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AutreMonde
23 juin 2015

PHILOSOPHONS UN PEU …..

Sujet Philo

Laissons provisoirement de côté les textes à analyser et jetons un œil sur les thèmes de réflexion autonome proposés aux élèves des classes terminales, millésime 2015:

- « Une œuvre d’art a-t-elle toujours un sens ? »

- « La politique échappe-t-elle à une exigence de vérité ? »

- « La conscience de l’individu n’est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ? »

- « L’artiste donne-t-il quelque chose à comprendre ? »

- « Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ? »

- « Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? »

- « Faut-il craindre la liberté ?  »

- « Les échanges contribuent-ils au bonheur ?  »

Huit sujets des séries S, ES, L et Technologiques.  Sur l'art, c'est un quasi doublon. Avec cette évidence que tout fait sens et qu'il y a toujours quelque chose à comprendre. Ceci posé, le candidat peut (essayer de ) donner libre cours à son flot (?) de culture et de références. En commençant par s'amuser (?) à (re)définir ce qu'est l'art, et ce qu'être un artiste pourrait bien vouloir dire ... Le sujet n'est là que "pour (le) faire causer". De l'art paléolithique au ready made, de la grotte Chauvet à l'urinoir de Duchamp et plus près encore à l'art le plus contemporain, il n'y a plus qu'à aligner les phrases et à enfiler quand on en dispose les exemples comme des perles. On peut le faire sérieusement, ou faire l'imbécile, selon qu'on prend ou pas tout cela au sérieux, El tres de Mayo et Goya, ou Guernica et Picasso ou les Montres molles de Dali… ou pour aller au plus proche, Anish Kapoor et son "Vagin de la reine", qui vient justement de subir une agression "sexuelle" et peinturlurée. Etc. Ou encore ceci, plus drôle:

Art contemporain

Sur « La politique échappe-t-elle à une exigence de vérité ? » et « La conscience de l’individu n’est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ? », on peut aussi tenter la convergence. Voire le cercle vicieux. A société frelatée, politiques véreux, à politiques indignes, société permissive, qui comme reflet de qui, la poule et l'œuf. La démonétisation actuelle de la moralité publique est sans doute couplée avec l'affaissement général des valeurs qu'on note au coin de la rue et dans les classes de collège, de lycée … Le "tous pourris" est sans doute excessif, mais la vertu n'est plus en odeur de sainteté, et l'on peine malgré tout à en repérer l'incarnation. On connaît le mot de Chateaubriand : "Il faut être économe de son mépris en raison du grand nombre de nécessiteux". C'est un mot …. il ne faut en fait pas se priver, car comment ne pas être constamment révolté par tous ces vices florissants et ces incompétences arrogantes qui s'aveuglent de leur vanité …

                   DSK                  Cahuzac

« Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ? » . Il va falloir s'atteler à la notion d'être vivant avant de s'embarquer. Et du coup, la notion est si large, qui regroupe en gros tout ce qui naît, se nourrit, grandit, se reproduit et meurt, qu'au moment de respecter l'amibe ou la bactérie, on se pose quelques questions. Faut-il respecter les algues vertes des plages bretonnes? On n'échappera pas aux catégorisations. Pour certains, oui, pour d'autres, non. Question de hiérarchie.

Outre qu'il convient également de s'entendre sur ce que "respecter" veut dire. Respect!... Les gamins d'aujourd'hui n'ont que ce mot à la bouche! Mais encore?

« Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? ». Malgré la manie de l'antithèse après la thèse, ça semble bien être: Oui. Inné et acquis, sans doute, en filigrane, mais quoi qu'il en soit, l'acquis a remodelé l'inné. On est bien sûr plus ou moins sensible à l'expérience, certains n'apprennent jamais rien, etc. Mais quand même, on ne saurait sortir intact de son propre passé. Une enfance mal cadrée laisse des traces, un manque initial marque, comme le souligne dans la dérision ce panneau qui m'a bien fait rire :     

Judicieuse remarque

« Faut-il craindre la liberté ? » Je ne sais s'il le faut, mais à coup sûr, on la craint. Même André Gide, affirmant : "L'art naît de contraintes et meurt de liberté" (citation tronquée …). Oui, la liberté est une épreuve difficile et la férule, pour certains, un vrai confort. Il y a tant de contextes… Beaumarchais (Figaro) : "Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur". Donc … Les variations sur les sens du mot et ses domaines d'application peuvent être amusantes. Jusqu'où craindre la liberté sexuelle? Liberté et horizons liquides … Baudelaire : "Homme libre, toujours tu chériras la mer" … Recouvrer la liberté, liberté de parole, liberté d'allure, prendre des libertés … Liberté, égalité, fraternité… Tiens donc! Quel est le plus à craindre des trois?

«Les échanges contribuent-ils au bonheur ? » Peut-être pas les échanges de coups ! Ou alors… je parlais de liberté sexuelle, faut-il voir un lien entre les deux libellés, et ici, lire "échangisme"?  Les inspecteurs généraux qui ont la haute main sur les sujets seraient-ils portés sur la gaudriole? Echange de lettres, de vœux, d'habits, d'impressions, d'amabilités, d'appartements …. Echanges commerciaux, commerce de troc, SEL (système d'échange local) … On peut même, comme Virgile (Enéide), échanger les mots, pour viser l'hypallage : "Ibant obscuri sola sub nocte per umbram" (Ils avançaient obscurs dans la nuit solitaire, à travers l'ombre) . On peut jouer, ici aussi. Et puis songer à revenir au sujet, quand même. L'échange comme début de la fraternité, sans doute … Comme un échange de poignées de main.

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