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AutreMonde
18 mai 2022

ENTRE LES MURS ... QUATORZE ANS APRÈS

entre-les-murs

La palme d'or 2008 de Cannes repassait hier soir à la télévision, sur la 4 sauf erreur.

Je suis retourné voir.

Et ça m'a démoralisé.

Du coup, j'ai cherché le compte-rendu que j'avais mis en ligne à l'époque.

Et ça m'a démoralisé.

Entre les Murs : Et après ? - AutreMonde

Il n'y avait pas grand monde en salle ce matin. Séance de onze heures, MK2 Odéon, Paris V° arrdt. Une grosse demi-douzaine de " troisième âge ", deux ou trois trentenaires. Des profs sans doute. La question posée était finalement : Peut-on rendre, vraiment, la vérité du collège ?

http://ednat.canalblog.com

En 2008, j'étais encore assez jeune retraité pour que les souvenirs de ma dernière année scolaire dans un collège difficile (Hector Berlioz, 75018) m'aient conduit à estimer presque calme l'ambiance de classe reconstruite autour de François Bégaudeau qui puisait, lui,  dans ses souvenirs d'enseignant du Collège W.A. Mozart, 75019.

Les bras m'en tombent. Comment ai-je pu produire un commentaire aussi "soft" sur une situation scolaire qui m'a semblé, hier soir, au-delà de l'intolérable? Je crains malheureusement de connaître la réponse: c'était encore bien pire à Berlioz! Le temps, heureusement, efface les souvenirs, même les mauvais, mais je me demande, sur cette base,  comment j'ai pu tenir ma dernière année scolaire, là.

Sur le fond, sinon, je ne désavoue pas ma lecture de 2008, la gestion pédagogique de Bégaudeau est extrêmement criticable, au-delà de sa bonne volonté un peu déprimante/déprimée. Le chef d'établissement est assez lamentable dans sa non-réaction en conseil de classe devant l'attitude des deux déléguées des élèves qui méritent parfaitement le qualificatif de pétasses que Bégaudeau leur attribuera ensuite, déclenchant  une cascade de réactions regrettables. C'est typiquement le laisser-faire dans une circonstance où l'autorité était pourtant en situation de force qui conforte les gamins dans des attitudes injustifiables.

Quoi que je ne cesse de plaider par ailleurs, dans la peinture de l'effondrement pédagogique que décrit le film, on doit aussi comprendre qu'à côté d'une refonte des structures du système et des pratiques enseignantes, la réinstallation d'une forme justifiée et par là consentie de l'autorité du maître sur l'élève est indispensable. On peut et doit enseigner dans la chaleur d'un échange équilibrée, dans un effort clairement partagé vers le progrès de tous et de chacun, mais dans le respect mutuel et pas à vau l'eau.     

Cinématographiquement, la palme d'or m'a semblé hier soir amplement méritée.

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Commentaires
D
Amen sur votre commentaire.<br /> <br /> Il devient urgent de pouvoir ré-instituer une forme d'autorité entre les générations, de manière générale.<br /> <br /> La question est : sur quelle BASE pouvons-nous ré-instituer cette autorité quand l'autorité est souvent perçue... AVEC RAISON comme une pure volonté de dominer sans contrepartie ?<br /> <br /> Du temps où je pratiquais encore la psychanalyse, je me souviens de quelques paroles que j'ai pu prononcer avec quelques patients, par ci et par là. Quelque chose résonnait en moi quand je proférais des paroles où je sentais que moi-même, j'étais SOUS LA COUPE de quelque chose qui m'engageait en même temps que l'autre. Que j'énonçais quelque chose auquel j'étais moi-même soumise, en tant qu'être humain, femme (ou homme, ça pourrait être). Je suis sûre que l'enseignement engage les mêmes processus. <br /> <br /> Force est (et c'est le cas de le dire) que quand on refuse de se soumettre... à QUI ou quoi que ce soit, on fait faire banqueroute à la société, et à la transmission entre les générations, ce qui a des effets graves pour la continuité de nos savoirs, de nos sociétés. On détruit l'autorité, et la capacité d'écoute.<br /> <br /> Les Athéniens ont découvert cela il y a longtemps, à leur dépens.<br /> <br /> Et nous ? Nous continuons à les... invoquer avec des slogans publicitaires puérils pour excuser notre énorme inconséquence.<br /> <br /> Pour ma part, je me demande s'il n'y a pas une dimension forcément arbitraire à l'autorité, mais ce fait n'excuse pas ceux qui sont tenus de l'incarner d'abuser de leur.. pouvoir sans sentir la responsabilité qui en découle. Le pouvoir... engage, énormément. Il n'est pas un simple amas de privilèges visibles pour épater la galerie. Il est UNE CHARGE, très très lourde. <br /> <br /> Mais comme je continue à dire à qui veut l'entendre : le peuple a les gouvernants qu'il mérite. Le gouvernement procède... de bas en haut, même sous la monarchie absolue. La vie est truffée de paradoxes.
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