Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
AutreMonde
27 novembre 2013

Comme les amours ….. Javier Marias

Comme les amours     Javier Marias

Formidable roman. Enfin un!

A effacer les déceptions immédiatement précédentes et à réconcilier immédiatement avec la vraie littérature.
Javier Marias est un écrivain de haut vol .

Il y a chez lui ce qu'on aime trouver aussi chez José Saramago, une musique profonde et un interlocuteur à l'analyse constamment acérée.

Jugement banal.

J'ai dit Saramago, mais tout bon écrivain finit par faire remonter le souvenir d'autres, de Proust, mais c'est tellement devenu un poncif qu'on hésite à le citer, de Claude Simon parfois, eux que l'on croit retrouver dans telle nuance, dans tel échange avec nous, lecteurs, dans telle structure de phrase, dans tel détour d'intelligence.

Le narrateur est ici une narratrice et j'admire que Javier Marias parvienne à nous faire croire, à nous, pauvres lecteurs masculins, que nous sommes entrés dans l'imaginaire d'une femme.

Elle est parfaitement sympathique, cette narratrice. Il l'a appelée Maria (Maria / Marias (?))  comme il a prénommé Javier le principal personnage masculin. Le livre de Javier Marias nous parle donc de Javier et de Maria. Clin d'œil?

Le roman se déroule en thriller psychologique, se déploie à travers une narratrice observatrice, puis partie prenante d'une partie d'échecs (au sens du jeu) affective, occasion d'une réflexion constante et introspective sur la fragilité de tout et l'incertitude du reste. Et c'est passionnant.

Bien sûr il y a une intrigue, un suspense, mais plus encore une lecture constante de ce qui est, à la lumière diffuse, inquiète, distanciée de ce qui pourrait être (avoir été) attendu, désiré, craint, irréalisé, souhaité, voulu, oublié … Magnifique.

Désespoir d'être, par incapacité hispanophone et quoi qu'il en soit de ses mérites, condamné à la traduction ... mais ce que  le travail d'Anne-Marie Geninet restitue, recrée, est et reste un régal.

J'ai dit intrigue, oui, et qui commence à la terrasse d'un café.

La narratrice ouvre sa journée dans l'observation, de loin, d'un couple d'habitués, comme elle, qui, dans leur entente rieuse et permanente, la remplissent d'un bonheur apaisant et serein.

L'homme est assassiné dans des conditions sauvages, en première analyse absurdes.

Et vient le long moment de chercher à comprendre, à savoir les choses qui sont derrière les choses.

Passionnante histoire, passionnante narratrice, passionnant Javier Marias.

Une histoire de terrasse? 

hospice-de-france

Les terrasses des cafés des Allées d'Etigny, à Luchon (Bagnères-de-Luchon), sont depuis mon enfance un des lieux privilégiés où mon imagination pleine d'espoir vient se reposer, se projetant dans une vie d'étude au creux d'un des appartements de ces petits immeubles de pierre grise auxquels on accède par des perrons et qui se succèdent tout du long, une vie scandée par cela, des cafés en terrasse, début de matinée, journal fraîchement arrivé en train de nuit de Paris, jus d'orange, croissant, à humer l'air matinal en regardant les premiers curistes se diriger vers les thermes et plus encore certaines qui, passantes baudelairiennes, nous font pour un instant rêver.

vallee-du-lys

Alors, un roman qui commence sur ce mode avec des habitudes de petit-déjeuner ….

1900ours

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
AutreMonde
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité