffet trop garni ...), notre Nanard national se mélangeait patronymiquement les pinceaux et disait Ségolène quand il voulait dire Sarkozy ce qui rendait son soutien pourtant avéré au second des plus énigmatiques ...

Pour revenir à Ségolène et aux problèmes d’image, puisque, aspirant aux plus hautes fonctions, on peut lui supposer quelque autorité qui pourrait s’exercer modestement au niveau familial, elle devrait songer à orienter son compagnon François Hollande et leur fils Thomas vers des activités physiques régulières destinées, pour le premier par résorption des volumes excédentaires et pour le second par développement de la masse musculaire, à davantage se diriger vers les canons d’une complexion athlétique donnant à ses éventuels couplets sur les mérites conjoints de la diététique (cantine) et de l’EPS à l’école un contenu un peu plus convaincant. Leurs prestations télévisuelles d’hier soir m’ont paru souffrir des pensées parasites que pouvait induire leur apparence. Le paraître prend certes abusivement sur le petit écran le pas sur l’être mais - même s’il faut relativiser - on finit quand même peu ou prou par devenir ce à quoi on ressemble. Donc ... Alimentation saine, sans excès, et footing-musculation-natation de façon très régulière. Mens sana in corpore sano : un esprit sain dans un corps sain. Il faut maintenir la sagesse antique!

Je n’ai pas entendu les propos post premiers résultats de J.M. Le Pen, mais j’ai écouté Sarkozy et Bayrou. Propos bien décevants des deux côtés. Sarkozy plutôt bien parti - respect de l’adversaire, affirmation de la recherche du débat d’idées ... - s’est ensuite enlisé dans un prêchi-prêcha tout à fait inopportun semblant indiquer qu’il souhaitait monter au pouvoir porté par les voix reconnaissantes d’une armée d’éclopés de toutes origines, honteusement laissés au bord de la route et qui n’avaient plus qu’à attendre qu’il passe pour se faire passivement embarquer dans la voiture-balai confortable de sa caravane du Tour-de-France. Où est le: “Aide-toi, le ciel t’aidera” qui me semblait plus naturellement la base même de son discours de ressaisissement? Si tous les handicapés de France voulaient bien me donner la main? J’ai trouvé ça très faible, malgré ses facilités naturelles dans la dynamisation du discours. Le type chargé du brouillon a joué “petit bras” et je n’ai pas eu le sentiment que Sarkozy - ça traînait en longueur - y croyait. Il y avait pourtant autre chose à dire...

Pas mieux pour Bayrou d’ailleurs, béarnais et visiblement assez content de son échec. Il doit viser 2012 et ne souhaitait sans doute pas un succès prématuré. Chaque chose en son temps. D’abord un grand parti démocrate et social à ma botte ... On verra. En attendant, il n’avait pas grand-chose à nous dire et surtout pas qu’il se foutait du résultat du second tour, bien décidé à s’accommoder de l’une ou de l’autre pour jouer sa petite partition personnelle. J’ai trouvé ses phrases creuses, mais y en a-t-il eu ailleurs de pleines? Je ne crois pas. Oui, il n’avait rien à dire et, comme à son habitude, il l’a assez mal dit .

Bah, la quinzaine sera amusante.... comme la dispute vers 22 ou 23 heures entre la beurette survitaminée qui porte la parole de Sarkozy - sauf erreur Rachida Dati, sympathique, furieuse, déchaînée - et un Besancenot mi-dépité, mi-joufflu et de toute façon débordé qui lui donnait du “Madame” sans pouvoir placer autre chose: une affaire de non-rafle qui n’aurait pas dû être appelée rafle puisqu’elle n’en était pas une, même si on croit en face le contraire et qu’on le dit sans réfléchir et ceci parce qu’on dit n’importe quoi après avoir pensé n’importe comment et sans doute hélas vice-versa, ce qui nous promet un bel avenir etc. ....

En zappant, on a vu passer quelque part Charlton Heston en costume d’époque, vaguement Maximilien d’Autriche et copieusement ridicule (en fait, il semble qu’il s’agissait plutôt - je viens de vérifier - d’un général britannique de l’épopée coloniale ...) et puis j’ai reconnu quelques images, ailleurs, du Cerveau, de Gérard Oury, qui m’avait moyennement contracté les zygomatiques à l’époque, fin des années 60 ... Décidément, la télé ne vaut pas un bon bouquin. On n’avait plus qu’à aller cuver l’élection au lit. Ce qui fut fait.

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