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AutreMonde
26 juillet 2007

Ici et là ...

En déplacement “provincial”, j’ai raté dimanche Le Monde daté de Dimanche-Lundi. Désagréable frustration. Lundi matin, évidemment, il n’y a plus au sud de Toulouse un seul exemplaire sauvé de la maigre distribution du journal dans la ruralité profonde où je me trouve et où se le sont arraché, hagards, les bobos en congé. Que reste-t-il? Libération, du jour. Et un papier (intéressant) de Laurent Joffrin autour de questions de cryptographie débouchant sur la levée (?) de l’énigme du Masque de Fer. Il s’agirait “... du maréchal de Bulonde, chargé par le roi (LouisXIV) de tenir la place de Coni, en Piémont, et qui l’aurait rendue à l’ennemi avant même que celui-ci ne donne l’assaut”. Grosse colère du monarque et enfermement de Bulonde, masqué, dans la forteresse de Pignerol. Même contestée par certains, l’hypothèse, tirée du décryptage à la fin du XIX° siècle d’une lettre de Louvois par un certain commandant Étienne Bazeries, cryptanalyste de l’armée française, est défendue par Joffrin comme la plus probable. Il a dû se renseigner ... Article amusant. Mardi matin, je suis à Vaux-sur-mer, banlieue de Royan où Le Monde parvient, et où j’en arrache de haute lutte le dernier exemplaire, survivant des attaques du petit matin, à un lève-tard agressif. On est toujours décalé avec Le Monde. Les infirmières bulgares sont déjà libérées sur les ondes que le quotidien, de fait paru la veille, en est encore aux supputations sur le rôle de Cécilia, première dame de France en voie de consolidation dans le statut. Enfin, feuilletons ... Beaucoup de photos. François Hollande à deux reprises et pour une fois sans angle de vue caricatural. A défaut d’avoir des idées, il cultive la formule et son “Coup d’éclat permanent” à propos de Sarkozy n’est pas mal trouvé. La femme de Recep Tayyip Erdogan, Emine de son prénom, est souriante mais les cheveux couverts d’un fichu fichu! Désagréable. L’édito du journal relève: “Que l’AKP (le parti d’Erdogan) soit un mouvement ex-islamiste ou islamo-conservateur peut déplaire au sein de l’UE, mais la volonté de réformes et d’avancées démocratiques des Turcs doit être respectée”. Et bien, respectons, respectons, mais sur ce point là je suis très géographiquement Sarkozyste et ça ne fera pas franchir à l’immense majorité du pays le détroit du Bosphore! Partenariat privilégié tant qu’on voudra, mais dans des territorialités bien identifiées. Sinon, sur de tels arguments, pourquoi pas annexer à l’UE, intégrer dans l’UE, les États-Unis d’Amérique, dont la volonté de réformes et d’avancées démocratiques, malgré quelques hoquets (?), ne me semble pas négligeable... Côté femmes, en tout cas, je préfère nettement Cristina à Emine. L’épouse de Nestor Kirchner et possible prochaine présidente d’Argentine affiche une féminité très convaincante sous une chevelure brune aux longues volutes érotisées qui soulignent un sourire vainqueur et retombent sur un tailleur blanc. Que voilà une quinquagénaire éblouissante à souhait! Jouxtant sa photographie, un article sur la préparation “délicate” du Grenelle promis de l’environnement. Je préférerais un Grenelle de l’Éducation! L’école est le préalable absolu à toute réforme et dans tout domaine. Mais à quoi bon y revenir? Tout le monde s’en fout et Le Monde également. Sur le sujet, une rubrique de dernière page reproduit un billet daté du 24 juillet ... 1957: “Les résultats du baccalauréat”. Il y avait à l’époque une première partie ( à la fin de la classe de Première) et une seconde partie (en classe Terminale). Parcours du combattant, avec pas mal de morts. Trois ans plus tard, je montais au front. Des pourcentages, nous rappelle la rubrique, qui tournaient autour de 40% à partir d’un public déjà sélectionné, à comparer aux 80% d’aujourd’hui, sans filtrage préalable équivalent. Comment ne pas conclure à l’effondrement des acquis, à l’effondrement de l’examen, vidé de sa substance, et à la nécessité de revoir ce “premier grade de l’enseignement supérieur” décidément de plus en plus “peau d’âne”! Pour revenir au Grenelle de l’environnement, on lit dans l’article: “Les débats (préparatoires) en sont restés à la délimitation du périmètre de réflexion...”. Ce “périmètre” fait depuis quelque temps florès. Curieux ce goût pour une formule à y bien regarder vide de sens ou du moins articulée sur un contresens et la méconnaissance de ce qu’est justement un périmètre. Schématiquement, le périmètre, c’est la mesure (la longueur) de la frontière d’une partie fermée du plan. On a appris “à l’école” la formule du périmètre du carré de côté “a” (4xa), du rectangle de longueur “a” et de largeur “b” (2x(a+b)), et peiné sur celle du disque de rayon “r” -abusivement désigné comme cercle quand le cercle stricto sensu est le nom de sa frontière (2xpix r). On devine que le locuteur veut parler du domaine, du champ ouvert à la réflexion, domaine ou champ limité et dont il s’agit de définir éventuellement les limites, les bornes (donc la frontière, le bord). Mais il serait d’autant moins question d’en calculer le “périmètre” - longueur d’une “ligne” qui d’ailleurs ne caractérise en rien ce que ladite “ligne” entoure - qu’on cherche à affiner la description du domaine en ses frontières et que la notion tend à s’évanouir dans la théorie moderne des fractals qui la relativise en l’annexant (longueur de la côte bretonne par exemple...) à l’effet zoom d’une cartographie à échelle variable. Quoi qu’il en soit, parler du périmètre d’une réflexion, d’un ensemble de responsabilités, d’un programme, n’a guère de sens et à tout prendre, mieux vaudrait parler de son aire, qui présente l’avantage de désigner à la fois l’espace de travail, d’exercice, d’étude, et son étendue. Cet engouement pour un vocabulaire mathématique par ailleurs inadapté est assez sottement général et j’ai noté plus haut dans le journal, dans un article sur la notion d’identité(s) nationale(s) et sous la plume en principe fort savante de Jean-Paul Fitoussi cette phrase étonnante: “Le corps social est alors successivement dérivé (au sens mathématique du terme) jusqu’à la différence ethnique ou raciale”. La dérivation, approximativement, c’est l’opération qui fait passer, dans la description d’un phénomène, de son évolution constatée à la vitesse avec laquelle elle se produit. La vitesse d’un véhicule s’obtient en “dérivant” son déplacement, son accélération en “dérivant” sa vitesse ... Comment “dériver” le corps social? Essai métaphorique faisant porter sur son “ethnicité”, son “profil racial”, sa vitesse d’évolution? Mais s’il s’agit de métaphore, comment défendre son sens “mathématique”? Le non-sens guette sous les arcanes de la formulation ... Enfin voilà. Feuilletons, feuilletons, disais-je, et il en reste malgré tout toujours quelque chose. En attendant, le Tour de France se délite dans les pertes de contrôle de ses dopés, la Nouvelle-Zélande remporte le tri-nations de rugby aux accents de ses hakas à y réfléchir scandaleusement agressifs, donc régressifs, et pour finir, indignes, et, quoi qu’il en soit de mes estivales pérégrinations, où je suis, le ciel est bas. Franchement, que fait Nicolas?
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