Journal d’un lycéen misanthrope
De Théo Diricq
Max Milo éditeur – 16 euros.
La chronique de Christophe Donner qui m’a lancé là-dessus
est du 27/12/2008. Je suis passé hier soir vers dix-huit heures à la Librairie
Compagnie de la rue St-Jacques chercher ma commande. Et j’ai lu les 151 pages dans la soirée. Vite fait, bien
fait . C’est digeste. C’est même souvent très marrant si on aime le
mauvais esprit lycéen.
On nous affirme que Théo Diricq est étudiant en droit et a
vingt ans. Et, visiblement, personne n’est venu lui dire que c’était le plus
bel âge de la vie. Encore que … En tout cas, je lui faisais dans mon billet du
12/1 dernier un procès d’intention tout à fait injuste, au motif que Donner le
prenait pour un fils caché de Raphaël Majan, dont il m’avait la semaine
précédente vendu un « Shopping
sanglant » qui ne justifie pas
les 12 euros qu’il vous coûte.
Là, non. Ça n’est pas mal du tout, vraiment. Tout n’est pas
parfait, mais enfin dans une version light d’un « Entre les murs » lycéen vu des tables d’élèves et non plus de
l’estrade du professeur qui n’a ni la maturité aboutie ni la patte de
Bégaudeau, il se débrouille quand même pour livrer une brève épopée - la formule, juste, est de Donner – de
« La vie comme au lycée »
assez réjouissante. Et je me suis bien amusé.
La présentation de Donner dans sa critique est fidèle, avec
toutefois un peu de confusion dans l’énoncé des personnages, puisqu’il en
mélange deux, et une certaine projection personnelle, puisqu’il invente une
circonstance qui n’est pas écrite ! Mais en gros, c’est bien ça ! Et
je le recommande.
Pas besoin au-delà de s’étendre. Il y a des trouvailles et
quelques enseignants ne sont pas mal – lapidairement - croqués. Souligner que
le lycée visité n’a rien à voir avec un collège ZEP, je le perçois bien plutôt
comme « des beaux quartiers » et je me suis revu en 2001-2002 (ou
2002-2003) à Victor Duruy, Paris VII°, où j’ai fait un rapide passage et où j’avais en troisième un élève
intelligent, dilettante et plein d’humour distancié qui m’a accompagné tout au
long de ma lecture comme un possible
Artus Général (quel nom !), héros de ce « Jour sans massacre (Encore un) ».
Je laisserai à Christophe Donner le choix – c’est toujours
très révélateur et cela vaut aussi pour moi – de ses citations et, pour ce qui me concerne et donner en deux mots le
ton du bouquin, je ne retiendrai que celles-ci (le livre est un journal de
bord) :
«
2 Octobre : C’est
mon anniversaire aujourd’hui. Ça fait seize ans que le calvaire a commencé. (…)
Comme cadeau, j’ai eu un beau costume noir avec une cravate assortie. Vivement
le prochain enterrement.
(…)
14 Décembre : Ma
grand-tante paternelle est morte aujourd’hui. Je vais enfin avoir l’occasion de
porter le costume sinistre que mon père, assez visionnaire sur ce coup, m’a
offert à mon anniversaire.
»
Finalement – pour être allé y jeter un œil ce matin – c’est
très dans le ton d’Eric Chevillard en
ses œuvres bloguées ça. Et c’est très
bien.