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AutreMonde
29 novembre 2006

Socle commun et Aveuglement (Sur une note de J.P.Brighelli).

Une récente note - “Socle sans statue” - de JP.Brighelli sur son blog (www.bonnetdane.midiblogs.com) me semble caractéristique des entêtements d’une école de pensée qui a raison dans nombre de ses dénonciations, mais qui pose le mauvais diagnostic et, arc-boutée sur les certitudes qu’elle en tire, s’aveugle de ses écœurements au point d’en perdre le sens commun.
Ou peu s’en faut: un repentir (ponctuel) au sujet de Philippe Meirieu marque une remarquable pause de Brighelli dans ses étouffements.
Sincèrement, je ne vois pas, dans les recommandations du HCE (Haut conseil de l’éducation) qu’il vilipende, à se donner la peine d’en lire les attendus, les commentaires, ce qui relève d’objectifs “au rabais” ou qui serait indigne du nécessaire effort de redéfinition - dans l’ambition maintenue de savoirs consistants - des parcours culturels et de formation que nécessite l’époque. On pourra s’y reporter (www.hce.education.fr).
Le problème est tout à fait ailleurs, où Brighelli et ses sectateurs ne veulent pas assez le voir: dans les structures du système, dans ses modes de fonctionnement, dans ses mentalités, dans ses cadres, bref dans son inaptitude fondamentale à se prendre en main pour évoluer et pour non seulement sauver ce qui peut l’être, mais redéfinir ce qui mérite l’investissement personnel: remplacer -osons le mot - la déploration par la reconquête!

Au lieu de quoi, on nous sert les figures obligées du "Tout fout le camp" (que je ne nie pas, en l’état!), en insultant (SMIG culturel, formation “a minima”, ...) un effort de réflexion plutôt de bonne foi (celui du HCE), qui n’a que le défaut de se condamner à l’échec parce qu’il prétend repenser la formation “Toutes choses égales par ailleurs”. Ce que pense et dit le HCE n’est pas uniformément sot, simplement, c’est inutilisable dans le système éducatif tel qu’il est. Réfléchir aux contenus est de fait inutile tant qu’on ne se sera pas attaqué aux trois points suivants:

  • - Mise des établissements aux nécessaires normes qu’implique l’indispensable objectif d’un service d’enseignement complet, en continu, de formation, d’encadrement et de soutien des élèves, sur place.
  • - Réexamen des procédures de recrutement des chefs d’établissement dans la perspective de l’émergence d’équipes éducatives réelles, autonomes dans la gestion de leurs moyens, dans la définition de leurs objectifs, dans le choix de leurs méthodes, entre l’impulsion-guidage de corps d’inspection à redessiner entièrement et les exigences de cohérence d’un contrôle ne s’exerçant qu’a posteriori. Avec une piste: élection locale du chef d’établissement (primus inter pares) pour un “mandat à durée déterminée” associé à un projet-programme.
  • - Dissolution-Dilution de la notion d’année scolaire dans la double perspective d’une part d’une formation d’insertion citoyenne en continu fondée sur le brassage hétérogène d’activités de “Socle commun” (celui du HCE est trop ambitieux (on a bien lu)) et d’autre part de parcours personnalisés, bâtisseurs de profils d’excellence individuels (profils de connaissances et de compétences) au long d’un continuum choisi de modules disciplinaires (unités de valeur) cumulables.

Mais Brighelli dérape. Après nous avoir présenté une image d’Epinal du patron cultivé “qui saisit les allusions littéraires, picturales, musicales” (c’est le Medef qui va pouvoir se rengorger...), puis installé - au moment où il produit son bouquin le plus pesant, le plus maladroit, dépassé, lourdaud et inefficace (j’y reviendrai) - John Irving au cœur d’une “teinture de culture internationale” qui préférerait oublier Eminem, après avoir accusé la “pédagogie” (la secte adverse) de s’entêter chaque jour à assassiner Mozart, voilà qu’il nous assène l’argument définitif: C’est sur la connaissance - annexe - de Théophile de Viau ou de Cyrano de Bergerac que l’on cimente une culture. (...). J’adorerais une Poste où la guichetière saurait parler de Mme de Lafayette (...), du dur problème de l’aveu à Monsieur de Clèves (... aussi bien que ... ) de Josquin des Près, de Wagner ou de Bénabar.

