Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
AutreMonde
3 décembre 2010

Ulysse - Joyce - (I)

Il fallait bien s’y mettre un jour. Cela fait des décennies qu’on recule. La parution au format poche (Folio – Gallimard) d’une nouvelle traduction, c’était l’occasion ou jamais. Ils s’y sont mis à huit, se répartissant les chapitres. Trois écrivains, un traducteur littéraire, quatre universitaires, prenant la succession de la traduction historique de 1929 qui avait bénéficié d’une révision en son temps de Valery Larbaud. Huit héros presque anonymes et dont, ignorant tout, je continuerai à cultiver le mystère.

À peu près 1150 pages.

De fait, l’affaire est devant moi, et dès les premiers pas, je bronche. L’épisode initial, Joyce l’appelait Télémaque (épisode car il n’aimait pas « chapitre » ; il y en a dix-huit), me coupe un peu les jambes.  Et pourquoi Télémaque d’abord, sinon que c’est le fils d’Ulysse ? L’édition est sans apparat critique. Bien, on s’en passera.

J’ai dit : je bronche. Oui. L’infrapaginal (le bas de page et ses usuelles précisions éditoriales) me manque. Un peu, beaucoup. Ma curiosité se noie dans mon inculture. Je me lance. Je lis  vingt-neuf pages (Télémaque part de  9 et s’achève à 37) et déjà une feuille entière remplie, dans mon petit carnet en moleskine, réceptacle de  mes demandes de  précisions.

Outre que je ne comprends rien, ou enfin, pas grand-chose, sur le fond, à ces premiers pas tâtonnants du récit. Mais là, gardons confiance. Les embarquements sont toujours difficiles et leur aisance est parfois à proportion inverse des plaisirs à suivre.

Toutefois, comment avancer ? En aveugle ? Passons sur les obstacles ?

Finalement, puisqu’à chaque période, il y a changement de traducteur, je vais marquer ce rythme : une période lue / une mise au clair (modeste, allusive, juste de quoi se calmer) des allusions et références incomprises ou indécises ou oubliées. Sénilité précoce  …

Télémaque est lu ? Télémaque est lu !

Qu’est-il resté, à éclaircir, noté par ordre d’apparition, comme on dit au théâtre, au bord de la route ?

Hyperboréens : habitants, pour l’antiquité, des confins septentrionaux du monde. Ceux qui vivent « au-delà du Borée », vent du nord.

Caliban : personnage de  La Tempête (Shakespeare). Monstrueux et vil, il est l’esclave du mage Prospero. Son nom « serait » une anagramme de « canibal ». En termes d’anticolonialisme, on le trouve aussi comme symbole de l’indigène opprimé, en particulier chez Aimé Césaire.

La  pantomime de Turco le terrible : sans réponse pour le moment …

Liliata rutilantium te confessorum turma circumdet ; iubilantium te virginum chorus excipiat : prière traditionnelle du catholicisme romain dans l’accompagnement des mourants / des morts. À peu près : « Sois entouré de la foule joyeuse de tes intercesseurs ; sois précédé  du chœur béni des vierges ».

Le/les  Mabinogion : … où mabinogion serait le pluriel de mabinogi. Mythologie celtique. Récits médiévaux en gallois (Pays de Galles). Dans l’orbite des légendes arthuriennes.

Les Upanishads : Textes védiques, spéculations philosophiques … Connaissance révélée, on est dans la sagesse des brahmanes …

L’Omphalos : c’est le nombril du monde ; au départ, la pierre substituée à  Zeus par sa mère Rhéa afin qu’il ne soit pas dévoré par son père Cronos, coutumier du fait depuis qu’on lui a prédit qu’un de ses descendants le détrônerait. Par la suite, Zeus ayant lâché deux aigles des extrémités opposées du monde a placé l’omphalos comme centre de celui-ci là où ils se sont rencontrés. Il y avait un omphalos au sanctuaire de  Delphes.

Japhet : personnage biblique. Avec Sem (d’où dérivent les sémites) et Cham (d’où dérivent les peuples d’Afrique), il est le troisième fils de Noé et on fait dériver de lui les européens.

Pétase : chapeau rond à large bord plat. Dans l’antiquité grecque, il est porté par les éphèbes au gymnase (avec l’ample tissu jeté sur les épaules qu’est la chlamyde). Si caractéristique que l’expression « mener sous le pétase » signifiait : conduire au gymnase.

Übermensch : surhomme (allemand). Terme pour nous typiquement nietzschéen.

L’épisode suivant s’intitule Nestor.

Wait and see.

Publicité
Publicité
Commentaires
AutreMonde
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité