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AutreMonde
19 décembre 2008

Darcos-Sarkozy : Fausse route.

Bis repetita ? Que dis-je, bis ...

La  page 12 du Monde daté de ce vendredi 19 décembre est édifiante.

Deux hommes, deux profils, deux tempéraments. Deux erreurs.

Darcos se trompe, à vouloir réformer le lycée sans comprendre que le problème est en amont. Sarkozy se trompe à vouloir se préoccuper de diversité en Classes préparatoires ou en Grandes écoles comme s’il y avait là un blocage en soi alors que le problème est ailleurs.

Les deux se rejoignent à ne pas vouloir voir  que faute de donner une philosophie, une cohérence, un sens et une méthode à la scolarité obligatoire, ils bâtissent sur du sable leur pyramide à suivre d’idées reçues.

Efforts friables et vains, faute de redéfinir un parcours de formation initiale capable de concilier l’accès à la citoyenneté, dans ce qu’elle a aussi d’uniformisant, de collectif, et le déploiement de l’excellence individuelle, dans ce qu’elle a d’unitaire.

L’uniformisant renvoie à la reconstruction d’un système de valeurs humanistes dégradé, à adosser à l’acquisition d’outils élémentaires mais parfaitement maîtrisés de réflexion et de communication. Il ouvre sur la prise de conscience de l’individu comme élément du corps social et rétablit la subordination de l’intérêt particulier à l’intérêt général.

L’unitaire, c’est la  recherche assumée de l’individualisation de sa propre compétence et la réinsertion de sa performance librement optimisée dans la logique d’ensemble du progrès social.

Et après les mots ?

L’école élémentaire et le collège doivent être réunis en un ensemble unique, sans solution de continuité, responsable de  la formation de base garantie à  tous. Celle-ci se partagera également entre :

-         l’acquisition des outils et des usages de la socialisation (classes hétérogènes de même âge, dans la diversité des talents et des origines sociales, confiées à des binômes de maîtres polyvalents, fixes et référents)

-         la recherche, la culture et le développement des excellences individuelles (progressivement petits ateliers indépendants par champ disciplinaire, puis modules de formation à  validation conférant des unités de valeur cumulables. Groupes de travail homogènes en niveau acquis ; pas de critère d’âge . Maîtres spécialistes du champ disciplinaire étudié)

Les unités de valeur cumulées définissent le profil d’excellence de l’élève en vue des suites de sa scolarité. Les excellences individuelles se réinvestissent en cours de formation dans une participation continue au progrès collectif des groupes de socialisation.

Ce schéma, simple à énoncer, complexe dans ses mises en œuvre, me paraît incontournable. Il est aisément – et c’est indispensable – adaptable, en prolongement, au lycée.

Il suppose et exige, pour donner sa pleine mesure :

-         Une redéfinition (profils et services) du métier d’enseignant

-         Un  investissement en continu des professeurs dans les établissements avec une condition sine qua non : mise préalable de ceux-ci aux normes dudit investissement demandé (bureaux, moyens bureautiques, etc.). Grands travaux.

-         Une redéfinition de la fonction de Chef d’établissement dans le cadre d’une autonomie étendue (mais solidaire des grands objectifs nationaux) de ceux-ci

-         Une redéfinition complète des missions des Corps de suivi et de contrôle (Inspection)

Sur ces bases, les questions actuelles – réforme de la classe de seconde / diversité dans le champ de l’élitisme estampillé Grandes Ecoles – ne sont que  des épiphénomènes en porte-à-faux, greffés sur un problème de société occulté : la formation optimale et prioritaire de tous. .  La réforme de la Seconde est un balbutiement aux frontières lointaines de ce que j’évoque et le problème des classes préparatoires ne se poserait pas dans le prolongement du schéma dichotomique proposé qui dégagerait tout seul, et sans recours à quelque quota que ce soit, les mérites de toutes origines, comme une émergence naturelle induite par l’effort indiqué (et  encadré, guidé, soutenu)  de déploiement des excellences individuelles.

Il faudrait, bien sûr, développer …

Mais j'en ai si souvent parlé. Je vais finir par me lasser moi-même...

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Commentaires
S
Merci.<br /> Non, c'est très amusant.<br /> Je ne crois pas trop, plus sérieusement, aux "porte-paroles" (Noah and Co). Je reconnais que c'est au risque de l'absence de parole audible. Je veux bien envisager ainsi l'hypothèse selon laquelle, j'ai, ce faisant, tort.<br /> L'accès aux médias est effectivement le problème de fond. Jusqu'ici, les tentatives n'ont pas été encourageantes.<br /> Donc votre solution...???<br /> On a 2009 pour y réfléchir?<br /> Bonne année en retour.<br /> C.J.
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C
Non, ne pas se lasser.<br /> D'autant que cette "dernière" mouture m'a paru plus élégante, plus digeste au commun des mortels.<br /> Aussi elle pourrait inciter les lecteurs à en chercher le développement dans les précédents messages... si on leur en communiquait les références.<br /> Ou mieux en les invitant à consulter le futur ouvrage (petit de préférence)auquel on se serait enfin attelé sérieusement...<br /> Et dont on verrait la promotion chez Ruquier par une figure charismatique et si possible intelligente et intéressée.<br /> J'avais proposé Noah.<br /> D'accord que vous soyez pas d'accord mais vous proposez quoi?<br /> Continuer à prêcher dans le désert?<br /> Alors un autre: Abd al Malik<br /> Sachant que l'auteur,lui, Béarnais à la Henri IV, polytechnicien de la promo d'Attali, ancien prof de math dans un lycée huppé puis ayant "goûté" de ZEP pour le fun, jouerait à la coquette en restant dans l'ombre, ça exciterait les médias.<br /> Elles lanceraient l'enquête, proposeraient des coupables et il suffirait de glisser dans le livre quelques indices subtils supplémentaires (dont quelques uns bidons)pour en inciter la lecture.<br /> On pourrait en faire un jeu télévisé dont le gagnant deviendrait "Le Super Papy de l'Education Nationale" <br /> Chargé de mettre en place "La Réforme" dans les têtes, il devrait, par rendez vous mensuel télévisé sur M6, convaincre le public de le reconduire dans sa tâche malgré les votes défavorables de représentants de la "Communauté Educative".<br /> ... Je crois que j'ai déliré un peu.<br /> ... Mais pas plus que les Ministres de l'Education Nationale qui continuent à croire au Père Noël.<br /> <br /> Bonne Année.
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