ENSEIGNANTS : LE SALAIRE DE L'AVENIR.

                                                   Ollé!

La proposition d'Anne Hidalgo de doublement du salaire des enseignants m'a sidéré. Moins peut-être en elle-même que par ce qu'elle m'a fait découvrir et qui se ramène à ceci :  sur l'ensemble d'une carrière d'enseignant, le professeur français étale une moyenne de 2900 € mensuels contre 5900 € pour le professeur allemand (information apportée à l'antenne par la cellule Le vrai du faux de france-info dans l'émission Les informés, jeudi 9 dernier). Je suis tombé de ma chaise. Je n'avais jamais entendu de tels chiffres !

L'opération relève donc du possible, puisque d'autres l'ont fait. 

Comment ne pas être scandalisé par l'écart?  C'est à s'étouffer de rage! Et quand je pense que timidement, dans mes propositions récentes ou passées, je marchais sur des oeufs en imaginant des augmentations de 25 ou 30 % des salaires. 

Ceci dit, il y a des bémols à produire car les salaires non seulement ne sont pas tout, mais ne sont pas même le meilleur angle d'attaque. C'est de la transformation des conditions d'enseignement, qui inclut évidemment les salaires mais ne saurait s'y réduire, qu'il faut parler. Et celle-ci passe par une reconfiguration des établissements scolaires dictée par la reconfiguration pédagogique à mettre en place, laquelle dicte une reconfiguration du recrutement, des missions et des services des enseignants, qui enfin justifie le réexamen drastique à la hausse de leurs salaires .

En d'autres termes, on moud du vent tant qu'on n'a pas défini la philosophie et les modalités d'action d'un nouveau projet éducatif national cohérent. Or de ça, on ne voit pas le début du commencement. Quel enseignement veut-on? Quels locaux, quels moyens matériels lui faut-il? Quels moyens humains lui faut-il? Employés comment? Quelle formation pour construire ces moyens humains?
Et seulement à la fin, comment rétribuer les femmes, les hommes qui à tous les échelons, par leur investissement continu, devront finalement assurer dans les termes du contrat dès lors passé avec l'intérêt général, l'avenir toujours renouvelé des générations.