Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
AutreMonde
16 septembre 2008

"Austerlitz "- Auteur:W.G.Sebald

Une seule précision: Il ne s'agit ni de la bataille, ni de la gare ..... juste d'un type, et  qui s'appelle, tout advient, Austerlitz.

J’ignorais de W.G.Sebald jusqu’à son existence. Né en 1944 en Bavière, mort en décembre 2001 après une carrière enseignante à l’université de Norwich (Angleterre), il est considéré, nous dit son éditeur, comme l’un des meilleurs écrivains de langue allemande en Europe et aux Etats-Unis. Dont acte..

Je suis venu à ce livre sur un conseil ami. J’en suis ressorti réservé, vaguement maussade, agacé par ce qui me semblait être un « à la manière de » assez médiocre, le démarqué étant en l’occurrence Thomas Bernhard. Je l’ai dit. On m’a répondu. Constat de désaccord.

Mais enfin, alors que j’avais abandonné Austerlitz à son sort et repris autre chose, je me suis souvenu, recevant  le dit constat par la poste, qu’appliqué comme un collégien sexagénaire, j’avais parsemé ma lecture de quelques notes interrogatives, me promettant de les éclaircir plus tard, et que j’allais laisser comme à l’accoutumée dormir leur sommeil, sinon  sous une  humble pelouse, du moins dans la tiédeur d’un carnet. En un sursaut volontariste …

Il est bien des façons de lire. Noter au fil des pages des termes incertains, des références qu’on ne perçoit qu’approximativement en est une. Ce n’est ni la meilleure, ni la pire. Le livre s’y dissout. Mais l’exercice, dans un rebond post-aoûtien,  m’a amusé. Et, relisant mes notes, je me venge de Sebald en parlant surtout d’autre chose.

La suite a le désordre de mes inquiétudes au fil des feuillets tournés … La pagination éventuelle est celle de l’édition Folio (Gallimard) dont je dispose.

Les renseignements, précisions, extraits fournis ont été puisés à des sources diverses, si possible croisées, et que je ne redonne pas systématiquement. L’essentiel provient d’Internet. Et la contribution de Wikipedia n’y est pas négligeable …

********************

[1] Protohistoire 

Le terme « Protohistoire » renvoie à plusieurs notions distinctes : d'une part, il a un sens méthodologique et s'applique à des populations ne possédant pas elles-mêmes l’écriture, mais qui sont mentionnées par des textes émanant d’autres peuples contemporains ; d'autre part, il a un sens chronologique et désigne, en Europe occidentale et en particulier en France, la période correspondant aux âges des métaux (âge du Bronze et âge du Fer – Autour de ~1000). En outre, le sens du terme intègre aujourd'hui des paramètres économiques et sociaux et s'applique pour certains auteurs aux populations ayant adopté une économie de production. Cette polysémie peut être source d'ambiguïté et le terme n'aura pas la même signification selon le contexte, notamment géographique.

[2] Usnée : 

Usnea est un genre de lichen filamenteux de la famille des Parmeliaceae. Ce sont les usnées. Plusieurs espèces sont appelées Barbe de Jupiter ou Usnée barbue (notamment Usnea barbata et Usnea filipendula )

[3] Une citation ni traduite ni référencée (page 55) :

… And so I long for snow to sweep across the low heights of London from the lonely railyards and trackhuts – London a lichen mapped on mild clays and its rough circle without purpose – because I remember the gap for clarity that comes before snow in the north and I remember the lucid air’s changing sky and I remember the grey-black wall with every colour imminent in a coming white the moon rising only to be displaced and the measured volatile calmness of after and I remember the blue snow hummocks the mountains of miles off in snow-light frozen lakes – a frozen moss to stand on where once a swarmed drifting stopped. And I think – we need such a change, my city and I, that may be conjured in us that dream birth of compassion with reason & energy merged in slow dance.

Il s’agit d’un poème de Stephen Watts, littérateur visiblement encore vivant en 2007 : Il tient un blog … Il semble depuis janvier 2006 être une pièce importante d’un projet communautariste et poétique concernant les HI (Highlands and Islands, hautes terres et îles d’Ecosse, une entité qui a une université et une réalité économique etc.) : The Embedded Poets Project”. Stephen Watts serait plus particulièrement chargé de travailler sur le thème du suicide dans les Highlands et Islands. Il y a plus gai … Quant à tenter une traduction (pourquoi Sebald et Gallimard la jugent-ils inutile ?)…

Ceci peut-être, certainement truffé  de contresens que je prétendrai … sous licence poétique

« Et ainsi je languis de la neige envahissant les bas quartiers du Londres des dépots et des baraquements isolés – Londres, lichen couvrant des argiles molles en un disque grossier dénué de sens - parce que je me rappelle le moment de clarté qui vient avant la neige, dans le nord, parce que je me rappelle l’aspect soudain brillant du ciel changeant, parce que je me rappelle le mur gris-noir avec chaque couleur prête à virer bientôt au blanc, que je revois la lune se levant seulement pour sembler déplacée, et le calme mesuré, volatil, d’après, parce que je me rappelle les monticules bleus des montagnes enneigées, des milles au loin, sur les lacs gelés inondés de sa lumière – comme une mousse glacée sur laquelle un essaim de congères s’est levé. Et je le pense, nous avons besoin d'un tel changement, ma ville et moi, qui puisse nous faire croire que la naissance rêvée d’un acquiescement au monde plein de raison et d’énergie  adviendrait dans une valse lente … »

[3] Chevalement

Le chevalement est un assemblage de madriers et de poutres qui supportent un mur ou une partie de construction. Le chevalement est utilisé en réhabilitation de bâtiments, pour reprendre provisoirement les charges de la structure existante dans un autre plan et permettre ainsi sa réfection en sous oeuvre.

Cas particulier: le chevalement de mine .

Dans l'industrie minière, c'est la structure qui sert à descendre et remonter les mineurs, ainsi que le minerai, via une cage d'ascenseur. Qu'il soit en bois, en métal ou en béton, le chevalement remplit toujours la même fonction: il supporte les molettes par dessus lesquelles passent les câbles d'extraction qui, mus par la machinerie, plongent au droit du puits pour retenir la cage. Élément essentiel d'une exploitation minière souterraine, le chevalement en est le bâtiment de loin le plus visible et le plus haut avec les terrils et, de fait, le plus symbolique. C'est pourquoi sa fonction va au delà du lien entre "le jour" et "le fond": par la diversité de son architecture (aucun chevalement n'étant identique à un autre), il souligne la particularité du paysage minier, mais permet également d'identifier la compagnie minière qui l'a élevé. Dans le nord de la France, les chevalements du bassin houiller étaient parfois désignés par le terme "beffroi", en raison de leur forme rappelant les tours municipales des villes flamandes. En Belgique, on trouve également la dénomination "belle fleur" ou "châssis à molettes", tandis qu'en France le terme chevalet est également employé. Dans le bassin de la Loire on utilise systématiquement le terme chevalement.

Au delà de cette diversité, la forme des chevalements revêt néanmoins des formes répétitives, essentiellement en fonction de l'emplacement de la machine d'extraction: lorsque celle-ci est située au sol (dans un bâtiment dédié ou dans le même hall que le chevalement), la tour du chevalet s'élèvera jusqu'au niveau des molettes et s'appuiera sur de forts jambages obliques afin de contrer les forces de traction du câble aussi bien que des cages au sein du puits; lorsque le constructeur choisit de placer la machine au haut du chevalet, ce dernier prendra généralement la forme d'une tour en béton ou en acier (avoisinant les 60 mètres).

Les chevalements sont étroitement associés en France à l'extraction du charbon. Malgré la fermeture de la presque totalité des bassins miniers en France (à l'exception notamment des gisements d'ardoise et de sel), de nombreux chevalements ont été conservés et même classés monuments historiques, comme symboles historiques de la Révolution industrielle et du développement économique de régions entières (charbon dans le Nord-Pas-de-Calais, la Moselle, mais aussi potasse dans le département du Haut-Rhin).

[4] La pandiculation :

La pandiculaton est l'action souvent associée au bâillement, caractérisée par un étirement généralisé des muscles. Elle est présente chez l'homme et les animaux, fréquente au réveil ou, pour les grands animaux, après le relever. La pandiculation consiste à porter les bras au-dessus de la tête, renverser la tête en arrière, tout en étirant les muscles des cuisses et des mollets. Un creusement du dos est également remarqué. Chez le cheval, les deux postérieures sont fréquemment tendues vers l'arrière

[5] Le professeur est sur le dos … (Page 100).

Extrait :

« Si les heures d’histoires dispensées par Hilary se sont gravées dans les mémoires de la plupart d’entre nous, dit Austerlitz, c’est peut-être et surtout parce que fréquemment, sans doute à cause de douleurs chroniques provoquées par une hernie discale, il nous faisait cours allongé par terre sur le dos, ce qu’en aucune manière nous ne ressentions comme comique car il s’exprimait alors avec d’autant plus de clarté et d’autorité. Son morceau de bravoure est resté sans conteste la bataille d’Austerlitz. Etc. »

… où j’apprends (page 103) que Davout était myope et portait des lunettes sur le champ de bataille !

Il y a d’ailleurs là un beau passage.

[6] La bataille était indécise… (Page 102) .

Dans sa forte sobriété, j’ai cru à une citation de Victor (Hugo) .. ou plutôt, à la réflexion, d’Hérédia, la musique me faisant venir : Le choc avait été très rude (in Soir de bataille). Et puis, rien. Google, interrogé, n’a daigné aider mes aléas mnémoniques qu’en deux renvois hors poésie. Que voici :

(a) in Napoléon, de Thierry Lentz (publié par Le cavalier bleu - 2001)

Citation : « 18 juin 1815. La bataille était indécise. Les anglais de Wellington s’accrochaient désespérément au terrain. Dieu fasse que la nuit ou Blücher arrivent, avait lâché celui que demain on surnommerait  le duc de fer ».

(b) in La bataille de Rocroi , article Wikipédia 

Note : La bataille de Rocroi eut lieu le 19 mai 1643 dans le cadre de la guerre de Trente Ans, opposant les armées du roi de France sous les ordres de Louis de Bourbon, duc d'Enghien (le futur Grand Condé) et les armées d’Espagne commandées par Francisco de Melo.

Extrait de l’article :

« En ce moment la bataille était indécise et les chances semblaient à peu près égales. Enghien, parvenu au centre de la ligne ennemie vit ce qui se passait. Saisi d'une inspiration de génie, il abandonna le combat, passa derrière les fantassins espagnols et alla charger en queue la cavalerie de l'aile droite et la réserve ennemies etc. »

Le futur Grand Condé avait 22 ans.

[7] Celtius et Farenheit :

Je ne cesse de l’oublier . Comment avoir fait quelques études de physique et l’avouer? Ce qui me rappelle l’histoire de ce grand amiral, invaincu au combat, qui portait toujours sur lui un petit carnet sur lequel il avait écrit : « Tribord est à droite / Babord est à gauche ».

Donc, Celtius et Farenheit…. Allons-y. Relations ?

d°F = (( 9 x d°C ) / 5 ) + 32                                      

ex: 20°C devient 68°F

d°C = (( d°F - 32 ) x 5 ) / 9                                       

ex: 14°F devient -10°C

On rétablit les formules si on se souvient ( ?) que la relation est linéaire, que l’eau gèle à 32°F et bout à 212°F

Dans le texte de Sebald, il est quelque part question d’une température inférieure à 50°F. Après conversion, elle est donc inférieure à 10°C !

[8] Estran 

L'estran est la partie du littoral située entre les niveaux connus des plus hautes et des plus basses mers. On utilise aussi pour la désigner le terme « zone de marnage » ou l'anglicisme « zone intertidale » (de l'anglais tidal signifiant « relatif à la marée ») ; en termes administratifs et juridiques, on emploie aussi l'expression "zone de balancement des marées".

L'estran est donc (au moins en partie) recouvert lors des pleines mers et découvert lors des basses mers. La durée d'exondation des différentes parties de l'estran (la durée « hors d’eau », importante pour l'installation des organismes inféodés à ce biotope) dépend de leurs emplacements par rapport au niveau moyen de la mer et du nombre (deux sur les côtes atlantiques de la France mais une dans certaines régions du globe) des marées par jour.

[9] Notion de Soleil moyen (page 141)

On trouve la notion citée au début d’une méditation sur le temps :

« Le temps, dit-il dans le cabinet aux étoiles de Greenwich, le temps était de toutes nos inventions de loin la plus artificielle et, lié aux étoiles tournant autour de leur axe, il n’était pas moins arbitraire que s’il eut été calculé à partir des cernes de croissance des arbres ou de la durée que met un calcaire à se désagréger ; sans compter que le jour solaire auquel nous nous référions ne fournissait pas de repère précis et que pour mesurer le temps il nous fallait avoir recours à un soleil moyen, imaginaire, dont la vitesse de déplacement ne varierait pas et qui dans son orbite ne serait pas incliné vers l’équateur. »

Cette notion de « soleil moyen » est de fait un peu complexe.

On sait que le champ des étoiles cher à Victor Hugo est en fait modélisé par une sphère où leur répartition est réputée fixe, d’où son nom de Sphère des fixes. Et pour l’observateur antique, cette sphère pivote autour de l’axe de la Terre (qui devient aussi le sien) quand c’est la rotation de la Terre qui fait croire à ce pivotement. Le Soleil, dans son mouvement apparent autour de la Terre, trace sur la sphère des fixes un chemin (un grand cercle) appelé écliptique, situé dans un plan incliné à 23°27’ par rapport au plan de l’équateur. A l’intersection de l’écliptique et de l’équateur, le Soleil change d’hémisphère. On appelle  point gamma (g) l’intersection correspondant au passage de l’hémisphère sud à l’hémisphère nord. L’intervalle (de temps) séparant deux passages consécutifs du point gamma dans le plan méridien d’un lieu est le « jour sidéral ». Sa durée est de 23h 56 min. L’intervalle (de temps) séparant deux passages consécutifs du Soleil dans le plan méridien d’un lieu est le « jour solaire vrai ».Il est un peu plus long que le jour sidéral car pendant que la Terre tourne autour de son axe, le Soleil se déplace sur l’écliptique dans un sens qui provoque un décalage-retard d’environ 4 min. D’où un « jour solaire vrai » de 24h.

Mais si le « jour sidéral » est invariable, il y a des fluctuations dans le « jour solaire vrai » car le mouvement du Soleil sur l’écliptique n’est pas d’une régularité parfaite tandis que l’obliquité de l’écliptique par rapport à l’équateur n’arrange pas les choses. On a donc procédé au fil du développement de l’histoire astronomique à l’invention d’un « jour solaire moyen », engendré par un « Soleil moyen » virtuel, résultat statistique d’une longue durée de mesures permettant de lisser les fluctuations du « jour solaire vrai » à la valeur moyenne de 1,0027379 « jours sidéraux ». Ce « Soleil moyen » est un mobile fictif qui décrit l’équateur céleste d’un mouvement uniforme garantissant au « jour solaire moyen » tel que calculé sa durée.

Le « temps civil » est défini à partir du « temps solaire moyen ». Le « temps solaire vrai » peut être lu sur un cadran solaire. Le calcul du « temps solaire moyen » nécessite le recours à une courbe assez mal dénommée « équation du temps » (puisqu’il ne s’agit pas d’une équation !) où se lit concrètement la correction (positive ou négative et qui  n’excède jamais le quart d’heure) à appliquer au « temps solaire vrai ». Ces acrobaties rectificatives ont pris force de loi à Paris en 1816.

***Annexe. Mesure du temps. Problème de la mesure de référence (syndrome de la Poule et de l’œuf) !:

La seconde, étalon de mesure du temps.

La définition de la seconde, unité SI (Système International)de temps, a été adaptée aux possibilités techniques de chaque époque.

  • Elle a d’abord été définie comme la fraction 186400 du jour solaire terrestre moyen (1j=24h=24x3600s=86400s); définition tacite, puisqu’il n’y a jamais eu aucun texte officiel la donnant. L’échelle de temps associée est le temps universel TU.

  • En 1956, pour tenir compte des imperfections de la rotation de la Terre, notamment dues aux marées, elle a été basée sur la révolution de la Terre autour du Soleil et définie comme une fraction de l’année tropique 1900 (année tropique : durée de la révolution du soleil sur l’écliptique), la fraction : 131 556 925,9747. C’est la seconde du temps des éphémérides (calendrier) TE.

  • Depuis 1967, la seconde n’est plus définie par rapport à l’année, mais par rapport à une propriété de la matière ; cette unité de base du système international a été posée dans les termes suivants : « La seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux hyperfins F=3 et F=4 de l’état fondamental 6S½ de l’atome de césium 133»

La seconde, étalon de mesure du temps, est ainsi un multiple de la période de l’onde émise par un atome de césium 133 lorsqu’un de ses électrons change de niveau d’énergie. On est passé de définitions (en quelque sorte descendantes) dans lesquelles la seconde résultait de la division d’un intervalle de durée connue en plus petits intervalles, à une définition ascendante où les autres mesures de temps sont des multiples de la seconde.

Lors de sa session de 1997, le Comité international a confirmé que « cette définition se réfère à un atome de césium au repos, à une température de 0 K (zéro Kelvin ; zéro absolu : -273,15 °C)  »… précision exigée quand la température a cessé d’être négligeable par rapport aux autres sources d’incertitude des mesures.

On dispose aujourd’hui d’une exactitude allant jusqu’à la 14e décimale (10-14). La stabilité et l’exactitude de l’échelle dite du Temps atomique international (TAI) obtenue principalement à partir d’horloges atomiques à jet de césium sont environ 100 000 fois supérieures à celles du temps des éphémérides. C’est d’ailleurs l’unité du SI la plus précisément connue.

De nombreuses expériences en cours sur des transitions atomiques à des fréquences beaucoup plus élevées que celles de la définition actuelle de la seconde indiquent clairement que les performances obtenues avec l’atome de césium sont ou seront dépassées de plusieurs ordres de grandeur dans un avenir proche. Il faut s’attendre à ce qu’une nouvelle définition de la seconde voie le jour dans la décennie 2010-2020, dès que le meilleur des différents atomes candidats (calcium, ytterbium, strontium, mercure…) aura été désigné par l’expérience. Elle sera toujours liée à une transition atomique. Cette nouvelle définition coïncidera peut-être avec l’abandon des secondes intercalaires et donc avec une définition de l’échelle de temps internationale de référence purement atomique, indépendante de la rotation terrestre.

Remarque : Temps et durée

La définition de la seconde met en lumière la notion de temps et de durée. Bien que généralement on parle de « temps » exprimé en des unités comme la seconde, la définition de cette dernière n’est finalement qu’un nombre, ni plus ni moins. La notion du temps se rapporte habituellement à une variable t continue et linéaire, comme dans les équations de la mécanique. Il est cependant difficile de lui donner une signification propre, alors que finalement la définition de la seconde correspond à la mesure d’une durée, c’est-à-dire un intervalle de temps. Cette subtilité est d’importance dans la compréhension de la physique fondamentale, et notamment de l’utilisation du calcul différentiel (où la vitesse est définie comme une limite pour un intervalle de temps tendant vers 0). *****

Il y a, dans la méditation d’Austerlitz sur le Temps, des remarques dont l’absence relative d’originalité n’en renvoie pas moins au problème toujours posé (donc important ?) de la possibilité ou de la négation de la possibilité de s’abstraire du temps, de penser hors du temps ou sans le temps. Il a certes pris une première position en parlant « d’invention du temps», mais encore … ? Ainsi :

«  …En quoi des choses plongées dans le temps se distinguent-elles de celles qui n’ont jamais été en contact avec lui ? (…) Pourquoi en un lieu le temps reste-t-il éternellement immobile tandis qu’en un autre il se précipite en une fuite éperdue ? (…) Les morts n’étaient-ils pas hors du temps ? (…) De fait dit Austerlitz (…) avoir l’heure m’a toujours paru quelque chose de ridicule, de fondamentalement mensonger, peut-être parce qu’une nécessité interne que je n’ai jamais moi-même réussi à comprendre m’a toujours fait regimber contre le pouvoir du temps et me tenir à l’écart de ce qu’on a coutume d’appeler l’actualité, dans l’espoir me dis-je aujourd’hui, dit Austerlitz, que le temps ne passe pas, ne soit point révolu, que je puisse revenir en arrière et lui courir après, que là-bas tout soit alors comme avant ou, plus précisément, que tous les moments existent simultanément, auquel cas rien de ce que raconte l’histoire ne serait vrai, rien de ce qui s’est produit ne s’est encore produit mais au contraire se produit juste à l’instant où nous le pensons, ce qui d’un autre côté  ouvre naturellement sur la perspective désespérante d’une détresse perpétuelle et d’un tourment sans fin … »

Outre que très souvent, examiner une question « philosophique » conduit d’abord à se demander si elle a seulement un sens, cette question de « l’hors-du-temps » me renvoie (simple coïncidence de lecture)  aux questionnements de Saint-Augustin dans ses Confessions. Par exemple :

« … En aucun temps vous [Dieu] n’êtes donc resté sans rien faire, car vous aviez fait le temps lui-même. Et nul temps ne vous est coéternel car vous demeurez immuablement ; si le temps demeurait ainsi, il ne serait pas le temps. Qu’est-ce en effet que le temps ? Qui serait capable de l’expliquer facilement et brièvement ? Qui peut le concevoir même en pensée assez nettement pour exprimer par des mots l’idée qu’il s’en fait ? Est-il cependant notion plus familière et plus connue dont nous usions en parlant ? Quand nous en parlons, nous comprenons sans doute ce que nous disons ; nous comprenons aussi si nous entendons un autre en parler.

Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus. Pourtant, je le déclare hardiment, je sais que si rien ne passait, il n’y aurait pas de temps passé ; que si rien n’arrivait, il n’y aurait pas de temps à venir ; que si rien n’était, il n’y aurait pas de temps présent.

Comment donc ces deux temps, le passé et l’avenir, sont-ils, puisque le passé n’est plus et que l’avenir n’est pas encore ? Quant au présent, s’il était toujours présent, s’il n’allait pas rejoindre le passé, il ne serait pas du temps, il serait l’éternité. Donc si le présent , pour être du temps, doit rejoindre le passé, comment pouvons-nous déclarer qu’il est aussi, lui qui ne peut être qu’en cessant d’être ? Si bien que ce qui nous autorise à affirmer que le temps est, c’est qu’il tend à ne plus être… »

L’espoir d’Austerlitz d’un temps immobile, d’un hors-du-temps stable, ouvre sur un désespoir personnalisé, là où Augustin, fasciné par sa propre rhétorique, indexe le temps à notre pauvre condition et en exonère l’éternité, flottement indéterminable où Dieu n’est peut-être au fond, comme dans ces planisphères qui semblent nier que la Terre soit ronde, que la simultanéité révélée de ce que nous avions cru être l’Histoire.

[10] Ambulacre, Aîtres, Majolique

AMBULACRE : En horticulture, se dit d'un lieu planté d'arbres en rangées régulières. ÉTYMOLOGIE : Ambulacrum, promenoir, venant de ambulare, se promener.

AÎTRES : Du latin atrium. Sens divers.

Au Moyen Âge, le terrain libre qui entoure une église et qui sert de cimetière.

Lieu, délimité par des croix, où doit s’exercer la « Paix de Dieu », étendant celle-ci au-delà du refuge des églises.

Galerie servant d’ossuaire, dans laquelle on introduit les os par des lucarnes ménagées dans le toit.

Parvis de certaines églises.

Bâtiment ou partie d'un bâtiment.

MAJOLIQUE : Une majolique (de l'italien maiolica qui désignait l'île de Majorque (XVe siècle)) est, en français, le nom générique qui désigne une faïence italienne de la Renaissance, ou une des premières faïences françaises, soit fabriquée par des Italiens, soit fabriquée selon la technique et le goût italiens (aux XVIe et XVIIe siècles).

Principalement réalisée en Toscane et en Émilie-Romagne, la faïence italienne de la Renaissance est ainsi appelée car sa production aurait été stimulée par l'importation de céramiques espagnoles qui transitaient par l'île de Majorque. Ces céramiques espagnoles étaient caractérisées par leurs reflets métalliques dus à une technique d'origine proche-orientale parvenue en Europe par le biais de l'Espagne mauresque à la fin du Moyen Âge.

Aujourd'hui, en italien, maiolica est synonyme de « faïence ».

[11] Mémoire et Pavés disjoints ….(Page 209)

« Déjà, quand je parcourus le dédale des ruelles, que je traversai les cours des immeubles entre la Vlasska et la Nerudova, et surtout remontai pas à pas la colline en sentant sous mes pieds les pavés disjoints de la Sporkova, j’eus l’impression que j’avais autrefois emprunté ces chemins, que la mémoire me revenait non en faisant un effort de réflexion mais parce qu’à présent mes sens, qui avaient été si longtemps anesthésiés, à nouveau s’éveillaient ».

Mémoire de la Littérature … et clin d’œil proustien?

[12]  Stéréométrie, stéréoduc

La stéréométrie est la science de la mesure des solides. L’étymologie renvoie au terme grec stereos (solide) à partir de quoi, un stéréoduc est un dispositif de transport des solides comme un aqueduc est un dispositif  de transport de l’eau …

[13]  Tommaso Campanella (1568-1639) : La Cité du Soleil .

Cité, en passant …

Je découvre.

La Cité du Soleil est le titre d'une utopie sociale et politique composée (en latin) par Campanella durant un séjour en prison en 1602, à l'exemple, et en grande partie à l'imitation de la République de Platon et de l'Utopie de Thomas More   

Cette version ne sera publiée qu'au XXe siècle.

Une seconde version - de 1613 – a été éditée en 1623[

La Cité du Soleil a moins d'originalité dans l'ensemble que de bizarrerie dans quelques détails.

