Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
AutreMonde
9 juillet 2008

Baccalauréat-2008 Série S: Philosophie

*Première partie: Présentation + Un sujet étudié*

Trois sujets étaient proposés.

1- L’art modifie-t-il notre conscience du réel?
2- Y a-t-il d’autres moyens que la démonstration pour établir une vérité?
3- Un texte de Schopenhauer
(1) à expliquer (tiré de: “Le monde comme volonté et comme représentation”):

Si la morale ne considère que l’action juste ou injuste, si tout son rôle est de tracer nettement, à quiconque a résolu de ne pas faire d’injustice, les bornes où se doit contenir son activité, il en est tout autrement de la théorie de l’État.
La science de l’État, la science de la législation n’a en vue que la victime de l’injustice; quant à l’auteur, elle n’en aurait cure, s’il n’était le corrélatif forcé de la victime; l’acte injuste, pour elle, n’est que l’adversaire à l’encontre de qui elle déploie ses efforts; c’est à ce titre qu’il devient son objectif.
Si l’on pouvait concevoir une injustice commise qui n’eut pas pour corrélatif une injustice soufferte, l’État n’aurait logiquement pas à l’interdire. Aux yeux de la morale, l’objet à considérer, c’est la volonté, l’intention; il n’y a pour elle que cela de réel; selon elle, la volonté bien déterminée de commettre l’injustice, fût-elle arrêtée et mise à néant, si elle ne l’est que par une puissance extérieure, équivaut entièrement à l’injustice consommée; celui qui l’a conçue, la morale le condamne du haut de son tribunal comme un être injuste.
Au contraire, l’État n’a nullement à se soucier de la volonté, ni de l’intention en elle-même; il n’a affaire qu’au fait (soit acccompli, soit tenté), et il le considère chez l’autre terme de la corrélation, chez la victime; pour lui donc il n’y a de réel que le fait, l’événement. Si parfois il s’enquiert de l’intention, du but, c’est uniquement pour expliquer la signification du fait.
Aussi l’État ne nous interdit pas de nourrir contre un homme des projets incessants d’assassinat, d’empoisonnement, pourvu que la peur du glaive et de la roue nous retienne non moins incessamment et tout à fait sûrement de passer à l’exécution. L’État n’a pas non plus la folle prétention de détruire le penchant des gens à l’injustice, ni les pensées malfaisantes; il se borne à placer, à côté de chaque tentation possible, propre à nous entraîner vers l’injustice, un motif plus fort encore, propre à nous en détourner; et ce second motif, c’est un châtiment inévitable.

(1) Arthur Schopenhauer. [Notice du Robert]

Philosophe allemand (Dantzig 1788 - Francfort 1860). Resté à l’écart de l’idéalisme (2) post-kantien (Fichte (1762-1814), Schelling (1775 - 1864), Hegel (1770 - 1821)), il dépassa la philosophie critique de Kant (1724 - 1804) dans le sens d’un phénoménisme (3) radical, faisant du monde notre représentation (La quadruple racine du principe de raison suffisante - 1813).
Toutefois, dans son œuvre principale (Le Monde comme volonté et comme représentation - 1818), il affirma que si l’univers est en apparence “le jeu sans but et par là incompréhensible d’une éternelle nécessité”, il est en réalité, comme chose-en-soi, “volonté absolument libre” dont tous les phénomènes naturels sont les degrés progressifs d’objectivation (assimilés aux Idées platoniciennes). Dans ses formes individuelles, multiples et illusoires, le vouloir-vivre est la racine de tous les maux, nous menant, dans un cycle sans fin, du désir et de la douleur à l’ennui.
Mais l’intelligence, qui lui est originairement liée, peut s’affranchir de cette servitude par l’Art - contemplation désintéressée de l’Idée ou expression immédiate de la volonté (dans la musique) -, par la pitié - qui, en nous faisant prendre conscience de l’identité du vouloir-vivre en nous et en autrui libère de l’illusion de l’égoïsme -, par l’ascétisme enfin, négation de tous désirs telle qu’elle fut prêchée dans le bouddhisme sous la forme du nirvâna. Profondément pessimiste, la philosophie de Schopenhauer influença Nietzsche (1844 - 1900).


(2) Idéalisme: qualifie les doctrines qui fondent l’Être sur l’Idée (Platon: la vraie réalité n’est pas d’ordre sensible mais idéel). L’idéalisme post-kantien (dit aussi allemand) est celui de Fichte - Schelling - Hegel en ce qu’ils ont remis en question la position de Kant opposant Phénomène (donné immédiat de l’expérience perceptive et objet d’expérience possible / réalité objective) et Noumène (chose en soi en tant qu’elle est pensée) [in Dict. Phil. A. Colin]

(3) Phénoménisme: Doctrine selon laquelle seules les représentations que nous formons en nous-mêmes des choses sont réelles, les choses en soi n’ayant aucune existence propre [in Dict. Phil. A.Colin]

*************

La curiosité est triple:

[1]- Que ferais-je de ces sujets si j’étais redevenu candidat?
La chose est à la mode... On trouve en kiosque en ce début juillet un Hors-Série du Monde (Auriez-vous le Bac aujourd’hui?) qui nous propose sur le sujet 385 questions (Français / Philosophie / Economie / Histoire / Géographie / Mathématiques / Anglais / Sciences)

[2]- Qu’en dirait un professionnel de la profession? - pour parler comme Philippe Meyer avant qu’il ne sombre dans le Bayrouisme - c’est-à-dire: Qu’en dirait un professeur de philosophie des classes terminales?

[3]- Un(e) grand(e) adolescent(e) de dix-huit ans est-il (elle) bien armé(e) pour s’attaquer à de telles préoccupations? Si la question, là, n’est pas nouvelle, le contexte de formation, qui s’efforce d’être moins qu’autrefois celui du psittacisme, la rend [Peut-on à cet âge-là et avec ce bagage-là, penser par soi-même?] plus pertinente...

***************

1- L’art transforme-t-il notre conscience du réel?

Qu’est-ce que l’art ou plutôt de quel art s’agit-il? Ne dit-on pas: “Il exerce son art” de tout professionnel ou presque, d’un médecin par exemple... Sans doute dans la question pense-t-on d’abord à l’écriture, à la peinture, à la musique, à la sculpture, avant la danse, l’architecture ou le théâtre ... Mais on ne saurait, puisque l’on dit: ”le septième art”, négliger pourtant le cinéma. Et puis, dans les facultés du Moyen-âge, on enseignait les sept arts libéraux, le trivium (Grammaire, Dialectique, Rhétorique) et le quadrivium (Arithmétique, Géométrie, Histoire, Musique)... Mais enfin, la référence du sujet, ce sera sans doute, pour beaucoup, ces arts qu’on sait préoccupés du Beau, et d’abord les Beaux-arts ....

Quant au réel dont on nous parle ... Sans doute ce qui nous entoure, essentiellement, qui nous est donné par les sens, ce que nous croyons être ou constituer le monde. Oui, le réel, celui concerné par le sujet, c’est sans doute le monde sensible. Mais peut-être aussi - pourquoi pas? ne parle-t-on pas de la réalité des sentiments ?- le monde obtenu en adjoignant aux sens les mouvements de l’âme ...

La réponse à la question posée est un “Oui” d’une telle évidence que tombe toute velléité d’examiner les contenus possibles de la thèse adverse. Que resterait-il de l’amour, sans la littérature? Que serait la jalousie, sans Swann? Et Proust est là à chaque instant, entre raidillon aux aubépines et petit pan de mur jaune pour nous dire - thèse chez lui constante - que tout grand artiste renouvelle entièrement notre perception du monde et que nous ne le voyons plus, pour un temps, qu’aux couleurs dont il l’a repeint...
Que serait le spleen sans Baudelaire? ... et le vague à l’âme de la bourgeosie provinciale sans Bovary, c’est-à-dire sans Flaubert? Etc.

Notre conscience du réel, bien sûr, se construit sur la stratification de nos expériences et donc aussi de nos références esthétiques, sur l’imprégnation de cette intériorité extériorisée (et/ou l’inverse) qu’est le monde vu et exprimé par d’autres, parmi lesquels l’artiste. Il dit, il chante, il montre, il éclaire d’un nouveau jour et nous regardons, entendons, différemment, par la porte qu’il vient d’entr’ouvrir...

Notre conscience du réel, ce n’est jamais que nous en marche, et l’art, de fait, nous modifie à travers l’expérience que nous en prenons, nous modifie nous, et du coup, encore plus que la formulation: “L’art transforme-t-il notre conscience du réel?”, c’est le questionnement: “L’art nous transforme-t-il?” qui nous est posé. Mais au fond, c’est toujours la même chose.. Et la réponse est donc toujours: “Oui”...

Avec un danger peut-être... Car ce pourrait bien être: “L’art nous impose-t-il notre conscience du réel?”. Et de l’autorité de quelques-uns et de leurs œuvres, voilà que nous pourrions ne plus être seulement éclairés, mais bel et bien victimes, assujettis, soudain contraints de ne plus voir que comme ceux-là ont vu! Et très au delà des modes, asujettissement peut-être véniel, le spectre de l’art officiel, du temps qu’il était soviétique, du temps de l’art utile, ou d’un art qui s’insurge contre un autre, qu’en d’autres temps d’autres ont dit dégénéré, peut faire peur.

On peut aussi renverser la question. Et si le réel transformait notre conscience de l’art? En clin d’œil, ce pourrait être aller vers l’art brut et Marcel Duchamp, ce pourrait, plus tragiquement, penser aux exécutions napoléoniennes et à Goya, à Picasso et à Guernica. Ou pire encor, que dire, peindre, chanter, après la Shoah? Ou la dire, peindre, chanter, ou se taire ... Les camps, Primo Levi, Pierre Merle (La mort est mon métier), Les Bienveillantes de Jonathan Littell... On n’oubliera pas le Goulag et Soljenitsyne... ni les misères intimes, les deuils, le cancer, le sida, qui font œuvre d’art, aujourd’hui, peut-être plus qu’hier, et la question qui revient: Qui donc transforme qui?

On peut pleurer comme on peut rire. Et peindre un tableau blanc sur fond blanc (Art / Yasmina Reza), est-ce seulement se moquer du monde ou témoigner - et le rire alors ricane - qu’on n’a plus rien à dire, au delà de l’épuisement de l’indicible... Le champ est large ouvert...

Je suis souvent ce qu’on me dit que d’autres sont ou ont été, je vois ce que d’autres ont vu, je suis autre par l’art des autres, auquel je me réfère ... Complexité de la richesse de la culture, dépersonnalisation du voyeur, mais aurait-il une personnalité si jamais il n’avait rien vu?, de l’auditeur, du penseur, par le regardé, l’entendu, le resucé, qu’il a stratifié ... Qu’est-on en propre que l’on n’ait pas acquis? Le monde comme volonté et comme représentation, puisqu’on en parle en sujet 3... et si c’était ici le monde comme représentation qu’on impose à ma volonté? Ou que saurais-je du monde sans l’art? Qu’en eussent su les châtelains sans les trouvères, les troubadours? Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul, proclamait Cyrano quand Rostand le faisait parler .. mais il s’agissait de rang social. En termes de compréhension du monde, reste le “pas bien haut” et qui sans l’art, nous guette...

Pourtant, pour repartir sur un chemin déjà croisé, dans “transformer notre conscience du réel”, il y a aussi “biaiser notre conscience du réel” ... L’art est alors un ripolin, qui nous fait prendre des vessies pour des lanternes, qui nous chante en faits d’arme de patentées horreurs, qui mythifie des banalités pour en faire des romantismes... et la beauté du geste n’est qu’une pulsion d’esthétisation qui peut conduire au pire, de la bétise du sacrifice de soi à l’indignité du sacrifice des autres... Ne dit-on pas l’art de la guerre, et le théâtre des opérations ? ...

Et l’on peut repartir... La grande guerre et sa littérature, Henri Barbusse, Roland Dorgelès, Ernst Jünger ... Le requiem de Mozart nous ferait-il croire à l’au-delà? L’émotion, la fausseté de l’émotion, le porte-à-faux des amours inabouties et la dernière rencontre de Frédéric Moreau et de Mme Arnoux, ah!, Flaubert, Flaubert, qui ne se remettait pas de sa passion de presqu’enfant pour Mme Schlésinger et qui a pu embarquer des âmes adolescentes et lectrices sur des errements platoniques à vie ...

Quelquefois, et c’est Ludwig Wittgenstein qui l’a formulé dans une obscurité lapidaire, in fine: “Au sujet de ce dont on ne peut parler, il faut se taire” .... Oui, faire de l’art sur un vécu, c’est en créer pour d’autres et quand c’est sublimer une douleur, ce peut-être créer du beau comme ce peut-être induire un travers.

Etc  ....................................................................

Oui, je suppose qe je serais parti dans ces directions-là ...


Finalement, ce n’était pas désagréable de réfléchir un peu et de réagir “comme si”...
Bon c’est un peu fouillis, mais c’est toujours ainsi qu’il faut s’y mettre, en vrac. Ensuite on réorganise et on complète...

Un petit tour sur Internet. Qu’en a donc dit le prof réputé auteur des éléments de « corrigé » ?


Je suis allé sur Phosphore.com

L’enseignant de service commence par analyser les termes: Art, Modifier (tiens, amusant, j’ai fait tout le truc en lisant “transformer” pour “modifier”; on va admettre la synonymie ... mais enfin, ça peut presque se contester ...), conscience du réel ... Normal tout ça.


Le sujet, dit-il ensuite, nous présente une piste, « un sens possible de l’art »: la transformation de ma vision du monde (bon, il a dit “transformation”)
Ensuite de quoi, il “pose le problème”: D’un côté La Joconde ne change(rait) rien à ma perception du monde (hmm… là, qu’il parle pour lui!); d’un autre, les Impressionnistes, si. Quant à l’art contemporain, il interroge le réel quand Sophie Calle photographie des gens qu’elle a invités à dormir dans son lit... Mouais ...

Puis il parle de “Clés pour la construction d’une réponse”.

- Si l’art imite la nature, il ne modifie rien
- S’il introduit du subjectif, il modifie notre vision
- Évocation de l’urinoir de Duchamp qui change de fonction en entrant au musée
- Référence à Bergson disant que l’artiste “voit mieux que les autres” (in Le rire)
- Cite Paul Klee: “L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible”

Enfin, il pointe “Ce qu’il fallait éviter” :


- Il ne s’agit pas de se demander si l’art transforme le monde mais s’il transforme ma manière de le voir et de l’habiter
- Il ne fallait pas oublier de prendre les deux points de vue sur l’art: (a) l’artiste a une perception différente du monde (b) sa production change ma propre vision du monde…

Remarques et Bilan (de mon point de vue):

Les indications du « Prof » de Phosphore m’ont semblé assez légères, un peu superficielles par rapport au sujet qui n’a finalement guère été abordé que dans sa dimension la plus banale, celle du regard du peintre et de l’incidence sur mon regard de sa peinture.
Je suis persuadé que La Joconde a changé pour quelques-uns leur regard sur les femmes ...
Je ne suis pas certain que le travail de Sophie Calle ait beaucoup à voir avec l’art ...

Il reste évidemment que je ne sais pas trop quelles références artistiques possède le candidat moyen au bac S, celui auquel s’adresse le sujet. Je n’ai moi-même exploité ni le cinéma ni la musique, qui sont les domaines artistiques où il risque d’avoir le plus de - tentons le mot pour ne pas répéter “références” - background. Le rock est peut-être un peu dépassé par le hip-hop ou le trip-hop ou autres variantes X-hop, mais enfin, la musique “djeune” n’est sans doute pas sans échos sur sa vision du monde, et le cinéma, assurément. Où pourrait se situer un traitement du sujet qui lui “parle”?

