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AutreMonde
18 février 2013

REFONDONS L'ECOLE?

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Le livre de Vincent Peillon :  I. Compte-rendu de lecture  - II.  Brève annexe

I.      Vincent Peillon signe un travail probablement préparé par ses services et qui ne renouvelle en rien le système de vœux vagues et pieux dans lequel s’inscrivent tous les ministres de l’Education nationale.

Le schéma est connu : 1) Notre système éducatif n’est pas performant - 2) Notre système éducatif doit devenir performant - 3) Grâce à moi, Ministre Untel, sous la houlette de notre excellent Président Truc, notre système éducatif va devenir performant.

Et ? Et rien. Ayant énoncé cela, tout est à peu près dit et l’ouvrage  ne brasse que des banalités cuites et recuites sans ouvrir aucune piste de réel ressaisissement.

Navrant.

Dans le détail et par souci d’honnêteté , on relève :

Une affirmation de départ : La refondation est nécessaire parce que ce sont les bases mêmes du système, ses fondements, qu’il faut revoir (page 22)

Les usuels constats : Le premier acte de la refondation de l’école, c’est de révéler au grand jour la réalité du déclin de notre système éducatif (page 23)

Une interrogation. Comment font les autres, qui réussissent mieux que nous ?

-       Ils prêtent au début de la scolarité, une attention particulière aux premiers apprentissages

-       Ils offrent une véritable formation initiale et continue à leurs enseignants, fortement professionnalisante, permettant une entrée progressive dans le métier ainsi qu’une reconnaissance de ce dernier à sa juste valeur

-       Ils réduisent les inégalités par une certaine forme de mixité scolaire et sociale, et offrent à tous leurs élèves un enseignement commun, jusque tard dans la scolarité

-       Les enfants sont généralement moins stressés et moins fatigués grâce à des rythmes adaptés et pensés pour eux, une notation qui arrive tard dans leur parcours scolaire, des redoublements inexistants ou presque, du travail personnel encadré pendant leur temps scolaire. (page 38)

Donc , que devons-nous faire? 

-       Le primaire doit être désormais la priorité, avec une insistance particulière sur les premières années de l’école élémentaire, le CP et le CE1

-       La reconstruction d’une formation [des maîtres] de haut niveau, c’est la mère des réformes. Parce qu’elle donnera à l’école les acteurs principaux de sa refondation

-       En substance : nous avons trop d’heures sur un nombre insuffisant de jours de classe

-       Notation, redoublements, devoirs : il nous faut examiner nos pratiques pédagogiques avec honnêteté

-       Nos cartables sont trop lourds

-       Production de l’échec, institutionnalisation de la compétition et de la souffrance de beaucoup de nos enfants [nous caractérisent]

-       La refondation doit concerner les structures, mais aussi les esprits et les pédagogies (pages 39-42)

Certes, mais comment faire ? (ou : opération  bla-bla-bla)

-       Dépasser les fausses querelles (pédagogues vs républicains)

-       Passer un nouveau contrat entre l’école et la nation : le ministère continuera à prendre davantage en compte les positions des collectivités locales et à mieux les associer à la définition des politiques éducatives. Nous travaillons pour que les parents et les élèves, notamment les lycéens, trouvent leur place dans l’institution. Les entreprises doivent pouvoir faire entendre leurs analyses et leurs besoins, elles doivent aussi mieux prêter leur concours

-       Assumer nos valeurs, respecter l’école, les savoirs, les professeurs

-       Des moyens sont définis ( les 60 000 postes), la priorité budgétaire est acquise pour cinq ans

-       Objectifs clairs : faire réussir tous les élèves ; acquisition d’un socle commun de connaissances, de compétences et de culture, en fin de scolarité obligatoire ; obtention du baccalauréat pour 80% de chaque classe d’âge

-       Changement des mentalités : porter haut et fort l’école dans le débat public et l’arracher aux seuls spécialistes (pages 49 – 58)

Ça va prendre du temps (ou : on n’est jamais trop prudent)

-       Nous ne pourrons juger des conséquences  (…) que dans plus de quinze ans.

-       La culture de l’école n’est pas celle de l’émotion et du temps court. Elle est  celle de la raison et du temps patient et persévérant (pages 59-60)

Mais encore ?

-       Cycle unique à la maternelle à instaurer

-       Retour au taux de scolarisation de 2002  (actuellement 11%) des moins de 3 ans: 35%

-       Plus de maîtres que de classes (sur le quinquennat, l’essentiel de + 7000 postes) 

-       Apologie des 4,5 journées de classe : 45min/j gagnées sur la fatigue, 3h/sem d’activités « collectivités locales » ; complémentarité scolaire / péri scolaire ; enseignants, associations, parents, grands-parents retroussent leurs manches pour inventer la nouvelle école ; temps de travail des enseignants stable

-       Objectif pour tous à terme : 37 ou 38 semaines de classe – 6 semaines de congés d’été + blocs de 9 semaines, 7 de travail 2 de congés (pages 61 – 79)

Enseigner : une vocation et un métier (ou : y’aka – faudrékon)

-       Trop de nos brillants étudiants se détournent aujourd’hui de cette belle carrière

-       18000 emplois d’avenir-professeur sur 3 ans

-       Mastérisation optimale

-       Nouveaux concours [à prévoir] plus en phase avec les compétences réelles exigées par l’enseignement

-       Immense défi [à venir] que celui de l’invention d’une formation moderne, adaptée, sérieuse, réfléchie, exigeante

-       Traiter sérieusement [ enfin, envisager de] déroulement de carrière, service, traitements (pages 80-91)

Faire réussir tous les élèves (ben oui, faudrait)

-       Organiser de manière plus volontariste la mixité scolaire et sociale en coordination avec les collectivités locales, les politiques de la ville, et les fédérations de parents d’élèves

-       Mieux individualiser les dotations de chaque établissement en fonction des enfants qu’il accueille et des situations auxquelles il fait face

-       Viser la stabilisation des équipes

-       Les enseignants doivent pouvoir organiser leur service pour se concerter et adapter leurs pédagogies

-       On réfléchit pour la rentrée 2014 (pages 92-99)

Vive le numérique (le seul chapitre avec quelques idées, mais aucun calendrier ni moyens)

-       Raccordement au très haut débit de tous les territoires, achat d’équipements, filière française de production de logiciels pédagogiques, services en ligne aux élèves et aux enseignants,  formation continue des enseignants et personnels de direction et d’inspection, dialogue numérique parents-établissements … (pages 100-110)

Une école de l’exigence et de la bienveillance (ça mange pas de pain)

-       Trop de résistances prévisibles pour envisager une école du socle (de la scolarité obligatoire) [Ouh ! le courage !]

-       Mais vive l’idée du socle, avec du culturel dedans

-       Création d’un conseil pédagogique commun à l’école et au collège  qui réunira les professeurs des deux établissements [ deux établissements ??? il n’y a bas bijection école-collège !]

-       Endiguer le redoublement (division par 2 en 5 ans) en réfléchissant au soutien individualisé

-       Lutter contre l’excès de notation . Evaluation par les pairs en associant les parents ? [ En effet : ?????!!!!!]

-       Veiller à l’insertion professionnelle fait partie des devoirs de l’Education nationale : ajustement des formations et des métiers, des qualifications et des emplois

-       Un tuteur pour chaque décrocheur

-       Mobilisation pour les décrocheurs des formations conduisant aux métiers à problèmes de recrutement

-       Remettre des adultes dans les établissements et préparer les enseignants pour moins de violence [évident ! Mais comment ?] (pages 111-130)

Idéal républicain et morale laïque (cela va tellement sans dire que pas mieux en le disant)

-       Mission de réflexion qui occupe trois personnalités avec rapport fin mars. (131-140)

L’école de demain (ben oui, mais on n’en a pas vu la couleur)

-       Il faut la bâtir (Ah bon ?)

