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AutreMonde
10 mars 2010

Désespérante Education Nationale ...

(Référence : Le Monde Education  in N° 20256 daté du mercredi 10 mars 2010)

monkey             En commençant par un erratum : ma référence ci-dessus est rectifiée. Le quotidien s’est en réalité dans son supplément (cf. bas première page) auto-daté du 10 février 2010 ! Bel exemple de concentration. Et on voudrait que les élèves suivent ! Passons …

Editorial inutilement indulgent de Marc Dupuis, qui semble croire que ce qu’il nomme la réforme Chatel-Descoings  présente le début d’une possible solution à des problèmes (ceux du lycée et au-delà, de l’enseignement supérieur) qu’il est de peu d’intérêt de traiter  tant qu’on n’aura pas attaqué l’affaire où elle se noue, au long de la scolarité obligatoire.

Parmi les sous-titres d’un tonitruant : « Lycée : ce qui va vraiment changer », celui-ci, caractéristique d’un entêtement pédagogique rédhibitoire : « Une des clés de la réforme : l’aide individualisée pour tous. »

La philosophie sous-jacente au concept d’aide individualisée n’est rien d’autre que le maintien obstiné d’une approche éducative et d’une conception des programmes qui définissent des cursus inadaptés aux objectifs quantitatifs qu’on se donne inutilement (dont l’archétype demeure la vieille affaire chevénementesque  des 80% d’une classe d’âge au baccalauréat) avec recours désespéré à des processus parallèles de remédiation voués par définition à l’échec.

On ne sait pas (veut pas ?) redéfinir  une méthodologie éducative dépassée pour faire naître le cadre et les outils d’une démarche qui assure à tous une véritable et complète formation de base tout en permettant à chacun d’aller le plus loin possible dans les directions où il peut exceller. Alors on maintient une usine à gaz contraignante que l’on alourdit encore de cours de rattrapage qui vont à la mise en bouteille en lieu et place de l’épanouissement.

Guère autre chose à dire. On est dès le départ sur la mauvaise voie.

Ensuite de quoi, une équipe rédactionnelle assurément soucieuse de bonne vulgarisation s’y met à six et se met en quatre pendant deux pleines pages pour répondre à vingt questions de détail où il faudrait n’en poser qu’une : À quoi tout cela servira-t-il ?

L’intelligence adolescente doit rencontrer deux types d’ouverture au monde.

L’une relevant de la mise en commun des compétences, des acquis,  et des moyens hétérogènes d’un groupe (homogène en âge) aidé par des pédagogues polyvalents  à déployer ses curiosités et à perfectionner ses outils de réflexion et de communication dans le champ extensif des connaissances de base qui feront de chacun de ses membres un acteur éclairé - et inscrit dans l’histoire - de la vie sociale.

Cela peut faire un mi-temps d’enseignement commun à tous.

L’autre s’inscrivant dans la poursuite guidée et choisie d’une excellence individuelle via des groupes définis secteur disciplinaire par secteur disciplinaire, homogènes en termes de niveau (sans critère d’âge), confiés à des enseignants spécialistes de la discipline, dans une progression souple au long de modules que ponctuent la délivrance d’unités de valeur cumulables.

Ce qui peut faire un second mi—temps d’enseignement où chacun bâtira sa propre et très personnelle filière.

Ceci posé : Quel système éducatif avec quels établissements et quels enseignants construire autour ? Questions secondes. C’est la dualité de l’approche précédente qui doit je crois sous-tendre, d’abord,  la refonte des parcours scolaires.

Cela ne semble pas à l’ordre du jour.  La réforme Chatel-Descoings  peut moudre son vent.

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