Ah! Il a glissé Bénabar. Bon, c’est la touche “djeune” et ce n’est pas ma tasse de thé mais passons... et revenons aux autres. Quelle mouche l’a piqué et dans quel délire tombe-t-il? Socle Commun ? La seule excuse que je lui prête est d’avoir voulu renouveler - dans le décalage et le talent en moins - le sketch “grandiose” de Jean Yanne en camionneur homosexuel discutant avec érudition et avec son compagnon-collègue des mérites comparés de Bach et de Schubert. Sinon....

Soyons un peu sérieux. Qu’est-ce donc que “savoir parler de Théophile de Viau, de Cyrano de Bergerac (l’original, pas le “Rostand”, voire le “Depardieu”), de Mme de Lafayette et de Josquin des Prés”? On sonde un peu du côté des “patrons cultivés” et on fait le bilan?

L’argument sent par trop son cuistre! Mais jouons le jeu, lançons un nom, tirons sur la ficelle, dévidons l’écheveau comme a du mal à se retenir de le faire le pédant de collège ou l’amoureux des dictionnaires, bref peut-être l’enseignant et observons.

Où en vient-on, même “a minima”... ?
Théophile de Viau par exemple ...

Il est français, du XVII°: né en 1590 et mort en 1626, poète, et il a écrit Pyrame et Thisbé. Il a échappé de peu au bûcher en 1623 pour impiété, étant passé d’une éducation protestante à un libertinage d’esprit (et accessoirement (?) de mœurs) dû à l’influence de Lucilio Vanini, philosophe italien de cinq ans son aîné qui avait mal fini en 1619, brûlé vif pour de bon, lui, après avoir mis en question l’immortalité de l’âme, accusé de magie et d’astrologie par le procureur général de Toulouse où il résidait. Théophile de Viau, dédaigneux des normes “classiques”, qui s’est opposé à Malherbe (1555-1628) et à ses exigences d’harmonie dans la clarté, de lyrisme dans la rigueur, Malherbe, chantre de la discipline des rimes bien réglées, théoricien des Remarques sur Desportes.... ce qui nous renvoit, contraints, à Philippe Desportes (1546-1606), abbé courtisan et poète officiel d’Henri III, entre autres traducteur en 1603 des Psaumes, dans un esprit contraire à la version de 1536 de Clément Marot (1496-1544), Marot, “valet de chambre” de François 1er, puis de sa sœur Marguerite d’Angoulème, future reine de Navarre, Marot, prince du décasyllabe: Le pauvre esprit qui lamente et soupire / Et en pleurant tâche à vous faire rire , préoccupé D’Anne qui lui jeta de la neige ...

Avec cette nécessité marginale mais exigeante, dès lors que cités, de préciser (un peu) les Psaumes.... Il s’agit d’un recueil biblique de 150 poèmes - la moitié (73 exactement) sont dits Psaumes de David - dont la composition s’est étalée sur 1000 ans (du XII° au II° siècle avant J.C.) répartis en 5 livres par analogie avec le Pentateuque. Leur fonction est liturgique (utilisation dans le cadre des actes du culte), ils font encore partie du rituel de la synagogue et plusieurs ont été adaptés et adoptés par la liturgie chrétienne (le Miserere, le De profundis, ...). Soit, mais on a dit Pentateuque, non?, et David . Donc ...

Le Pentateuque: globalement, la Bible dans sa version chrétienne se compose de l’Ancien et du Nouveau testament; le Nouveau testament (Évangiles (Mathieu - Marc - Luc - Jean) , Actes des Apôtres, Épîtres, Apocalypse) correspond aux ajouts de la religion nouvelle à l’Ancien testament, c’est à dire à la Bible juive (hébraïque). Celle-ci est en trois parties: La Torah (la Loi : Genèse - Exode - Lévitique - Nombres - Deutéronome), puis les Prophètes, puis les Écrits ... au premier rang desquels les Psaumes. Le Pentateuque n’est qu’une autre dénomination de la Torah en ses cinq parties. C'est l’histoire des Hébreux, puis des “fils d’Israël”. Israël est le surnom de Jacob, fils d’Isaac, lui-même demi-frère d’Ismaël, donné comme l’ancêtre des bédouins d’Arabie, et donc génériquement des Arabes, Isaac et Ismaël tous deux issus d’Abraham et le second de sa jeune (et belle!) servante Agar quand le premier sera conçu à la stupéfaction générale par la vieille épouse Sarah, d’où les conflits que l’on sait... Passons ... La période couverte par le Pentateuque va des origines (mythiques: Création, Déluge...) à la mort de Moïse (dont l’historicité reste, sauf erreur, une question), située au XIII° siècle avant J.C.