Résumé succinct :

Un capitaine de vaisseau génois raconte au grand maître des Hospitaliers comment ses voyages l'amenèrent un jour dans un pays inconnu, où, rencontré par une troupe d'hommes et de femmes armés, il fut conduit à la Cité du Soleil. Cette ville est formée de sept enceintes, pour correspondre aux sept planètes [les sept connues à l’époque….]. Au centre est le temple, tout rempli d'emblèmes astronomiques, où brillent continuellement sept lampes d'or, et desservi par quarante-neuf prêtres (7 fois 7). Le chef de ces prêtres est le souverain et le magistrat suprême des Solariens. Ils l'appellent HOH, "mot qui, dans leur langue, signifie Soleil, et que nous traduirions par Métaphysicien." Trois chefs l'assistent, Pon, Sin et Mor, c'est-à-dire Puissance, Sagesse et Amour. Puissance s'occupe de la guerre et de la paix, des armées, des fortifications, etc.; Sagesse, des arts, des sciences, des écoles; Amour, de la nourriture, de l'éducation, on ne saurait dire des mariages, en raison de la communauté des femmes. Les magistrats inférieurs, qui, comme leurs supérieurs, sont investis du caractère sacerdotal, portent également le nom des différentes vertus : Magnanimité, Courage, Justice, etc.

La communauté des biens est la base du système social. Les principaux points de son organisation sont : une éducation commune aux enfants des deux sexes, et dirigée en vue de la manifestation des aptitudes; un travail obligatoire et modéré, dans lequel l'agriculture tient le premier rang; une vie simple et commune; un costume uniforme; des repas au réfectoire; un ensemble de règles assez douces, mais inflexibles, et qui ne tiennent aucun compte de la liberté individuelle.

Le gouvernement de la Cité est un mélange de démocratie et de théocratie. Les quatre premiers magistrats, élus sous de certaines conditions par le peuple, choisissent les magistrats inférieurs. Le pouvoir de chacun d'eux est presque absolu. Le Soleil lui-même(HOH) peut bien faire grâce, mais non pas casser les jugements des autres magistrats. En fait de justice criminelle, le talion est le grand principe. Quand il s'agit d'un crime capital, ce sont, suivant les cas, le peuple, les témoins, l'accusateur qui ont mission d'exécuter la sentence, ou bien le coupable est mis en demeure de mourir de sa propre main. Campanella, comme la plupart des utopistes, se console d'ailleurs de ces dures nécessités par l'espoir que les vertus des Solariens ne donneront que bien rarement l'occasion d'y recourir. C'est également par amour de la paix qu'il prétend donner une puissance redoutable à l'établissement militaire.

Les dernières pages de la Cité du Soleil sont consacrées à l'exposition du système religieux et philosophique des Solariens. Sur le premier point, les dogmes fondamentaux et même certaines pratiques du catholicisme (la confession, par exemple) se trouvent bizarrement unis au culte des astres et aux croyances astrologiques. La philosophie des Solariens est naturellement celle de Campanella lui-même. Les êtres inférieurs procèdent de deux principes, l'un mâle, l'autre femelle : le Soleil et la Terre. Le monde est un être animé. Ils admettent aussi deux principes métaphysiques : l'Être, c'est-à-dire Dieu, et le néant, d'où provient le péché comme d'une cause déficiente. L'immortalité des âmes n'est pas douteuse, non plus que le libre arbitre.

[14]  Néerlandophonie ou …phobie ? (page 291)

Pourquoi n’avoir pas traduit les mystérieuses citations oniriques d’Austerlitz ?

« … calm en rustig van ons heegegaan »

….pour quoi Yahoo propose : calme et tranquillement décédée parmi nous

et

« ... de bloemen worden na de crematieplechtigheid neergelegd aan de voet van het Indisch Monument te Den Haag »

… qui serait : ayant déposé les fleurs après la cérémonie de crémation au pied du Monument Indien à la Haye

ou encore ce qu’il dit lui-même être  « le mot étrange : rouwkamer »,  que Yahoo me donne comme :  la chambre de deuil ?

[15]  La folie de Schumann (page 294 et sq)

La description et assez émouvante, dans un contexte de rigidité psychologique d’Austerlitz qui dramatise et « romantise » en même temps les pages suivantes de dialogue avec une interlocutrice amoureuse (qui sera repoussée). Court extrait :

« Un pianiste russe [jouait] devant une demi-douzaine d’auditeurs les Papillons et les Scènes enfantines. Sur le chemin du retour, Marie me parla, un peu à titre de mise en garde, me sembla-t-il, dit Austerlitz, des nuées qui avaient enténébré l’esprit de Schumann et l’avaient fait sombrer dans la folie ; elle me raconta que , pour finir, au milieu de la cohue du carnaval de Düsseldorf, il avait soudain sauté par dessus le parapet d’un pont et plongé dans le Rhin, si bien que deux pêcheurs avaient dû le retirer des eaux glacées. Il avait ensuite encore vécu un certain nombre d’années, dit Marie, dans un établissement privé pour malades mentaux, à Bonn ou Bad Godesberg*, où Clara lui rendait des visites sporadiques en compagnie du jeune Brahms et où par ailleurs on se contentait, comme il n’était plus possible d’avoir la moindre conversation avec cet homme totalement coupé du monde et sifflant en permanence de fausses notes, de jeter un œil dans la chambre qu’il occupait au travers d’un guichet pratiqué dans la porte ».

*Une précision (source : Net) : Bad Godesberg est une commune du district de Bonn. Le programme de Bad Godesberg (en allemand : Godesberger Programm) est le nom donné aux grandes lignes de la politique adoptée par le parti social-démocrate d'Allemagne, le SPD, en novembre 1959. Avec le programme de Bad Godesberg, le SPD abandonne formellement pour la première fois les idées d'inspiration marxiste.

On peut rapprocher la version d’Austerlitz d’une biographie mise en ligne sur le net :

(…) L'année 1850 marque ainsi certainement l'apogée de la carrière du compositeur, enfin reconnu, enfin fixé et plus créatif que jamais. Cependant, depuis quelque temps, son instabilité nerveuse et ses phases dépressives dont il avait tant souffert durant les années 1830 lui laissent de moins en moins de répit. Avec frénésie, Schumann écrit sa Quatrième Symphonie, son troisième Trio, ses Sonates pour violon...

De plus en plus muré en lui-même, vivant intérieurement une musique qui ne s'arrête jamais, Schumann a de plus en plus de mal à diriger un orchestre qui, livré à lui-même, est vite en proie à une profonde anarchie. Une crise d'anémie cérébrale l'éloigne quelque temps du public. En 1853, Schumann doit démissionner de son poste, alors que, paradoxalement, il n'a jamais été aussi populaire en tant que compositeur. Profondément affecté, il songe alors à quitter la ville, mais la fin est proche, et il le pressent. En mai 1853, le couple entend le jeune violoniste de vingt-deux ans Joseph Joachim. C'est une révélation. Joachim, virtuose incomparable, et homme d'une grande bonté, apporte à Schumann un réconfort au soir de sa vie, que viendra parfaire Johannes Brahms.

On raconte que lorsque, le 31 septembre, Robert entendit Brahms pour la première fois, il cria du bas de l'escalier à sa femme « Viens vite, Clara ! C'est un génie ! ». Autour de Brahms et Joachim, les Schumann goûtent à leurs dernières heures de joies conjugales. Le festival de Düsseldorf, organisé par les deux amis, est un triomphe complet. Joachim y crée la Fantaisie pour violon que Schumann lui a écrite en seulement six jours, l’Ouverture qui couronne enfin un Faust qu'il avait commencé des années auparavant. Le Noël de l'année 1853, si heureux qu'il soit, est le dernier havre de paix pour Schumann. Ses Chants de l'Aube qu'il compose à cette époque sont l'avant-dernière œuvre, qu'il dédie au piano, l'instrument de sa jeunesse, et de toute sa vie.

En février 1854, Schumann est repris par des troubles devenus habituels. Il entend sans cesse la note « la », a des hallucinations, des troubles de la parole[]. L'angoisse de devenir fou croît de jour en jour. Le 27, il sort de chez lui, en pantoufles, et, après avoir traversé ainsi Düsseldorf sous la pluie, se jette dans le Rhin. Repêché par des bateliers, il est éloigné de Clara qui attend un huitième enfant, et conduit à l'asile d'Endenich, près de Bonn, dont il ne sortira jamais plus.

Il reçoit cependant des visites, de Brahms, de Joachim, de Bettina von Arnim (comtesse d'Arnim, née Elisabeth Catharina Ludovica Magdalena Brentano en 1785 à Francfort-sur-le-Main, morte en 1859 à Berlin, femme de lettres et nouvelliste romantique allemande), s'imagine des voyages imaginaires sur un atlas. Ombre de lui-même, enfermé dans un monde fantasmagorique de musiques et de fantômes qui n'est déjà plus celui des vivants. Le 23 juillet 1856, Schumann est mourant. « Il me sourit, écrira Clara, et d'un grand effort m'enserra dans ses bras. Et je ne donnerais pas cette étreinte pour tous les trésors du monde ». Le 29 juillet, dans l'après-midi, Schumann s'éteint définitivement.

[16] Poussière scoriacée ; frises en rinceaux ; écriture au calame ; matière hyaline

Scoriacé,e : de scorie

Qui contient des scories, en parlant des volcans ou de leurs éruptions.

Ex. Des coulées de lave scoriacées dévalent les flancs du cône et s'étalent dans la caldera*. L’édification de nombreux cônes scoriacés et la mise en place des coulées ont peu à peu façonné le paysage du Piton de la fournaise (île de la Réunion).

*Caldera (féminin) : Dépression d'origine volcanique de forme circulaire ou elliptique, issue de la vidange de la chambre magmatique sous-jacente. Une caldera est classiquement liée à une éruption volcanique : la chambre magmatique située à quelques kilomètres de profondeur peut, à l’occasion de grandes éruptions, se vider partiellement ou en totalité.

Rinceau : motif universellement interprété par les artistes de la Renaissance, trouvant son origine dans l'observation naturaliste ; le rinceau est une composition linéaire organisée en frises de végétaux enroulés en courbes et contre-courbes et agrémentés de feuillages, de roses ou de fleurons. On les retrouve sur les façades comme sur les tapisseries ou les miniatures.

Calame : … du grec calamos (καλαμος) ; c’est un roseau taillé en pointe dont on se sert pour l'écriture :

-         à sec sur des tablettes d'argile. Il a ainsi donné sa forme caractéristique à l'écriture cunéiforme : de petits triangles, fruits de l'enfoncement du calame dans l'argile tendre

-         trempé dans une encre, sur un papyrus, un parchemin, un papier ou tout autre support.
La
calligraphie arabe utilise encore le calame (qalam) bien qu'en arabe moderne, qalam signifie également crayon ou stylo.

Il est probable que d'abord utilisé comme instrument de gravure dans l'argile, son utilisation avec de l'encre soit postérieure ; elle a ensuite donné lieu au développement de la plume d'écriture.

Hyalin : qui a l’apparence du verre (transparent) . Médicalement et savamment : Hyalin, hyaline, adjectifs ayant une signification à la fois macroscopique et microscopique et désignant des substances disparates, d'aspect vitreux, homogène et éosinophile (qui peut être coloré en rouge par l'éosine (matière colorante tirée de la fluorescéine)). Le terme s'applique à certaines scléroses comportant peu d'éléments fibrillaires (sclérose hyaline), ou à certaines substances qui peuvent se déposer soit dans les vaisseaux (hyaline vasculaire), soit dans les cellules (hyaline cellulaire, corps de Mallory des hépatocytes (cellules du foie)).

[17]  Le silence comme contexte de bruits ténus

Cette idée est banale, mais elle revient plusieurs fois, que la prise de conscience du silence s’effectue à travers la résonance forte d’un faible bruit qui pourrait, normalement, passer inaperçu. C’est le phénomène du tic-tac du réveil qui donne au silence nocturne son épaisseur, en fait un son.

« Et c’est pourquoi dans le silence que le craquement du parquet sous mes pas ne faisait que plus sonore… »

Ah !, le battement des horloges de campagne dans les vieilles maisons habitées par leurs fantômes ….

[18]  Alexandre-Evariste Fragonard

Sebald parle de lui comme d’un anatomiste …et semble ainsi faire une confusion au sein de la famille du « grand » Fragonard (Jean-Honoré (1732-1806)) qui comprenait de nombreux artistes ….

…. Car c’est un autre, un cousin, Honoré Fragonard, qui est un anatomiste célèbre dont les « écorchés » sont conservés à l’École Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort. Alexandre-Evariste, quant à lui, reçut de son père des leçons … de dessin, exécutant des compositions piquantes, avec une grande facilité (… me dit-on); il se perfectionna sous David, et sans atteindre à la gloire de son père, sut se distinguer à la fois dans la peinture et la sculpture.

[19]  TGB : Très Grande Bibliothèque

Sébald consacre quelques pages (373 et sq.) fort intéressantes à tout le mal que peut penser un lecteur des « facilités » de la bibliothèque François Mitterrand.

Un roman très amusant et – sauf une dernière partie plus lourde – formidablement réussi (Bleu de Chauffe de Nan Aurousseau – Stock Ed.) a, en 2005, souligné - à travers le vécu de son héros sur le chantier - quelques unes des absurdités de la conception/construction de cette tocade monarcho-mitterrandienne… 

[20]  La colophane retirée des étuis à violon

La colophane est le résidu solide obtenu après distillation de l'oléorésine (appelée aussi gemme), substance récoltée à partir des arbres résineux, en particulier les pins (le genre Pinus), par une opération que l'on appelle le gemmage. Le nom vient de Colophôn (une cité grecque (antique) de l’Asie mineure) qui exploitait cette substance. Dans les Landes de Gascogne, où elle était produite en quantité, la colophane portait le nom gascon d'arcanson, qui est à l’origine du nom de la ville d’Arcachon.

La colophane est utilisée pour les instruments à cordes frottées. On la frotte sur la mèche des archets pour permettre la mise en vibration de la corde, car sans colophane les crins glissent sans frottements sur la corde et presque sans en tirer un son. La colophane se présente sous la forme d'un petit bloc (carré ou rond) solide et transparent, en général de couleur jaune (mais certaines fois de couleur rouge ou vert).

« Cette résine de pin, autrefois produite à Colophon, en Asie Mineure, est indispensable au travail des crins : c'est elle qui leur confère l'aspérité dont ils ont besoin pour frotter les cordes du violon. Si la mèche de l'archet était enduite de savon, elle ne produirait aucun son. Ce sont les grattements de ces milliers de rugosités qui tirent la corde et la laissent repartir. Tout cela est bien évidemment invisible à l'œil nu, mais dans cette combinaison des crins et de la colophane, tout se passe comme si des milliers de petits doigts onglés exécutaient une sorte de pizzicato continu. Ainsi naît la vibration. De cette mécanique microscopique éclot la voix du violon. »
-in
Yehudi Menuhin, La légende du violon.

*********************************

Et pour finir ……

Je retrouve aussi ces quelques lignes, rapidement notées en fin de lecture, et …qui me semblent aujourd’hui bien sévères (mais j’ai déjà beaucoup oublié de ce qui a pu les justifier ; si je l’ai écrit, c’est sans doute que j’avais de bonnes raisons de le penser …las, le roman s’est dilué dans les activités d’été qui l’ont suivi):

Univers laiteux, absurde et parsemé de visions hétéroclites sans signification, cherchant à créer une atmosphère fantastique.

Il y a un souci de l’accumulation de détails non signifiants que leur énonciation pourrait laisser croire porteurs de sens et qui ne sont que le mouvement brownien du monde qui nous entoure. Cette technique épaissit le vide par la litanie du dit factuel, comme si le relevé des croisements aléatoires de tous ordres pouvait construire un sens ; elle vise en tout cas à nous le faire croire et s’en repaît.

J’ajouterai – et de cela je me souviens - que parfois, fugitivement, essentiellement sur la fin, sans que je sache réellement l’analyser, à côté de l’ombre de Thomas Bernhard comme une statue du commandeur scandalisée de voir ce qu’on faisait en l’imitant, j’ai une ou deux fois pensé au beau roman de José Saramago, Histoire du siège de Lisbonne. Mais pensé, seulement, sans aucunement y voir un rapprochement littéraire qui serait d’ailleurs invraisemblable. Pourquoi ? Je ne sais pas objectivement justifier ce sentiment.

Publicité
Publicité
Commentaires
AutreMonde
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité