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AutreMonde
4 octobre 2009

Bric-à-Brac ...

Je m’aperçois finalement qu’en septembre, en marge d’occupations plus sérieuses, j’ai pas mal bricolé.

Quelques films par exemple.

Pour faire court :

Les regrets (de Cédric Kahn, avec Valérie Bruni-Tedeschi et Yvon Attal) : Beaucoup aimé.

Partir (de Catherine Corsini, avec Yvon Attal, Kristin Scott-Thomas, Sergi Lopez) : Je n’ai pas vraiment accroché.

En fait, je voulais achever une sorte de trilogie sur l’adultère dont le premier volet avait été, vu avant l’été, Je l’aimais, d’après le roman d’Anne Gavalda, un film de Zabou Breitman, avec Daniel Auteuil et Marie-Josée Croze .

Intéressant l’adultère, tous les couples infidèles vous le diront. Il y avait là l’occasion de voir trois situations filmées différentes, trois angles d’attaque et trois issues.

Dans Je l’aimais, le mari volage renoncera, la mort dans l’âme, et en intériorisant douloureusement ce qu’il vit comme une lâcheté, à courir les aéroports au gré de ses responsabilités de cadre international et dans le cadre d’une passion partagée avec une hôtesse de l’air de quinze ans sa cadette. Tout rentre dans l’ordre, et lui, dans une déprime larvée. 

Dans Les regrets, Yvon Attal s’essaie à une vie d’architecte normale sans parvenir à effacer  la présence, en ses résurgences, d’un amour fou de jeunesse, qu’incarne avec son charme si particulier Valérie Bruni-Tedeschi. Elle disparaît. Elle réapparaît et le fragile meccano de ses embourgeoisements vacille. Une fois, il s’effondre. Une deuxième fois … ? La fin est ouverte.  Vraiment très attachant.

De mari déstabilisé plus que volage, Yvon Attal est devenu mari trompé (par Kristin Scott-Thomas) dans Partir. Il est plus possessif qu’amoureux. Elle est dévastée par  une bouffée de passion physique pour Sergi Lopez, en ouvrier espagnol venu refaire un carrelage. Les ressorts du désir féminin me sont restés, là, impénétrables. Et ça finit très mal, on s’y attendait, mais avec un artifice de mise en scène virtuose et sidérant.

L’armée du crime. On change de thème avec le dernier Guédiguian. Tout est soigné là-dedans, mais avec un aspect documentaire un peu glacé qui n’engendre pas l’émotion attendue. Deux points ressortent de cette affaire Manouchian cinématographiée : Jean-Paul Darroussin confirme qu’il excelle dans la viscosité ambiguë et le casting du couple Manouchian est aberrant. Simon Abkarian et Virginie Ledoyen, c’est le mariage de la carpe et du lapin. On ne saurait y croire et ça gâche pas mal d’effets.

Inglorious Basterds. J’étais sur le créneau seconde guerre mondiale, j’y suis resté. Le film de Tarantino n’a qu’un défaut, qui s’appelle Brad Pitt. La composition caricaturale qu’on lui a imposée ( ?) est une véritable verrue au milieu de la figure d’un formidable spectacle, tendu, haletant, par ailleurs très bien interprété. C’est une uchronie inexploitée mais assez réjouissante (Uchronie : reconstruction de l’Histoire à partir d’un fait essentiel inversé. Ex. : Napoléon vainqueur à Waterloo, etc.). La scène d’ouverture, hommage aux westerns de Sergio Leone, est un régal.

L’affaire Farewell (de Christian Carion, avec Guillaume Canet et Emir Kusturica). Il y a eu une forte médiatisation, mais pas pour un mauvais film. C’est un excellent divertissement, les acteurs sont très convaincants, l’intrigue bien menée. Évidemment, savoir qu’il y a au départ une véritable affaire d’espionnage ouvre l’appétit. J’avais lu le dossier consacré (entre autres) par l’hebdomadaire Le Point à l’affaire. Carion a choisi d’en modifier l’issue tout en hypertrophiant (en termes de durée ; il n’est véritablement intervenu que dans les deux premiers mois d’un drame qui s’est étiré sur un an)  le rôle joué dans la réalité par le chef de l’antenne moscovite de Thomson, incarné par Guillaume Canet. Mais qu’importe, on va au cinéma, et la fiction est bien enlevée : 1h53 sans chute de tension.

District 9 (de Neill Blomkamp). Le metteur en scène m’est inconnu, mais le film est produit par Peter Jackson (Le seigneur des anneaux / King-Kong). C’est sans doute, malgré un premier quart d’heure de rodage (je voyais mal ce que ça allait donner) le meilleur film du mois que j’aie vu. Télérama commentait : ‘‘Une fable de science-fiction sur la ségrégation, inventive et … humaniste’’. C’est effectivement le sentiment final dominant. Sans doute, la métaphore de l’apartheid (le film prend place à Johannesburg) plane-t-elle sur le film mais même au premier degré, le spectacle est extraordinaire et tout y est, stress, suspense, émotion. Même si la fin s’impose progressivement comme prévisible, la fleur bleue est à ce point décalée dans ce contexte qu’on est touché.

Démineurs ( de Kathryn Bigelow). Pas d’acteur de premier plan, et c’est tant mieux. On voit Ralph Fiennes au générique… je ne l’ai même pas repéré ! Moins attachant que District 9, c’est pourtant un très étonnant film de guerre, qui stupéfie par l’efficacité documentaire avec laquelle il fait sentir l’absurdité formelle (et la terrible angoisse qu’elle engendre dans la troupe) de la présence d’une armée étrangère en plein cœur d’un Bagdad secoué d’explosions. La poussée d’adrénaline est garantie. Et le volet humain n’est pas négligé. Un sacré spectacle.

The Informant (de Steven Soderbergh, avec Matt Damon). Grosse déception. En théorie, ce devrait être un très bon film, et c’est plus ou moins ce à quoi la critique de Télérama, par exemple, essaie de croire. Mais les bonnes intentions échouent et au fond, outre qu’on ne comprend pas grand-chose, on s’ennuie assez pendant près de deux heures. Je crois qu’on peut, sans remords, éviter d’y aller. Soderbergh s’est planté. On aurait dû passer le scénario aux frères Coen. L’histoire est paraît-il exacte (un scandale d’entente illicite sur les prix impliquant un géant américain de l’agro-alimentaire) et le scénario basé sur le travail, donné pour passionnant,  publié en 2000 par un journaliste spécialisé, Kurt Eichenwald. Le résultat fait bâiller. Dommage.

Terminons sur une proposition honnête et de soirée.

Cédant à un amical « Allez, viens à la première ! », je me suis rendu lundi 28/9 au théâtre de l’Aktéon, 11 rue du Général Blaise, Paris, 11ième arrdt (tél : 01 43 38 74 62).

Bonne pioche . Très bonne même.

On donne là, jusqu’en janvier 2010, le lundi et le mardi, un court ‘‘seule en scène’’ (une heure ou à peine plus) d’une fringante comédienne belge, Carine Frisque, intitulé Sang pour Sang Valentine.

C’est délicieux, culotté et désopilant. Il me semble que la chute est un peu bâclée, mais enfin, 3 minutes de réserves sur 60, on ne va pas mégoter devant le charme, l’abattage et l’aisance de la comédienne sur un texte au comique exploitant l’absurde et distillant une agressivité empathique (teintée de belgitude) qu’elle a écrit  avec la complicité de Chantal Malignon et qu’elle joue, qu’elle enlève même, adossée à la mise en scène inventive d’Isabelle Jeanbrau. Joli trio féminin.

Quand vous sortez de là, vers 21h15, vous êtes de bonne humeur et vous avez une petite faim. Pour peu qu’elle soit exotique, il y a à deux pas, sur l’avenue Parmentier (sauf erreur, c’est au numéro 28) un bon restaurant chinois (Le Palais de Pékin).

Voilà, je vous ai fait le programme. 

La dernière du spectacle est le 19 janvier si j’en crois l’affichage.

Sortie parisienne conseillée.

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