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AutreMonde
30 octobre 2007

Un handisport de masse: L’école.

Obstination des responsables à ne pas voir le problème: Xavier Darcos, dans Le Monde de Mardi 30/10 (page 12) réentonne le couplet du soutien et de la remise à niveau. On passe son temps à constater qu’on ne sait pas “mettre à niveau” et on en déduit qu’on va donc consacrer son énergie à “remettre à niveau”. On hésite entre Kafka et Courteline...

L’enseignement de masse a sombré dans le lycée napoléonien et le ministère n’en tire aucune autre conséquence que celle-ci: Puisque l’entraînement des pur-sang ne convient pas aux bourrins, imposons le donc aux bourrins une deuxième fois. La lucidité pédagogique est impressionnante et l’imagination est enfin au pouvoir.

On va crier au racisme. Il ne s’agit pas de cela. D’ailleurs j’adore les bourrins et je préfère les percherons aux anglo-arabes. Aie! Ça ne va pas arranger mon cas: dans anglo-arabe, il y a ... ! Aie! Aie! Parler ethniquement correct relève aujourd’hui de la gageure. Venons plutôt au fond.

Le ministère doit comprendre qu’il faut énoncer des objectifs pour tous et la totalité de la scolarité obligatoire (école+collège) et qu’il faut y prévoir des progressions continues avec abandon des stations de croix c’est à dire du découpage en: CP, CE1, ... ,6°, 5°, ... 3°.

A - Dans leurs diversités culturelles, ethniques, comportementales, familiales et dans la bousculade de leurs talents différents et de leurs attentes éclatées, les classes d’âge [6/7, 7/8, ... 14/15, 15/16] doivent suivre, à mi-temps scolaire, une éducation au monde et à leur présence au monde qui en fasse des citoyens responsables, dynamiques, curieux, tolérants, actifs et solidaires.

B - Dans le respect et l’encouragement de leurs aptitudes individuelles, sans référence à leur âge mais en se fondant uniquement sur leurs acquis progressivement cumulés, les élèves doivent pouvoir poursuivre, à mi-temps scolaire, des formations à champs disciplinaires séparés et indépendants (progression rapide en telle matière, piétinement en telle autre) dans des groupes (différents discipline par discipline) de niveau homogène. Ils y construiront par unités de valeur obtenues leurs profils personnels d’excellence, s’individualisant par rapport au socle commun de socialisation dégagé dans le premier mi-temps.

Une telle dichotomie me semble être de nature - et la seule - à résorber les difficultés dans lesquelles on affirme se noyer en s’entêtant à les rendre pérennes par maintien des cursus et des structures de l’école. S’en déduirait évidemment la nécessité d’une remise à plat d’à peu près tout, profil des maîtres, leur formation et leurs services, fonctionnalité des établissements, leur autonomie et leur management, sens et missions des corps de contrôle, impulsion, guidage, conseil, suivi beaucoup plus qu’inspection. Etc.

Ayant supprimé ipso facto le fossé CM2/6°, on n’oubliera pas d’étendre en l’adaptant le principe au lycée, y déployant sur trois ou quatre ans une “formation secondaire” sans vaine scansion du type 2°-1°-Tle, avec à la clé la suppression du baccalauréat comme on aura bien entendu antérieurement supprimé le brevet. Des certificats de “bonne fin d’études primaires/obligatoires (ou secondaires)” assortis du "carnet individuel de compétences" récapitulant l’ensemble des unités de valeur acquises permettront à l’aval de faire son marché et motiveront en amont les efforts de chacun pour définir ses buts et se donner les moyens d’y parvenir. La Finlande a fait un pas timide dans cette direction.

Enfin, tout reste à faire. Je ne distingue pas d’autre voie de salut.

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