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AutreMonde
21 février 2022

DISCOURS SUR L'ECOLE: Billet présidentiel n° 9

              Capture d’écran 2022-02-21 à 18     Collège Montesquieu            

Je vais reprendre sans fioritures, à des fins de clarté, quelques points déjà plus ou moins abordés mais qui me semblent importants. Outre que la pédagogie, ce n'est jamais que l'art de la répétition …

Deux thèmes sont essentiels, dont je n'entends pas les échos dans les propos de la campagne présidentielle: la reconstruction du système éducatif en commençant par la scolarité obligatoire et la résorption des inégalités de revenus.

Si; quand même, ce matin sur France-Inter, Natacha Polony, la journaliste qui pense avoir tout compris et s'épuise à l'expliquer aux autres, évoquait E. Macron et l'école pour indiquer qu'il avait la suppression du Capes en vue et que l'on n'allait pas avec cela vers le meilleur. On en reparlera. Pour le moment …  

Le traitement du second des deux thèmes que j'ai mis en avant est le plus aisé. J'ai proposé il y a quelques jours (mon billet du 14 février) et c'était déjà une redite, un réexamen de l'impôt qui, assis sur une fonction homographique du revenu brut, quelle qu'en soit l'origine, réduit à 300 000 € annuels le revenu maximum net. Cette formule, continue, est sans effet de seuil et s'applique dès le premier euro. Le quotient familial est supprimé, l'impôt est individuel (couplé à l'existence d'un revenu minimum garanti à tout citoyen), les allocations familiales sont calculées à part à l'aide d'une fonction simple (décroissante) du revenu net et ne sont pas imposées.

Par exemple: un parent isolé ayant deux enfants et percevant un revenu brut annuel de 42500 € verra ce montant réduit en net à 37226.28 € (taux d'imposition 12,41%) et percevra in fine, en net annuel, via ses deux enfants, la somme de 45229.71 €.

Autre exemple, toujours avec deux enfants: deux parents aux revenus annuels bruts respectifs de 48 500 € et 54 500 € se retrouveront avec des nets respectifs de 41750.36 € et 46121.30 € (taux d'imposition respectifs : 13,92% et 15,37%) et un net "familial" final, enfants inclus, d'un montant égal à 89580.32 €.

Allez, un dernier pour la route, du côté des très gros salaires. Deux parents (120 500 € bruts annuels pour l'un, 360 500 € bruts pour l'autre) et trois enfants. Les impôts passent. Résultats respectifs, 85969.08 €  et 163 739.59 € nets  aux taux de 28.66% et 54.58%. Pour le couple, on passe dont de 481 000 € bruts à 249 708.67 nets. Ce qui reste très confortable ... Le montant net excède les 120 000 €, il n'y a pas d'allocation complémentaire pour les enfants.

Pour l'école, l'affaire est beaucoup plus compliquée. Mais puisque je viens de parler "Impôts", je vais me centrer sur les conditions pécuniaires des recrutements et sur le salaire d'entrée dans la carrière, le cadre que je défends étant celui d'une seule catégorie d'enseignants, au moins pour le champ de la scolarité obligatoire.

Tout professeur doit être payé à la hauteur de sa mission et de ce qu'on attend de lui, donc, bien payé. De son côté, l'établissement scolaire doit répondre à des normes élevées d'accueil de ses personnels. Voilà deux conditions sine qua non d'un recrutement de qualité. On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre et on s'interdit d'exploiter les bonnes volontés compétentes et investies: l'enseignant doit pouvoir se consacrer à son effort pédagogique dans la sérénité de conditions matérielles à la qualité garantie. Mais parlons ici recrutement et salaire de départ.

Je ne suis pas contre (et peut-être pour) la suppression du concours. Un pré-recrutement s'effectuera sur dossier et entretiens parmi les étudiants titulaires de la licence d'enseignement généraliste (très exigeante, c'est là qu'est le point et que l'Université doit savoir prendre ses responsabilités) à définir. Recruté, l'étudiant signe un engagement de quinze ans "sous réserve de succès aux étapes à suivre" qui le fait bénéficiaire pour deux ans d'une bourse d'étude (master) d'un montant mensuel égal à 1,4 fois le SMIC (soit à ce jour  : 1776,6 € net).

À l'issue de deux années d'un master exigeant (bis, pour l'Université), son dossier est de nouveau évalué dans une procédure d'entretiens et, retenu, il est nommé professeur-stagiaire pour une période d'un an avec un salaire mensuel égal à 2,8 fois le SMIC (soit à ce jour: 3553,2 € net)

Si son dossier n'est pas retenu mais rejeté dans des conditions (à définir) "honorables", son engagement de quinze ans est rompu mais sa bourse d'étude est maintenue une année supplémentaire au titre de bourse de reconversion.

S'il a effectué ses deux années de master dans des conditions d'investissement intellectuel et de comportement qui ne sont pas jugées suffisantes, son engagement de quinze ans est rompu et il doit rembourser à l'Etat le montant de la bourse perçue.

Nommé, il est suivi et évalué au long de son année de stage.  Sur la base d'une évaluation-bilan terminale positive, il est titularisé et débute sa carrière avec un salaire mensuel égal à trois fois le SMIC (soit à ce jour : 3807 € net)

En cas de bilan négatif, son engagement de quinze ans est rompu, mais son salaire de professeur stagiaire est maintenu une année supplémentaire au titre de bourse de reconversion.

Ce schéma sec mais chiffré et les montants indiqués sont, je crois, un cadre attractif susceptible de diriger vers la fonction enseignante (à redéfinir par ailleurs) suffisamment de candidatures pour garantir la qualité des recrutements.

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