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AutreMonde
19 octobre 2016

NICOLAS SARKOZY CHEZ PATRICK COHEN

France-Inter * Mardi 18/10/16 – 8h20 

                           Lycée Louis-le-Grand

Il l'a donc dit!

Il a donc affirmé que les enseignants n'étaient astreints à la présence dans leur établissement que six mois par an.

Et le menu peuple des professeurs en est resté sidéré.

Bon.

A-t-il donc été si ignoble, disant cela, Sarko?

Les six mois, d'accord, c'est gros.

Si on pointe l'année scolaire officielle, 2016-2017, elle a une durée prévue de 36,5 semaines. C'est plus de l'ordre de 9 mois que de 6 … Mais ça fait quand même beaucoup de vacances (au sens de temps disponible). 

Et puis, il avait raison, le Sarko du matin (chagrin?), de souligner le défaut d'encadrement des élèves, sur le continu d'une journée, en collège et même en lycée. Dans cette période de la formation initiale, l'élève doit être dans un environnement équilibré de travail et d'activités formatrices encadrées de 9h à 18h. C'est là que gît la possibilité de prendre positivement en charge les hétérogénéités de chaque classe d'âge au sein d'un corps social bousculé..

Et il avait encore raison, le Sarko du matin (chagrin?), de parler d'une augmentation significative des salaires dans un environnement de travail à la hauteur de la mission enseignante (bureaux!).

La question n'est pas de savoir si on retourne sa veste pour rejoindre un agité du bocal (mais calme ce matin-là) en pré-campagne électorale et à la fiabilité douteuse, la question est de savoir si ce qui a été dit, quel que soit celui qui l'a dit, présente de l'intérêt. Et la réponse est : Oui!

Pour résumer et  redéfinir- étendre (à titre personnel):

15,5 semaines de "vacances", c'est trop.

8 semaines pourrait être un bon compromis (semaines qu'on pourrait, qui plus est, penser, pour 2 d'entre elles, "à la carte") , plus 2 semaines de formation continue.

42 semaines de classe, des semaines de 45h de présence-élèves (5x9=45, pour cinq créneaux 9h-18h) et 32h de présence-professeurs (5x7 = 35; moins 3h d'autonomie culturelle) pourrait être un objectif réaliste.

 

Il ne resterait qu'à reconfigurer le fonctionnement pédagogique et le fonctionnement des établissements autour de la nécessité de mener de front excellence individuelle et accès de tous à un tronc commun solide au long d'un cursus de formation alliant acquisition des connaissances et développement personnel, dans des parcours individualisés scandés par la validation de micro-modules de savoirs et savoir-faire.

 

Le nerf de cette guerre? L'argent, pour (une bonne) partie au moins.

Et la conviction, pour le reste.

Professeurs bien payés (2,5 SMIC (débutants) + 0,5 SMIC tous les 5 ans) – Etablissements ergonomiquement mis à niveau (bureaux, matériels, …) – Notion d'établissement repensée - Gouvernance des établissements repensée - Professeurs "en nombre" pour assurer l'encadrement continu des élèves et, autonomie exige, autogérer les remplacements – Redéfinition de la mission éducative et de "l'instruction publique" - etc.

 

Tout un nouveau monde pédagogique est à construire pour se ressaisir de la jeunesse et par là de l'avenir. Je ne crois pas qu'il soit trop tard. Mais il y faut un investissement collectif sans réserve.

Et ça …

 

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D
Ce qu'il y a à penser, c'est l'idée "vacances", et l'alternance du rythme "travail/vacances", ou "école/vacances". Cette alternance semble conduire en ce moment à fonctionner dans le registre du tout ou rien, avec une exclusion qui s'opère entre un monde, et un autre. Comme si.... c'est à l'école (ou au travail) qu'on est censé employer ses neurones, et aux vacances qu'on est censé devenir des lobotomisés qui éteignent le cerveau, surtout pour ce qui pourrait être une activité de l'esprit. <br /> <br /> On pourrait interroger la manière dont "l'école" est pénétrée par l'idéologie du "travail" aussi.<br /> <br /> Comme j'ai déjà dit ici, je ne suis pas contre le travail. Je trouve même qu'il peut être une occupation... noble du temps libre de l'homme, et qu'il n'est pas obligé d'être une souffrance, ou un esclavage, à comprendre comme l'asservissement de l'un par l'autre, ou, plus problématique encore, l'asservissement de soi... (oui, on peut SE réduire en esclavage, on n'a pas forcément besoin d'autrui pour ce jeu) pour la collectivité.<br /> <br /> Je trouve aussi qu'il y a beaucoup de... vacants en France en ce moment. Ce n'est pas bon pour la collectivité, ni pour le pays. Mais ce pays est bien tributaire de son héritage de l'Antiquité, dans lequel le travail (qui peut être scolaire...) n'était PAS une valeur, ou une vocation noble...<br /> <br /> Et il a du mal à oublier CET héritage, à mon avis...même si on ne veut plus enseigner les langues mortes (!!!!) dans les écoles...
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