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AutreMonde
24 août 2021

RÉDACTION DE RENTRÉE

Autrefois, me semble-t-il, l'élève de CM1 ou de CM2 qui rentrait en classe rencontrait un premier et incontournable sujet de rédaction: Racontez vos vacances.

Les choses ont-elles changé? Et si j'avais, comme Alain Souchon, encore et toujours dix ans, que diable raconterais-je?

Je suis parti trois semaines, presque quatre, en deux fois, vers le sud, disons l'Occitanie. Que m'en reste-t-il?

piscine Montesquieu

Quelques beaux jours de juillet, quelques longueurs de bassin et puis le couperet du 21, pas de pass sanitaire, pas de baignade. J'ai remplacé la natation par des tours de vélo. J'ai aussi essayé de reprendre l'écriture d'un bouquin, après plusieurs mois d'interruption, trop occupé par d'autres choses. Je ne savais plus où j'en étais, j'avais perdu le fil, tout relire, tout reprendre, et derrière les volets mi-clos, tout soleil oublié, tâcher de relancer l'histoire. Quelques balades à pied n'y ont rien fait. Une affaire de vieux en Ehpad, un vieux qui me ressemble, c'est plus facile, et qui râle un peu d'être là, mais a un petit béguin pour la fille d'un résident, une belle rousse, la soixantaine resplendissante, à qui il faut inventer un passé qui finalement se construit tout seul assez facilement, plutôt sulfureux et qui n'est pas sans lien avec l'effondrement psychologique du père; une voisine de l'Ehpad, aussi, et ses deux jumelles, dont le mari et père est en prison pour assassinat, ce n'est pas rien. Mon vieux s'intéresse à la mère, s'attache aux petites à qui il prodigue du soutien scolaire et découvre peu à peu ce qui a conduit papa en prison. Il y a aussi l'infirmière en chef, énergique et copine avec qui mon vieux fait équipe pour surveiller un résident qui ne semble pas très catholique dans sa fascination pour les Lucienne quand il en croise, ah, ah … Bon, il fallait retricoter tout ça et poursuivre. J'étais encalminé.

Dans le TGV qui me remonte le 30 juillet vers Paris, une double page du Monde sur Arnaud Lagardère, successeur contesté de Jean-Luc. Le train de vie écoeurant d'un fils de, occupé à claquer des fortunes qu'il n'a pas gagnées. Insupportable

Saint Jean de Luz

.Un deuxième séjour en partie sur la côte basque. Le bouquin n'avance pas. Mon vieux radote dans son Ehpad et aucune idée ne me vient. J'envisage de faire évader le papa prisonnier; il pourrait aussi étrangler sa femme lors d'une visite qu'elle lui ferait en UVF (unité de vie familiale). On permet beaucoup aux longues peines, maintenant, pour maintenir le lien avec les proches. Ou alors, je le fais s'évader et tenter d'enlever ses filles pour refaire sa vie à l'étranger? Je me bats avec le n'importe quoi. Enlisé.

Il y a eu deux ou trois baignades à Saint-Jean-de-Luz. Des filets sont tendus à 100 ou 150 mètres de la plage, peut-être pour limiter la pollution. Cela donne un but. On va "aux filets", une fois ou deux fois si on est courageux. Il n'y a pas de vagues, comme à Biarritz. Ce n'est pas pour moi une plage intéressante.

Le 6 août, trois pages du Monde sur "Les inédits retrouvés de Louis-Ferdinand Céline". Ça m'intéresse, mais pas autant que prévu. Je ne retiens pas grand-chose, sinon l'extrême longévité de sa veuve, Lucette Almenzor, morte en 2019 à 107 ans, dont le décès a relancé la recherche des manuscrits que Céline proclamait volés en 1944. Je vais garder l'article, ça me servira de mémoire.

J'apprends la sortie le 11 août de Passion simple, un film tiré du roman éponyme d'Annie Ernaux. J'ai lu et assez peu apprécié ce roman, au début des années 1980, sur les conseils d'une amie proche, et je me suis ensuite intéressé à Annie Ernaux sans jamais parvenir à dépasser les agacements de lecture qu'elle provoque chez moi. Dans Passion simple, je n'étais pas arrivé, je crois, à comprendre le ressort de l'obsession sexuelle dévorante que nourrit la narratrice (il s'agit sauf erreur d'un épisode réel de la vie de l'auteur) pour cet amant de passage qui ne parlait pas sa langue et semblait la réduire au statut exclusif d'objet sexuel. Il faudrait relire pour être honnête. Je pense que je vais éviter le film.

 

Royan, côte sauvage

Une étape encore et une baignade du côté de Royan, en remontant. Des amis ont une piscine et un dispositif tout simple pour attacher chaque pied à une branche d'un fort élastique en Y dont la base du tronc est fixée au bord. On peut ainsi nager indéfiniment sans aucun espoir d'atteindre la rive opposée. Ainsi bloqué, j'ai bu la tasse et je n'ai pas du tout aimé. Temps très médiocre sur la "côte sauvage", un peu au nord, mais la mer est bonne. Je suis étonné, à marée montante, par la force du courant latéral; si on nage parallèlement à la plage contre lui, on fait quasiment du sur-place.

Et puis quelques lectures. Maupassant au début, Fort comme la mort (très recommandé, une analyse psychologique passionnante) et Notre cœur, même veine. Et sur la fin, Houellebecq, Sérotonine, assez particulier, j'ai fait un billet sur ce blog.

Embouteillages

Retour enfin, un dimanche parce que le lundi, Doctolib me rappelait tous les deux jours que j'avais ma deuxième injection. Ils devaient sans doute tous se faire piquer, car il y avait des embouteillages conséquents et non attendus tout du long de l'A 10. Un dimanche !

Reste à reprendre le bouquin sans la pression des vacances. Pas gagné …. J'ai déjà le titre : Impasse Dizac. Mais pour le contenu, là, c'est vraiment l'impasse!

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