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AutreMonde
4 février 2014

GENDER STUDIES ...

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Sotte affaire. Mais le bruit médiatique est tel qu'il est difficile de n'en  pas dire deux mots, d'autant qu'on peut en profiter pour passer au contexte.

Pour les intentions, on se reporte au site du Ministère de l'Education Nationale ...

Pour citer l'essentiel :

" L’École de la République a trois missions : instruire les enfants, préparer leur insertion professionnelle et leur transmettre les valeurs de la République. Au cœur de ces valeurs figure l’égalité.

L’égalité entre les filles et les garçons, une mission de l’École ?

C'est la mission du système éducatif de faire réussir chacun et chacune, fille ou garçon, de la maternelle à l'enseignement supérieur. Cette réussite implique que les valeurs humanistes d'égalité et de respect entre les femmes et les hommes soient transmises et comprises dès le plus jeune âge.

Ainsi, en améliorant l'enseignement à l'égalité garçons-filles, le ministère poursuit plusieurs objectifs :

         Renforcer l'éducation au respect mutuel entre les filles et les garçons

         Lutter contre les stéréotypes, et donc contre toutes les discriminations

         Œuvrer pour la mixité des filières de formation et en faveur de l'égalité professionnelle

Qu'est-ce que l'ABCD de l'égalité ?

C’est un programme mettant à disposition des enseignants des outils et des ressources pédagogiques et visant à transmettre aux élèves la culture de l’égalité entre filles et garçons.

Il s’agit d’une démarche pédagogique conçue pour amener les élèves à réfléchir autour de certaines questions : la danse est-elle réservée aux filles ? Une femme peut-elle être pompier ? Un homme peut-il être sage-femme ?

Cette démarche est actuellement conduite dans plus de 600 classes (275 écoles maternelles et élémentaires) de dix académies volontaires.

L'ABCD de l'égalité, comment ça fonctionne ?

Des ressources pédagogiques rattachées à différentes matières du programme de primaire

Les ressources pédagogiques sensibilisent les élèves à l’égalité entre filles et garçons en prenant des exemples en littérature jeunesse, histoire des arts, etc.

Des outils de formation pour aider les enseignants de primaire

Ces outils aident les enseignants de primaire à :

- prendre conscience de la force des préjugés et stéréotypes sexistes

- savoir repérer des situations scolaires productrices d’inégalités entre les filles et les garçons et en tenir compte dans leurs pratiques pédagogiques

- comprendre comment les stéréotypes se construisent chez les enfants, afin de permettre l’orientation et la réussite scolaire de tous les élèves dans les différentes filières."

Si on veut bien reprendre deux points :

A. "L’École de la République a trois missions : instruire les enfants, préparer leur insertion professionnelle et leur transmettre les valeurs de la République. Au cœur de ces valeurs figure l’égalité."

C'est une introduction qui suscite mes réserves.

J'ai toujours été réticent quant à la finalité professionnalisante de l'Ecole. Elle doit fournir un bagage permettant ensuite d'envisager une formation spécifiquement professionnelle, mais sa mission première est en amont, elle aide l'individu à éclore avant de penser au travailleur.

"L'école de la République" me semble à la fois un excès idéologique et une redondance. Les écoles confessionnelles ou privées peuvent s'auto-désigner par une quelconque appartenance, mais l'école publique, laïque et obligatoire n'est inféodée à rien, sauf à l'Homme, et en parler comme de "L'école" suffit. Enfin, ses valeurs ne sont pas celles de la République, mais celles de l'humanisme, dont la République, traduite en Démocratie, devrait être et rester, au gré de la volonté populaire, un aspect.

J'aurais donc préféré: " L’École a pour missions d'instruire les enfants, et de leur transmettre les valeurs de l'humanisme. Au cœur de ces valeurs figure l’égalité."

B. " Il s’agit d’une démarche pédagogique conçue pour amener les élèves à réfléchir autour de certaines questions : la danse est-elle réservée aux filles ? Une femme peut-elle être pompier ? Un homme peut-il être sage-femme ?"

Les questions sont mal posées ou mal ciblées. Il est vrai qu'elle sont à visée "école élémentaire" où le mauvais esprit est sans doute moins présent. Néanmoins, je les imagine posées en collège …

La danse réservée aux filles? Sans doute pas, et les gamins citeront peut être "Billy Eliott", estimable plaidoyer cinématographique. Toutefois, le milieu de la danse est lourdement connoté homosexuellement (Diaghilev, Nijinski, Noureev, Béjart, …) et La vaisselle est-elle réservée aux filles? aurait été plus proche du quotidien et mieux venu!

Une femme peut-elle être pompier? Quelle maladresse! Tous les collégiens savent que la délicate expression "tailler une pipe" a pris le relais de celle antérieurement en usage, "faire un pompier". S'attendre donc en classe à la réponse: "Eh, M'sieur (ou mieux, M'dame), ch'ais pas si elle peuvent l'être, mais ch'uis sûr qu'elle peuvent le faire. D'ailleurs, Sophie (ou Roberta ou Naïma …), elle me l'a prouvé hier soir, etc.", avec rires gras à la clef. Une femme peut-elle être conducteur de train? était moins risqué et aussi pertinent. 

Un homme peut-il être sage-femme? Pourquoi aller chercher des absurdités dénominatives? Outre qu'on a déjà assez bien tourné la difficulté en introduisant le terme de maïeuticien … sous le patronage de Socrate.

Sinon, que dire des bonnes intentions du ministère? Quelle lourdeur que cet ABCD! Si l'on se donne la peine d'y aller voir (site du CNDP, Centre National de Documentation Pédagogique), on a le sentiment de la mise en place d'une opération Overlord (nom de code du débarquement de juin 44) pour des maux dont le traitement relève du bon sens.

Que toute séquence d'enseignement, tout dialogue de classe, puisse être l'occasion de saines (et brèves!) mises au point du domaine de l'égalité des sexes paraît une évidence. Faut-il pour cela mobiliser tant de temps et tant de moyens (créneaux horaires, fiches pédagogiques, ressources documentaires, …)?

Je peux comprendre l'investissement au niveau des ESPE (Ecoles Supérieures du Professorat et de l'Education). La réflexion peut être, à ce stade, avec de futurs enseignants, approfondie. Mais une fois le maître formé, il faut le laisser s'en débrouiller dans sa classe, au gré des circonstances et des incidents, qui ne manqueront pas. Certes, on peut mettre à sa disposition des ressources , mais parler d'expérimentation, puis de généralisation, c'est engoncer les perspectives dans une logique encadrée chronophage qui donne l'impression de reléguer au second plan les apprentissages longs de base. 

Ce qui n'empêche pas d'aller constater, sur le site, l'absurdité des accusations de "familiphobie" et autres incitations à la masturbation infantile proférées par quelques excités idéologiquement (dés)orientés ou quelques désinformés suivistes.

Vincent Peillon et ses conseillers, là comme ailleurs, subissent le retour de bâton d'une réflexion "à côté de la plaque" qui n'aborde pas dans des termes clairs le seul sujet de fond:  la remise à plat de l'école via la révision drastique du métier d'enseignant et du fonctionnement des établissements. Alors, dans les marges, et en faisant perdre du temps et de la salive à tout le monde, on bricole des réformettes absurdes et on laisse le bateau sombrer. Peillon en Edward Smith! Enfin … Smith, lui, a coulé avec le Titanic. Je fais confiance à Vincent Peillon pour survivre. Un politique ne meurt jamais. Il se recycle ailleurs.

Quiconque s'intéresse de près à la scolarité des collégiens ou des lycéens du moment va parfois de (mauvaise) surprise en (mauvaise) surprise. Je soulignerai deux exemples, tirés de mon expérience immédiate de grand-père impliqué.

-       Les propositions d'activités encadrées d'un collège public parisien "Lambda" en classe de 5ième se réduisent en 2013-2014 à une petite vingtaine d'heures hebdomadaires, et laissent à l'élève la bride sur le cou trois après-midi par semaine. Je rappelle que je plaide pour une offre strictement encadrée d'enseignement magistral et de soutien individuel du lundi au vendredi de 9 heures à 18 heures.

-       Les établissements de la capitale disposent de divers logiciels de suivi de leur fonctionnement pédagogique, dits logiciels de vie scolaire. Le but est entre autres (ou essentiellement?) de permettre aux parents d'élèves de prendre connaissance en temps réel des activités d'enseignement, de l'emploi du temps et de ses fluctuations, du parcours (notes, absences, cahier de textes) de leur enfant. Ces logiciels s'appellent, j'en ai pratiqué deux ces dernières années, Pronote ou Vie Scolaire.net … Le second me semble d'ailleurs moins complet que le premier. Eh bien, sur deux établissements distincts, le cahier de textes électronique est assez correctement voire correctement renseigné dans un cas (collège), et totalement ignoré dans l'autre (lycée) à un professeur près, exception confirmant la règle. Le parent soucieux de dialogue numérique est devant un espace vide . Il y a là un outil porteur d'une amélioration décisive de l'information des familles qui fait la preuve de sa sophistication de fait inutile pour cause de faible investissement numérique de l'équipe enseignante concernée, preuve de la vanité (à 50% de l'échantillon) des discours ministériels sur l'école du XXIième   siècle. Des remarques ont été faites. En vain.

Post-Scriptum côté Genre.

Frédéric_Mitterrand_2008

 

Le hasard d'un dîner de famille m'a mis entre les mains, début décembre dernier, le livre de Frédéric Mitterrand, La mauvaise vie (2005). La parentèle en disait du bien. J'ai fini ces jours-ci par le lire. C'est effectivement étonnant. Et bien écrit.

 

Après avoir été sur le point de caler pour cause de suspicion d'ambiance glauque, j'ai franchi un ou deux chapitres et je me suis intéressé. 

Sincérité très probable, et, certainement, une vie plongée dans le mal-être et le déséquilibre affectif. On en vient assez vite à la compassion affligée, sans se résoudre au rejet absolu. On essaie d'écouter, même incapable de comprendre. Il faut dire que tout est soft là-dedans, c'est le sexe  homo à la fois partout et très voilé, qui se veut ou se voudrait sublimé par le sentiment. Un seul chapitre est assez explicitement hard, mais même là, avec tant de prudences de style que les sodomies alternées prétendent aux grâces schubertiennes. Intenable gageure.

Non, le bonhomme a dû souffrir, sauf que ce sont, assurément, des souffrances de riche. Et qui s'accommodent de pratiques de vie plus que désolantes, où quoi qu'il en soit des élégances d'expression, les bordels masculins ne sauraient exhaler des senteurs élégiaques. Oui c'est assez déprimant de lire, derrière l'homme de goût et de culture, l'obsédé de drague et de "garçons", jetant, fraîchement changés à l'aéroport,  ses bahts par les fenêtres pour des passes en Thaïlande.

Une vie d'erreurs affectives constantes et constamment itérées, d'illusions d'amour, même quand ceux-ci sont tarifés, une vie abordée avec une immaturité invraisemblable, l'obstination de quêter sans cesse et le poids des constantes rebuffades.

Plus un chapitre assez délirant sur Catherine Deneuve, fantasme féminin d'une passion tout esthétique dont on se demande ce que la star sublimée a pu penser, si elle a lu ce très singulier coming out la concernant.

Un bouquin, oui, assez étonnant, et qui n'est pas sans intérêt de lecture. Quant à l'homme? Un constat désolant mais qui ne parvient pas à forcer l'antipathie.

 

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Commentaires
D
Merci pour votre analyse du débat passionnel autour d'un sujet très sensible.<br /> <br /> Quelques remarques sur ce sujet, en réponse :<br /> <br /> Vous semblez reprendre à votre compte le jugement d'une grande partie de la presse que la réaction de quelques parents est démesurée.<br /> <br /> Mais... vous remarquez vous-même la lourdeur idéologique et pratique des dispositifs censés garantir (ou favoriser) l'égalité garçons/filles dans la classe, en affranchissant tout un chacun des stéréotypes et préjugés.<br /> <br /> En effet... pourquoi ce dispositif lourdement pédagogique, et explicite, quand, comme vous le faites remarquer, il aurait été.. MIEUX de laisser le registre o combien.. délicat de l'identité sexuelle de nos enfants à l'appréciation individuel d'un maître ou maîtresse, dans une situation de cas par cas ?<br /> <br /> Pourquoi tant de bonnes intentions si l'enjeu n'est pas un enjeu sociétal, imposé, qui plus est, par l'Etat, du haut en bas ? N'est-ce pas insuffisant de se limiter à prendre en compte le seul contenu des réformes, sans examiner la manière dont elles seraient appliquées sur le terrain ?<br /> <br /> Les familles, ne peuvent-elles pas sentir que... l'INSTITUTION école fait ingérence dans des domaines qui font... concurrence à l'influence et à la mission de la famille ? (Vous remarquez vous-même l'évolution de la mission de l'école républicaine qui tend de plus en plus à abandonner ses racines humanistes...)<br /> <br /> D'origine étrangère, j'ai été désolée de constater en France la concurrence permanente entre famille et école pour "maîtriser" l'enfant (très loin d'un projet humaniste, n'est-ce pas ?). <br /> <br /> Cette manière d'envisager les rapports sociaux sous le seul angle de la concurrence exacerbe les passions...<br /> <br /> Y a t-il une alternative ? Je n'en suis pas sûre, et c'est déprimant.<br /> <br /> Pour l'identité sexuelle elle-même, je crois que, au delà de tous les humanismes, ou non humanismes, il revient à chaque humain de pouvoir se situer en tant qu'homme ou femme, et cela veut dire... pouvoir faire la différence entre ce qu'est un homme et une femme. Je crois que ce travail de différencier est nécessaire afin de pouvoir... différencier le sens des mots, et nous permettre de parler ensemble, en ayant une idée de qui on est face à autrui.<br /> <br /> Ce qui tend à gommer la différence, quelle que soit la beauté de l'idéal derrière, induit des souffrances chez les hommes et les femmes qui vont bien plus loin que de savoir qui peut être pompier ou pas. <br /> <br /> On pourrait aller plus loin encore sur ce dossier, en faisant remarquer à quel point la réussite scolaire des filles poussent certains garçons à embrasser l'échec scolaire afin de construire une identité sexuelle...envers et contre toutes les bonnes intentions.<br /> <br /> Quelqu'un a bien dit que le chemin vers l'enfer était pavé de bonnes intentions...
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