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AutreMonde
13 décembre 2012

Sale matinée.

Depardieu

Ça a commencé assez tôt. A l’heure du petit déjeuner. Aux infos, j’ai eu droit à des prévisions de temps dégueulasses et à Depardieu qui se sent belge et pleure misère en mettant en vente sa faramineuse propriété de la rue du Cherche-Midi, dans les 50 millions d’euros, me dit-on. Comment un histrion alcoolique peut-il avoir vécu avec la plus belle femme du monde (j’ai cité Carole Bouquet) et s’être offert, entre deux vins, un bien immobilier de ce calibre ? En incarnant en outre des laissés pour compte de la culture et de l’intégration sociale (j’ai vu Mammuth à la télévision, récemment). Où est la logique ? Il est marrant, Depardieu, mais il ne me fait plus rire.

vincent-peillon-le-10-octobre-a-paris

J’ai eu droit ensuite à Peillon, de son prénom Vincent, l’homme qui ne sait pas choisir ses lunettes. J’étais, j’ai omis de le dire, sur France-Inter. Le 7-9 de Patrick Cohen. Bonne tenue. Et là, Peillon en invité de 8h20, avec questions des auditeurs. Egal à lui-même, notre n-ième et n-ièmement inefficace (je prends les paris) ministre de l’Education nationale. Il moud du vent. Se dire qu’on a l’habitude n’est pas une consolation. Aujourd’hui, il s’est déguisé en roi du numérique. Il y aura, comme les fois précédentes, beaucoup d’argent foutu par la fenêtre. Autant je juge très positif tout ce qui facilite le travail pédagogique, c’est-à-dire les équipements à disposition du professeur (tableau numérique, grand écran vidéo au dessus du tableau, informatique sur l’estrade (il n’y a plus d’estrade ?... on me comprend), logiciel d’établissement ouvrant toute l’information du collège et des classes aux parents), autant je suis contre la ruine inefficace des équipements-élèves individuels. Encore que … mais il faudrait développer. Et surtout, le problème n’est pas là. On amuse le tapis avec des gadgets qui ne deviendront des outils que quand on aura pris en charge les vrais problèmes, qui sont ceux de la classe, de la pédagogie, du fonctionnement des établissements, de l’obsolescence du système d’enseignement hérité du XIX° siècle qu’on ne sait pas renouveler.

Mara Goyet

Justement, un peu avant Peillon, on avait eu Mara Goyet. Très brièvement interrogée. Ses bouquins-discours sur le collège sont excellents, lucides, décapants, enthousiastes, mais finalement, ne font pas vraiment avancer le schmilblick. Du beau, du bon constat, rafraîchissant. Et ensuite? Sans doute est-elle subliminalement plus déçue qu’elle ne veut l’exprimer du faible niveau global du corps enseignant dans la prospective et l’au-delà propositionnel. Et puis, elle est individualiste. Gênant pour réformer. Allergique aux contraintes d’équipe. Accessible à l’autonomie, pourvue que ce soit celle du professeur plus que celle de l’établissement, ce qui ne répond pas à la question. On ne réglera pas le problème à coups de professeurs providentiels. Ce sont les structures qu’il faut changer. Et ce n’est pas énoncé.

J’ai regardé tout à l’heure son dialogue récent (début de l’été, il me semble), sur France-Culture, avec Antoine Prost. Une quarantaine de minutes. On a le temps d’avancer. Echange intéressant, mais on en est resté à l’eau tiède. Ni Prost ni elle n’ont porté le fer dans la plaie : la classe « de papa » ne peut pas assumer la massification de l’enseignement. Là où les « républicains » veulent entrer dans le XXI° siècle à reculons et où les « pédagogues » transforment l’éducabilité de tous  et le respect de l’élève en possible foutoir, il faut reconstruire ex nihilo un système de formation initiale à prise en charge continue et extensive des élèves,  à enseignants à temps plein, à scolarité obligatoire redessinée (entité fusionnée école+collège), à établissements autonomes, à équipes éducatives redéfinies et autrement pilotées, à corps d’inspection repensés, à progressions-élèves mi-modulaires (mi-temps à visée d’excellence individuelle), mi intégratrices (mi-temps d’ouverture à un culturel de la classe brassant ses acquis). Il faudrait beaucoup, vraiment beaucoup, développer. Et j’en ai antérieurement beaucoup, vraiment beaucoup, parlé. Je fatigue. A l’occasion, j’y reviendrai …

Bref, Depardieu est affreux, Mara Goyet est aimable, et Vincent Peillon me semble assez bidon.

C’était l’humeur du jour. Faudrait creuser …

Plus tard ?

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Commentaires
S
>> GC.<br /> <br /> Ok - Merci - Bonne suite!
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G
Normal la fatigue du prêcheur sans écho du désert. <br /> <br /> Aussi un petit retour d'action de terrain. <br /> <br /> Débats dans les collèges et lycées sur le thème: Pourquoi l'Ecole? <br /> <br /> Pas triste mais pas vraiment surprenant. <br /> <br /> Organisation en cours de rencontres avec tables de réflexion à public hétérogène (enseignant, chef d'établissement, ATSEM, personnel de service, parent, élu, gestionnaire, animateurs d'ALAE,..) sur Communauté de Communes. <br /> <br /> Sujets de réflexion: "Qu'est ce que la société est en droit d'attendre raisonnablement de son Ecole?" et la réciproque: "Qu'est ce que l'Ecole est en droit d'attendre de sa société?" <br /> <br /> Avec le même questionnement sur les relations enseignant/élève, enseignant/parent, enseignant/chef d'établissement, personnel de service/élève,.... <br /> <br /> Vous raconterai si ça paraît le mériter.<br /> <br /> Guy Cirla - email : guycirla@orange.fr
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