Quant à David, athlétique mais svelte, outre qu’il ne va pas sans son Goliath, philistin, gigantesque et obtus, on se souvient qu’il fut, toute fronde rangée, roi d’Israël aux alentours de l’an 1000 avant J.C. On se souvient aussi que raide amoureux de Bethsabée, qu’il avait surprise dans son bain, il n’hésite pas à en faire tuer le mari ce qui, juste retour des choses, lui vaut quelques calamités familiales comme le viol de sa fille Thamar par son fils Amnon, la révolte de son fils Absalon, l’usurpation de son fils Adonias, avant qu’il ne se décide à mourir, laissant le trône au sage Salomon, rejeton qu’il avait eu quand même la prévoyance de faire à Bethsabée. Au nom de David, le “patron-cultivé-qui-saisit-les-allusions-musicolitteropicturosculpturales” ne manquera pas d’attendre, d’un sourire déjà complice, l’allusion à la statue de Michel-Ange et surenchérira: À propos de Michel-Ange, vous connaissez n’est-ce pas le mot de Baudelaire: “Michel-Ange, lieu vague où l’on voit des Hercules”, magnifique, non?, puis, content de son effet, il soupirera: Bethsabée, ah!, le “David et Bethsabée” de Rembrandt ... et vous embauchera quand vous lui répondrez: Le bain de Bethsabée n’est pas désagréable à contempler non plus, chez Raphaël. On dit David musicien et poète, d’où les 73 Psaumes ...

Mais la guichetière s’égare, la file d’attente s’allonge, il faut un peu revenir au thème principal et à ce pauvre Viau (Théophile de). Car enfin, c’est bien joli de citer Pyrame et Thisbé, mais ... “de quoi qu’ça cause?”.

Pyrame (lui) et Thisbé (elle) sont les héros d’un amour dont il existe deux versions indépendantes, à la même issue tragique. L’une, dont Pierre Grimal dans son Dictionnaire de la Mythologie Grecque et Romaine pensait qu’elle était la plus ancienne, nous narre les amants s’aimant tant et si bien qu’avant mariage, Thisbé fut enceinte. Désespérée elle se suicide et provoque, par là, le consécutif suicide de Pyrame. Les dieux les changent en cours d’eau. Le Pyrame est un fleuve de Cilicie (côte sud de l’actuelle Turquie, “en face” de Chypre), la Thisbé une source qui s’y jette.

C’est la version, sans doute plus tardive, et assurément plus dramatique, d’Ovide (~43 / ~17) dans ses Métamorphoses que la postérité littéraire a retenue et que Théophile de Viau a utilisée. Jeunes et beaux babyloniens (Babylone, la Babel de la Bible, sur l’Euphrate, à 160 km au N.E. de l’actuelle Bagdad qui est, elle, sur la rive gauche du Tigre), Pyrame et Thisbé s’aiment et ne peuvent - opposition des parents - s’épouser. Mais ils se voient secrètement, grâce à une fente du mur qui sépare leurs maisons. Voulant aller plus loin, ils se donnent rendez-vous une nuit, auprès du tombeau de Ninos, fondateur mythique de l’Empire Babylonien, en un lieu où, au pied d’un mûrier, coule une source. Thisbé est la première, mais une lionne est là, ensanglantée de son dernier repas et qui se désaltère. Thisbé la voit et fuit. Son voile tombe. La lionne, jeu de chat, le prend, le déchiquette en le souillant du sang de sa dernière proie et part, le laissant là. Pyrame survient, croit tout comprendre et sa Thisbé dévorée. Il se tue. Revenue sur ses pas, Thisbé le trouve agonisant, se saisit de l’épée encore tiède et s’immole à son tour. De tout ce sang versé, si pur, que boivent ses racines, les fruits du mûrier, jusque là blancs, seront désormais rouges. Pyrame et Thisbé se sont rejoints et resteront ensemble, mais cendres dans la même urne.

Dans la file d’attente, au guichet de la poste, on pleure à chaude larmes, on s’interpelle, Ça me rappelle un peu Vérone, les Capulet, Les Montaigu, Roméo et Juliette , Moi aussi ma bonne Dame, Quelle tristesse mon bon Monsieur, Heureusement que les temps ont changé, Vous avez bien raison, tenez, ma fille, etc.