-       Elle gardera les enfants le plus longtemps possible [là, d’accord]

-       Il va falloir mobiliser tout le monde, les cadres (direction, inspection) et les professeurs (Nooon ?) (pages 141-147)

****

Je n’ai fait qu’un résumé (en italiques) avec quelques micro-commentaires (entre parenthèses ou crochets). Cela m’a semblé d’une pauvreté résolue car si beaucoup d’idées même sans originalité peuvent être exploitées dans le bon sens, en termes d’opérationnalisation, on ne voit rien se dessiner de net. Trop de bla-bla, de vœux, de creux. Lire ce livre relève dès lors de la perte de temps et coûte 14 €.

Je conseille plutôt ceci (pour 13,50€): http://www.thebookedition.com/ed-nat-auguste-sejan-p-87259.html 

II.     BREVE ANNEXE - Brefs éléments ***

Sans s’attarder  sur les détails, il me semble qu’un schéma préalable est à définir, et qu’il ne l’est que partiellement .

Il y aurait à mieux mettre en valeur les pôles les essentiels d’une refonte.

-       Traiter à part le problème de l’école maternelle

-       Ne pas broncher devant l’obstacle de la mise en place d’une école de la scolarité obligatoire (d’autres diront du socle commun)

-       Redéfinir entièrement le statut enseignant : clarification ; simplification ; valorisation ; obligations et missions

-       Reprendre entièrement la question du recrutement et de la formation initiale et continuée des enseignants

-       Attaquer de front le problème de la mixité sociale et scolaire (les deux intimement liées) dans le cadre d’une « politique globale des espaces de vie »

-       Repenser la définition et la gestion (globale et au quotidien) des élèves et de leurs parcours

-       Repenser le fonctionnement des établissements : autonomie ; équipes éducatives ; gouvernance ; l’établissement, plaque tournante du dialogue social et du dialogue inter-générationnel

-       Repenser la gouvernance du système :  cadres ; principe de subsidiarité

Il y aurait à davantage insister comme à tout revoir sous l’égide de quelques principes auxquels constamment se référer avec exigence:

-       Beaucoup dépend des hommes (au sens générique)

-       Mobiliser des moyens importants est indispensable

-       Le sens de l’intérêt général, le sens du service public sont des leviers  incontournables

-       La dualité enseignement public / enseignement privé est entièrement à remettre à plat

 

 

 

 

 

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Commentaires
G
Ci dessous un extrait de l’article de Robert Maggiori dans le Libé de jeudi 21 février, où il critique le livre de Denis Kambouchner : L’école, question philosophique. <br /> <br /> « L’intériorisation de thèmes tels que «l’ouverture sur la vie» ou «l’enfant au centre du système», l’abandon de tout principe, ont ainsi abouti, à une «anarchie complète dans les premiers apprentissages, un découragement de tout effort suivi, une généralisation de l’ennui et pour finir un déphasage massif entre les connaissances et habitudes acquises par les élèves en cours de scolarité et les réquisits qui sont ceux du monde professionnel comme de toutes les études supérieures dignes de ce nom».<br /> <br /> Comme votre patience et votre clarté nous dispensent de lire les écrits du ministre, je serai curieux de lire votre avis sur cet ouvrage qui me semble nourrissant et sortir des sentiers enfouis sous les feuillets
Répondre
J
Vous trouvez navrante la prose de Vincent Peillon.<br /> <br /> En 2017, trouverez-vous exaltante celle de Gollnish, notre futur ministre ?<br /> <br /> Bon courage à tout ce petit monde de la blogsphère éducative où l'on passe beaucoup de temps à se renvoyer des compliments choisis.Entre soi, ça fait du bien.
Répondre
L
Bref, encore un copié-collé ! C'est pas beau ça ! On a vu des ministres allemands se faire gronder pour moins que cela. Mais, ici, rien à craindre si ce n'est le prochain débarquement de ministres pour manque de performance.
Répondre
AutreMonde
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