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AutreMonde
4 janvier 2012

Evaluation, piège à c... ?

J'avais rédigé cela à chaud,  avant les fêtes. Et puis, j'en étais resté là.  Au fond, pourquoi ne pas en faire l'ouverture de l'année 2012, au titre peut-être de pires voeux de Luc Chatel ?

            PlantuEval

En juin 2002, à la demande du Haut Conseil de l’évaluation de l’école présidé alors par Claude Thélot, j’ai cosigné avec  Yves  Chassard un rapport (Rapport n°6 du Hcéé – consultable à l’adresse : http://www.hce.education.fr/gallery_files/site/21/91.pdf) consacré à l’évaluation des enseignants.

Ce travail, qui comme à l’accoutumée n’avait été suivi d’aucun effet, essayait d’inscrire le problème, serpent de mer entre autres du système éducatif, dans la perspective qui se voulait apaisante d’un avancement uniforme des professeurs, avec suppression de la notation au bénéfice d’une carrière à profil diversifié.

Il s’agissait de repenser la structure et les modalités de fonctionnement du corps enseignant en mettant en place tout un maillage éducatif  de professeurs, de coordonnateurs, de formateurs (en formation continue) , de chargés de missions particulières, le tout en revisitant au passage la place et le rôle des corps d’inspection comme le profil et les responsabilités des chefs d’établissement.

Les progressions professionnelles y étaient l’objet d’un suivi de proximité en continu, mettant en œuvre les différents acteurs du réseau (du maillage) d’aide et d’animation mis en place (et ci-dessus évoqué) avec trois grands rendez-vous de carrière  globalisants (au terme de 3, 12 et 24 années d’exercice) et un grand rendez-vous de bilan (après 36 ans d’exercice) pour accès à une classe particulière associée à une pension de retraite majorée. Des jurys spécifiques étaient  prévus, des modalités ouvertes et interactives dessinées etc.

Le système n’était en rien exclusif d’entretiens de suivi-conseil-soutien accordés  à la demande et destinés à aider les personnels dans la mise en place d’un parcours professionnel mieux maîtrisé ou plus diversifié, etc.

De notre longue enquête sur le terrain, nous n’avions à aucun moment pu induire le moindre signe d’encouragement en direction d’une évaluation strictement locale du professeur par le chef d’établissement, avec incidence sur le changement d’échelon, sorte d’extension de la notation administrative actuelle dont chacun sait la vanité.

Ce que l’on apprend des projets de Luc Chatel  ne peut donc que désoler le rapporteur que je fus, et doublement quand on prend conscience de ce que la redéfinition même du statut et du rôle du chef d’établissement est peut-être la question prioritaire et la clé de voûte de l’émergence toujours affirmée et toujours dans les limbes d’un véritable fonctionnement des établissements dans le cadre d’une autonomie ouverte appuyée sur des projets pédagogiques signifiants et mise en œuvre par de véritables équipes. 

Las …

La caractéristique générale du penseur éducatif, c’est de développer une bonne ou très bonne analyse des imperfections et des échecs du système, puis de n’avoir rien ou rien d’autre que des gadgets à proposer pour y remédier. Sans remonter aux calendes, François Bayrou a publié chez Flammarion voici vingt ans  La décennie des mal-appris, essai intéressant à lire mais où une tonique et tonitruante remise en cause de l’inspection s’accompagnait d’un assourdissant silence propositionnel. Les idées ne lui vinrent d’ailleurs pas davantage, ministre. Passons.

Dans un système éducatif obsolète et  face à des échecs que ne camouflera aucune facétie ministérielle, se préoccuper de réviser les procédures d’évaluation des enseignants c’est s’occuper du taon sur la croupe de la vache atteinte de Creutzfeldt-Jakob.

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