Mais enfin il faut vendre des timbres et envoyer des colis, alors on accélère, Allez, allez, au suivant messieurs-dames, et la guichetière, rêveuse, en maniant le tampon d’oblitération, songe à tout ce qu’elle n’aura pas le temps de raconter. Le patron-cultivé-etc lui, qui vient pour un envoi Chronopost, souriant à ses références culturelles, revoit en pensée le grand format de Nicolas Poussin (1594-1665), le Paysage avec Pyrame et Thisbé, qu’il aime tant, et il croit encore entendre, dans Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, les échos de la pièce jouée par les artisans sur ce thème, il sursaute, on le pousse ... Allons, Monsieur, c’est à vous!

Et nous, ici, il va nous falloir renoncer à raconter Josquin des Prés (Josquinus pratensis, en latin!), né en 1440 et mort en 1521 à Condé-sur-Escaut, où il était prieur de l’église Notre-Dame, après avoir été chantre à Milan, puis à Rome, être venu chez nous, à la cour de Louis XII, pour retourner un temps servir le duc Hercule 1er de Ferrare, Josquin des Prés, “Prince de la musique” disait-on (32 messes, 80 motets et 70 chansons, quand même), et ses chefs d’œuvre de l’art sacré, son lyrisme mélodique importé d’Italie, son art du contrepoint selon l’école flamande et l’un de nos plus grands polyphonistes. Mais si!

Et Cyrano, hein, Cyrano? Las, on ne dira rien de Cyrano, l’illustre Savinien - Hercule, de Bergerac. Cyrano (1619-1655), influencé par Gassendi (on va être obligés de laisser tomber Gassendi (1592-1655), malgré Copernic (1473-1543) et Galilée (1564-1642) - il était pour -, malgré Aristote (~384 / ~322) et Descartes (1596-1650) - il était contre - ...), qui eut l’élégance de ne pas lui survivre (ou l’inverse), Cyrano, officier audacieux, auteur dramatique plein de verve, libre d’esprit et de mœurs, savant inventif, sceptique libertin, héroïque...

Nom de Dieu! J’allais oublier l’autre! Marie-Madeleine, Pioche de la Vergne, comtesse de Lafayette (1634-1693), élève de Ménage (tant pis, on oublie aussi Gilles Ménage (1613-1692), mondain amateur de vers galants (Rien n’est si doux que la diversité / Le changement de fers tient lieu de liberté), raillé par Molière sous le nom de Vadius (Ah!, l’asinus asinum fricat avec Trissotin, Acte III, scène 3 des Femmes savantes, le Passe-moi la rhubarbe, je te donnerai le séné de leurs répliques en stichomythie (vers pour vers)! ), Ménage et son Grand dictionnaire étymologique, Ménage “assouplisseur” des règles de “bon goût” de Vaugelas (1585-1650)), amie (je reviens à Marie-Madeleine) de Mme de Sévigné (Marie de Rabutin-Chantal, marquise de, 1626-1696) et de Segrais (Jean Regnault de, 1624-1701, qui fut son prête-nom pour ses premières œuvres), intime de La Rochefoucauld (1613-1680), Marie-Madeleine et sa Princesse de Clèves - impossibles amours - et la cour d’Henri II, et ce souci de sa propre gloire qui y pousse à l’analyse lucide, retenue, subtile et précise des passions: pauvre Clèves et pauvre Nemours (et pauvre princesse) ...

Allons, laissons tout ça, il y aurait trop à dire, et j’ai déjà abusé. Encore heureux, de son côté, que la guichetière n’ait pas eu le temps de raconter l’histoire de la Princesse, car là, c’eût été pour de bon le désespoir sans fond, dans la file.

Peut-on conclure ici? Et peut-on questionner? Où est-il, là dedans, Ô Brighelli, votre “Socle commun”? Votre socle “vraiment” commun. Commun à qui? À la minuscule frange des futurs normaliens supérieurs dont vous nous dites avoir été?
Doit-on rire, ou pleurer? Mozart qu’on assassine? Mozart s’en sortira, occupons-nous d’abord du petit Nicolas, celui de Sempé et Goscinny, ou de son copain Ahmed, ou de sa copine Aiwa, avec fermeté et exigence, avec modestie aussi, pour les insérer dans un monde dont vous devez leur permettre l’appropriation et leur ouvrir les assises, du proche environnemental au lointain culturel, par petites touches, en essayant de guider leurs tâtonnements, en ne bridant pas tous leurs élans, vous parussent-ils absurdes, mais en les discutant pour les analyser, et puis, remis droit dans leurs devoirs d’élèves et dans leurs attentes d’explications, en les faisant monter, d’abord, sur ce socle commun de la langue maîtrisée qui donne la pensée ferme et l’échange fructueux, ce socle des quatre opérations et de la géométrie la plus élémentaire, ce socle de l’observation guidée, raisonnée, de premier niveau, de ce qu’ils voient, entendent, remarquent, et, dans l’abusive médiatisation qui les entoure, lisent et croient comprendre, donnez-leur ce socle et puis, seulement quand ils seront grimpés dessus, racontez leur ces mythes que vous avez tant aimés, faites les réfléchir ad libitum sur cette antiquité gréco-romaine qui nous a faits et dont tout notre classicisme s’est nourri, replacez-là dans l’Histoire, en essayant comparativement de l’organiser à côté peut-être d’autres formes culturelles, qu’ils peuvent avoir tendance à supposer plus constitutives de ce qu’ils sont, soyez ce que vous avez envie d’être et que vous pouvez être, un passeur de vraie culture, mais ne brûlez pas les étapes, n’exigez pas Théophile de Viau pour tous, acceptez que s’arrêtent en chemin, mais solides, ouverts, informés, stables, intelligents, vraiment, de ce qu’ils auront “a minima” appris, de jeunes citoyens tolérants, respectueux d’un savoir dont ils sachent assez, fût-ce nettement moins que ce dont vous vous enchantez, pour être des hommes que vous pourrez estimer dans leur droiture et leur tolérance, acquises à l’école, et aussi à vos côtés, comme estimer dans leur possibilité de bâtir et de se bâtir un avenir pleinement humain, en continuant tout seuls.

Post-Scriptum.

Je souhaite, au terme de cette longue plaidoirie, et si on a tout lu, qu’on me rende cet hommage : parlant du poète Ménage, je me suis astreint à ne pas souligner à quel point son épouse est passée à la postérité, astuce de potache idiote et éculée, certes, mais que j’ai eu le plus grand mal - et je tiens à ce qu’on me félicite d’y être parvenu - à retenir. D’ailleurs, je crois que je viens de craquer!

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Commentaires
P
d'abord si la mort existait vraiment ça se saurait,notre ADN..d'autres traces,croyez-moi l'info aurait percuté le silence des agneaux..<br /> <br /> Tout porte à croire,par contre,que la porte est étroite,que nous avons des yeux pour voir,des oreilles pour entendre..mais que nos sens sont instrumentalisés par d'autres appats..l'argent,les doulos,le pèze,le fric,l'euro, et,très certainement,la peur,cette formidable trouille du cerveau primitif qui à honte de lui-même , bosse comme un dingue et, "in , tout ce matraquage laisse peu de temps à l'AMOUR..Hors Dieu c'est ça.Tout le contraire de la "mort" JP.
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S
Interrogation sans vraie réponse ... ou alors sujet de dissertation.<br /> Pirouette calculatoire: si on permute les chiffres de votre âge et si on fait de même pour le mien, verlan arithmétique, le vôtre devient la moitié de ce que j'obtiens pour moi. D'où la juvénile vivacité de votre question: A quoi tout ça sert-il? Mais probablement à vivre, ici une retraite un peu lassée, assez sereine, en feuilletant des dictionnaires. D'autres préfèreront une partie de boules. Et tous, nous en mourrons....
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P
81 ans.Votre culture littéraire est époustoufflante mais dans quelle perspective existentièlle ? Qu'allez vous en faire ?Question d'un homme épris,comme vous,de ce que nous appelons "connaissances" (HUXLEY différenciait très fortement connaissances et expériences..) et après une vie très orientée vers le management et la créativité,en passant par Louis Jouvet et Albert Camus,s'interroge,à présent,sur la finalité de cette culture et sa relation avec l'Amour..la Mort..L'éternité.
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P
C'est avec beaucoup de scrupules que je n'ai que survolé la fin de cet article afin de faire affranchir mon colis avant 16h00.<br /> <br /> Promis, j'éviterai d'évoquer l'oeuvre de Madame De La Fayette avec la guichetière au cas où ...
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