Je me demande si la question préalable n’est pas: Qu’est-ce que l’art pour un candidat bachelier d’aujourd’hui? À partir de là, en quoi y appuie-t-il sa vision du monde et en quels termes est-il en mesure de le dire, de l’exprimer? Tout le fond culturel brassé ou non par l’école depuis les débuts de sa scolarité se retrouve là en question et en balance avec ce qu’il a glané ailleurs, à la télévision, au cinéma, en famille, dans la rue , voire “en boîte”... La lecture des copies pouvait être il me semble à la fois follement instructive et passionnément déprimante .....

[Fin de la première partie de la chronique - À suivre...]

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Je reprends un peu votre commentaire critique du 23/7... avec sa réaction/défense du distinguo Art Contemporain / Culture "djeune".<br /> Je me contente d'un coup d'oeil à vos renvois culturels, du moins à ceux qui me sont le moins proches et sur lesquels j'ai pris quelques renseignements... parfois aux frontières de la caricature. <br /> Martin Creed par exemple, dont je vois - singulièrement en accord avec votre citation - qu'il me...<br /> <br /> <br /> Evidemment ....<br /> <br /> J'ai dû aller sur Dailymotion écouter un peu de Djikstra. Sous ce vocable, à une interversion de consonnes près, je ne connaissais (vaguement) que l'algorithme de Moore-Dijkstra sur la détermination (des versions en C++ se rencontrent sur le Net)de plus courts chemins dans des graphes non norientés...<br /> J'ai trouvé ça musclé et effectivement dynamisant... mais dans plusieurs morceaux,en quête d'une modification de notre vision du monde plutôt adossée à une pulsion "vaudou" sur un principe de répétition ascendante ....<br /> <br /> Sur Clément Greenberg / Jackson Pollock, sur le concept de Post-Painterly abstraction, vous semblez vouloir ouvrir une autre porte....<br /> <br /> Tout cela, pourquoi pas?, mais en allant alors au-delà d'un simple catalogue de noms, ce qui justement fait la difficulté d'une "dissertation philosophique".<br /> <br /> Ce n'est pas vraiment une "réponse", mais votre commentaire méritait bien un "retour".<br /> Bon automne.
Répondre
S
Vu votre commentaire. Merci. Réponse à suivre dès que rentrée stabilisée.
Répondre
M
Je vous trouve d'une mauvaise foi assez singulière lorsque vous passez subtilement d'un concept "d'art contemporain" à celui, effectivement plus facile à manipuler, de "culture jeune". Cela me rappelle la fin décevante de la défaite de la pensée de Finkielkraut qui se concluait par des évidences tautologiques du genre "Julien Doré ne vaut pas Mozart, Diam's ne vaut pas Bach, BradPitt ne vaut pas Malebranche" refusant d'un bloc de regarder du côté des créations un peu plus cutting-edge (vous avez commencé à parler anglais) et donc forcément moins facile à se fondre dans une phrase - et une pensée- monotone.<br /> Le cinéma est à ce titre un art plus référentiel et peut-être par là plus jouissif que le "hip hop" auquel vous semblez l'assimiler de manière naturelle et ainsi, jeune n'est pas djeune, et la salle de cinéma n'est pas la "boîte" ou la "télévision" comme vous le suggérez (il suffit pour cela de voir les dernières vidéos de Djikstra ou celles, puisque vous préférez laissez aux années le privilège de la canonisation, des derniers films de Tarkovski).<br /> Cependant je suis particulièrement intéressé par les pensées que suscite chez vous l"extrait de Cyrano "Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul". Auquelles je répondrais par cette citation ambigue et singulièrement poétique de Martin Creed sur sa dernière oeuvre ("I think it's good to see museums at high speed. It leaves time for other things.")<br /> Et puis pourquoi ne pas parler comment, à l'inverse, notre conception du monde engendre ce que l'on croit trop souvent tenir comme des critères d'esthétique "universels et atemporels". l'importance de Greenberg pour le succès de Pollock... <br /> <br /> Bien à vous, et bel été
Répondre
AutreMonde
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité