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AutreMonde
15 septembre 2016

JACK LANG, SUITE ...

                       Jack Lang

Jack Lang publie donc aux éditions Kero et sous le titre Pour une révolution scolaire un petit livre d'une grosse centaine de pages vendu 9,90 €. Se défendant d'être – dans la perspective de la présidentielle de 2017 – candidat à quoi que ce soit, il peaufine le plaidoyer pro domo de ses passages antérieurs au Ministère de l'Education nationale, éreinte, Vincent Peillon en tête, la gestion éducative et pédagogique du quinquennat finissant (en ménageant à tout hasard Najat Vallaud-Belkacem), et flagorne suffisamment (page 109) le titulaire actuel de l'Elysée pour tâcher de mettre sur orbite son retour aux affaires pédagogiques en cas de succès d'icelui en mai prochain. 

Jack Lang est ainsi, je pense, fidèle à lui-même: courtisan, ne reculant devant aucun compliment, probablement sincère dans son amour pour l'école, et tenant d'approches réformistes (et non pas révolutionnaires) qui correspondent à ses goûts pour l'art et la culture mais non aux nécessités des ressaisissements qu'il prétend désirer.

Son petit livre sonne creux. Quelques bonnes intentions n'y construisent pas l'horizon de la révolution annoncée. Le flou, artistique comme ses penchants, domine et les truismes pédagogico-éducatifs de toute sensibilité enseignante raisonnable s'y succèdent. Nihil novi sub Sole, rien de nouveau sous le Soleil. Les bons sentiments affichés ne déboucheront sur rien de mieux que les atermoiements dénoncés.

Anecdotiquement, on voit passer Alain Finkielkraut, accusé de penser (page 71) que travailler en s'amusant interdit d'apprendre, Mara Goyet dont la plume acérée (page 74), porte par procuration le fer dans la plaie d'un dispositif de formation des enseignants qui le navre, et notre jeune et brillant mathématicien (page 109) Cédric Villani, sans lavallière ni araignée, mais présenté comme pourfendeur d'une conception pernicieuse de l'ordinateur à l'école. J'oubliais : s'il n'aime pas Peillon, Jack Lang vomit Darcos. C'est une information.

Que retenir, finalement? Jack Lang n'est pas un interlocuteur désagréable s'il s'agit de parler pédagogie, il enfile des perles de bon sens, il ne profère pas d'accablantes sottises, mais s'il ne lui tourne pas le dos, il n'indique toutefois pas la bonne direction pour une révolution scolaire, et comme dit l'autre, Moi Président, je ne lui confierais pas de nouveau les rênes de l'Education Nationale. 

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D
Il y a deux ans et quelques, j'ai eu l'immense plaisir d'avoir entre les mains le livre de Michel Schneider, "La Comédie de la Culture", que je recommande pour l'esprit (vieux sens du mot...) de Michel Schneider, qui a une très belle plume pendant qu'on y est. Ne serait-ce que l'entrée de ce livre, où il est question de cérémonial.. républicain... pour courtiser des votes (oops, personnes...) en vue de la prochaine élection, vaut d'être lu pour comprendre la marche du monde, qu'il soit de gauche ou de droite, d'ailleurs. Si mes souvenirs vagues ne me font pas défaut, Michel Schneider partageait un brin de pouvoir avec Jack Lang, d'où cette évocation.<br /> <br /> J'avoue être troublée par le recours au mot "flagornerie". Il me semble traduire non seulement l'absence de foi ? dans l'interlocuteur en face, mais dans son propre.. mérite, pour employer un mot lourd de sens. Et, en plus, le sentiment délétère, à mes yeux, de DEVOIR quelque chose à celui qui fait le compliment, comme si ce dernier engageait autre que celui qui le profère.. Mais c'est vrai que j'aime faire les compliments (sincères...). Des idiots de village du Nouveau Monde dont je fais partie ont du mal à comprendre... les soupçons que génère le compliment. <br /> <br /> Jack est un homme... de surface (poli). Il ne faut pas trop lui en vouloir de (vouloir) briller...<br /> <br /> Et puis, devrions-nous nous étonner qu'il fasse partie de la masse qui gonfle les bataillons de la révolution (numérique...) ?<br /> <br /> Je cultive mon jardin. <br /> <br /> Antidote, comme je l'ai déjà dit : Alain Paucard, président à vie du Club des Ronchons.
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