Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
AutreMonde
18 décembre 2006

Protestation Enseignante ?

Profession : Enseignant-en-Grève

En chronique dans un "Grand journal du soir", ce serait peut-être "visible"...

J’ai emprunté le titre à … Laurent Gerra. On voit assez par là dans quelle estime, via ses amuseurs, l’opinion publique tient ses professeurs, qui ont d’ailleurs la louable persévérance – comme en ce lundi 18/12 – de se montrer à la hauteur de la réputation qu’on leur fait.

Et pourtant … Voilà une profession essentielle dans ses missions, désormais épuisante dans son exercice, qui s’arrange pour ne pas être capable de donner sens à son désir de renouvellement, à son aspiration à la réforme, à son potentiel d’amélioration, à son indispensable demande de reconnaissance. Le sort fait aux enseignants, le regard souvent de mépris qu’on porte sur eux, sont indignes. Hélas comme sont pusillanimes et fragilisants leurs réactions corporatistes et leur repli apeuré sur des acquis fantasmés où les vacances et les mythiques maxima de service à 15 ou 18 heures jouent le rôle du sable dans lequel l’autruche s’enfouit la tête !

Les enseignants ont des responsabilités fondatrices dans la formation des jeunes et dans la mise en place de leur profil social. Leur culture, qui doit être large, leur exemplarité, qui doit être d’évidence, leur investissement, qui n’est pas globalement niable, leur rôle-clé dans l’éveil des intelligences et le développement des aptitudes, exigent et méritent le respect et cette reconnaissance sociale qui est aussi la condition du plein exercice de leurs missions : de bons salaires. Les enseignants sont sous-payés, honteusement, et quand, après avoir entendu nos plus ou moins présidentiables envisager un SMIC à 1500 euros, on apprend que le salaire moyen des patrons du CAC 40 s’établit à 300 SMIC, on ne comprend pas que les professeurs ne soient pas au centre d’une négociation visant à porter à 3000 euros le début d’une carrière qui pourrait se clore à 4500, passant très modestement de deux à trois fois le SMIC.

Las, les intéressés fatiguent l’opinion publique en défilés convenus et en gosses en déshérence, formulant de travers leurs plaintes de baisse de salaire via la suppression de quelques décharges, itérativement impuissants à persuader le grand public que leurs 15-18 heures ne sont pas la totalité de leur effort, s’éraillant bêtement la voix en slogans inadaptés et creusant leur maigre budget de la perte d’une journée de salaire. Au fait, Fabien Barthez aurait touché 2 000 000 d’euros pour signer à Nantes. Moralité ?

S’ils n’étaient pas de grands enfants, dans les écoles, les collèges, les lycées, les enseignants, s’apercevant enfin qu’ils sont en équipe, pourraient se prendre en main, faire le bilan des difficultés locales, décider des réorganisations - de service, de méthodes, de contenus - nécessaires pour remplir de façon réaliste et efficace leur mission de formation, élaborer un vrai projet local, mettre en demeure leurs instances de conseil et de contrôle de venir l’examiner sur place avec eux pour le valider, tenter de diffuser en réseaux cohérents d’établissements, par bassin, cet effort d’auto—ressaisissement, remplacer la déploration par l’invention et la jérémiade par le volontarisme, avec ses risques et ses espoirs, mais ….

Bah : De Robien / Salaud / Le peuple aura ta peau! ou De Robien/ Pipeau/ Tu f’ras pas de vieux os! ou De Robien/ Crétin/ Vraiment tu sers à rien ! ou De Robien / Bouffon / Tu nous prends pour des cons! ou …… Tous en cadence, ça donne un coup de jeune et ça fait passer une bonne journée de convivialité gueularde ! Et puis au fond, là, on est dans du sécurisant, du bien rodé. Le reste ….

Publicité
Publicité
Commentaires
AutreMonde
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité