LE SEUL PROJET QUI VAILLE.

OBSTINÉMENT . 

Pratiquant l'épiphore, E.Macron n'a cessé, dans son discours post-résultats de dimanche soir 10 avril de répéter Le nôtre! en répondant ainsi aux questions qu'il se posait lui-même sur le meilleur projet pour faire ci ou ça. C'était un fort piètre discours.

Et cependant qu'il psalmodiait cette réplique itérative qui ne résolvait rien, n'éclairait rien et n'était là aurait-on dit que pour voiler de bruit du vide, car du contenu du projet, il ne nous disait rien, je songeais qu'il y avait sous cette vaine rhétorique l'esquisse d'une vérité tant il m'est évident qu'il n'y aurait, pour cette France qu'on va nous mettre pendant quinze jours supplémentaires à toutes les sauces, qu'un seul projet qui vaille et qu'on attend toujours : un projet pour l'école.

C'est seulement en repensant l'école qu'on pourra espérer des lendemains qui chantent. Une école qui soit vraiment celle de la République, comme elle une et indivisible dans son dessein, même si souple et adaptable dans ses accomplissements. Fin de l'enseignement privé, fin des parcours parallèles, fin des écoles confessionnelles, le seul service public, laïque et obligatoire où s'investit l'effort de toute la nation. Le penser n'est ni casher, ni hallal, ni jésuite ou franciscain, ni foutre, ni maille, il est ouvert, tolérant, bienveillant, lucide, voltairien, incrédule, rigolard, curieux de tout, sûr de rien, réfléchi, posé, réfutable et joyeux. Il s'informe du passé, de l'histoire, de ses errances, de ses erreurs, des croyances, des excès auxquels elles conduisent, des autres, il compare, il analyse, il rationnalise, il écarte les peurs et les superstitions, il doute, il interroge, il libère.

Il construit. Le seul projet qui vaille, le voilà. Ce qu'on va nous servir, pendant cette quinzaine, ce sont des peccadilles, des scories, des sornettes, des jeanfoutreries, des promesses pour réparer des conséquences dont on ne veut pas analyser les causes, des aveux d'impuissance déguisés en raisons raisonnantes, des dénis, des mensonges bien sûr, de fausses analyses, des expertises contradictoires et inefficaces, tout un préparatif pour ne surtout rien modifier, et nous suivrons, troupeau de veaux.

Le seul projet qui vaille, c'est un projet pour l'école. Défini, amorcé, démarré, on pourrait parler d'avenir.

Au jeu de dupes qui se prépare, il faudra bien pourtant jouer.

Et donc jouer le peu satisfaisant Emmanuel Macron. Bien triste tout ça.