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AutreMonde
22 mai 2020

ALAIN FINKIELKRAUT SUR FRANCE-INTER ...

 

DEMORAND-SALAME

FINKIE

Alain Finkielkraut était l'invité de Nicolas Demorand et Léa Salamé mardi 19 mai dernier dans le 7/9 de France-Inter. On peut l'écouter ICI. 

Cela m'afflige de le trouver chaque fois un peu plus has been, figé dans des certitudes inébranlables et empêtré dans son incapacité à s'adapter au temps qui passe. Lors de sa parution en septembre 2005, j'avais été tout à fait séduit par son cours de l'Ecole Polytechnique, "Nous autres, modernes" , paru chez Ellipses. Et je me suis à partir de là intéressé à ce qu'il pensait, disait, publiait. Mais je l'ai vu progressivement (ou j'en ai progressivement pris conscience) raidi sur des positions sans nuances, ne parvenant pas ou plus à examiner les différentes facettes d'une situation, ne résumant plus à lui seul qu'une vision nostalgiquement inefficace du ressaisissement pédagogique à opérer.

Il n'a dit que quelques mots sur l'école dans cet entretien de France-Inter, mais caractéristiques de ses blocages, déplorant que la remise en route du système éducatif pour quelques maigres semaines ne prenne pas pour objectif l'achèvement des programmes. Une ambition, compte tenu des circonstances parfaitement inappropriée. Il nous a resservi  Albert Camus et Monsieur Germain. Certes, le ministère, sous la houlette de JM Blanquer - et ça ne date pas du Coronavirus - rame à contre-courant, incapable d'invention, fonctionnant par inertie.  Mais ce n'est pas une raison pour ne lire dans le naufrage général que les Mozart qu'on assassine.

L'objectif de l'école est d'abord de conduire toutes les générations, une à une, à l'intelligence par la réflexion et tous les moyens disponibles d'accession à une large culture, respectueuse des acquis antérieurs et ouverte aux problèmes du moment. L'objectif de l'école n'est pas de fabriquer du prix Nobel à dose nécessairement homéopathique, mais, loin de fabriquer du crétin, comme l'en accusa naguère un best-seller de Jean-Paul Brighelli, de faire accéder chacun à une maîtrise de la langue, des processus élémentaires de la spéculation raisonnée et d'une connaissance des principes et des forces en oeuvre dans le fonctionnement d'une société élargie au monde qui fasse de lui un citoyen éclairé, lucide, actif et pénétré du sens de l'intérêt général. L'achèvement des programmes est là-dedans un épiphénomène et même sans doute une visée contre-productive.

Dans un aveuglement désormais passéiste, Alain Finkielkraut ne sait pas voir l'opportunité offerte par le coup d'arrêt général du Covid-19 qui, ouvrant une béance de plusieurs mois dans le déroulement inadapté et pourtant maintenu d'une formation initiale à revoir, permettrait, à l'abri de la sidération créée, si on savait la saisir, les redéfinitions nécessaires .

Las ....

Sur le confinement, Alain Finkielkraut a eu ces mots: [J'ai apprécié] le retour inespéré du silence, entrecoupé simplement par le chant des oiseaux. C’était un moment de grâce. Ça n’a pas été un changement radical dans ma vie, je vis confiné, avec au coeur l’angoisse selon laquelle j’ai peut-être déjà dit tout ce que j’avais à dire."  Oui, peut-être. Et alors, dommage.

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Commentaires
D
J'ai lu ce qui était écrit sur France Inter, avec des propos de Finkielkraut.<br /> <br /> Pendant le confinement, j'ai lu "L'humanité perdue, Essai sur le XX° siècle", qui m'a bien plu. Je sais que je devrais le relire, car Finkielkraut est un penseur exigeant et rigoureux. Par certains côtés, il rejoint mon cher Christopher Lasch, qui, comme lui, est/était un penseur conservateur. D'après moi... il en faut des penseurs conservateurs.<br /> <br /> Surtout quand notre époque est sous la pression des grandes eaux de la nouveauté...<br /> <br /> J'ai déjà du vous dire que celui qui m'a ouvert les yeux sur ce phénomène était Ovide, dans le récit qu'il fait de la maison de Cadmos, le livre 3 des "Métamorphoses".<br /> <br /> La manière dont il traite l'arrivée de Dionysos, le Dieu "Nouveau", (on l'appelle.. "Liber" aussi dans Ovide...) à Thèbes vaut 100 phisolophes, sociologues, ou anthropologues de notre époque.<br /> <br /> Et après, on retourne dans Euripide pour BIEN REGARDER Tirésias, et Cadmos dans "Les Bacchantes", et on se demande ce qu'on fait quand déboule le Dieu "Nouveau", Liber, quand on a passé 20 ans, ou que, simplement, on a envie de rester debout un peu ?<br /> <br /> On s'affuble de petites tenues en peau de bêtes, avec des thyrses, comme Tirésias et Cadmos, à 60 ans passés, pour... suivre, où on fait comme Penthée, (jeune, certes) ou comme Alchithoe, dans Ovide, balayés, tous balayés d'avoir refusé de suivre Bacchus/Dionysos/Liber ?<br /> <br /> Personnellement, je trouve qu'à 60 ans passés, on a l'air ridicule dans les petites tenues du Dieu "nouveau"...et que ce problème est insoluble. C'est le problème de la conscience de la condition humaine. C'est un grand problème, d'autant plus que, comme Finkielkraut le cerne bien dans "L'Humanité perdue...", l'Homme moderne s'obstine à cultiver un étrange déni de la réalité de la condition humaine, et de sa mortalité.<br /> <br /> <br /> <br /> Finkielkraut doit trouver aussi qu'on a l'air ridicule dans ces petites tenues...avec les petites pensées qui vont avec ces petites tenues. <br /> <br /> Ses propos sur France Inter m'ont plu. Il a encore un style littéraire, et un sens de la langue, qu'il n'a pas réduit à un PUR INSTRUMENT (chirurgical, de surcroît).<br /> <br /> Il s'attire beaucoup de... haine, parce qu'il ne suit pas le Dieu... nouveau dans ses injonctions de se montrer toujours plus Fort et Rapide pour résister au moindre temps... mort.<br /> <br /> Je ne sais pas ce qu'il écrit sur l'Education Nationale, certes, mais... vous savez que je crois que ce bateau a déjà coulé, submergé par.. le Dieu "nouveau"...<br /> <br /> J'essaierai d'écouter l'interview lui-même. Merci.
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