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AutreMonde
5 février 2008

Tir Groupé ...

Tout le monde s’y met!

J’étais déjà soumis - comme il est convenu de dire - à “l’amicale pression” d’un estimable correspondant, mais son souci m’a l’air fort partagé, de trancher dans le vif et d’avancer à découvert sur le sujet qui donc l’occupe.

C’est d’abord Compagnon, de son prénom Antoine, qui de sa chaire au Collège de France et dans son cours sur Proust ne veut pas passer sous silence les mouvements de la pensée philosophique universitaire française de la fin du XIX° siècle, soulignant qu’il s’y sent poussé par une inquiétude qu’il dit “du jour”: Alors, déjà, et préalablement aux mises en place de 1905 et de la loi de séparation de l’Église et de l’État, on s’attachait à définir une morale laïque et on s’y occupait l’esprit.

Ensuite je reçois la livraison de Janvier-Février du journal de la MGEN, Valeurs mutualistes. L’éditorial de Jean-Michel Laxalt, ci-devant président de la Mutuelle, s’intitule: “Laïcité”, avec ce chapeau: “La loi de 1905 ne fut pas revancharde mais fondatrice d’une République moderne garantissant la liberté de conscience du citoyen. La laïcité est le ciment de la nation”...

Et puis, je lis le Monde. Un peu, beaucoup, en l’achetant passionnément ...

Jeudi 24/1, c’est en page Débats le point de vue (“Sarkozy, papiste ou gaulliste?”) de deux “Philosophes”(Mezri Haddad et Jean-François Mattéi) - toujours chez moi cette irritation de voir des enseignants s’auto-proclamer qui “philosophe”, qui “mathématicien”, appellations qui me semblent ne pouvoir concerner que fort peu de gens et n’être attribuables que par d’autres que soi. Eux sont pour une “évolution” avec en exergue: “La laïcité française enfin parvenue à maturité se normalise en se mettant au diapason des nouveaux défis du siècle” et appellent De Gaulle à leur secours: “Nous sommes un pays chrétien, c’est un fait. Nous le sommes depuis longtemps...Eh bien nous n’avons pas besoin de nous méconnaître, et cette flamme chrétienne, en ce qu’elle a d’humain, en ce qu’elle a de moral, elle est aussi la nôtre” (discours du 11 février 1950).

Samedi 26 / 1. Analyse d’Henri Tincq (spécialiste au quotidien des questions religieuses): “M.Sarkozy, la laïcité et la religion civile”. Un article modéré, informé, qui reprend des éléments des discours de Latran (20/12/007) et de Ryad (14/1/008) pour y reconnaître “une vision de la laïcité assez différente de celle qui avait fini par s’imposer en France après un siècle de crises”, et y voir - avec des précautions - les linéaments peut-être “d’un rêve de religion civile à l’américaine”, rappelant: “La constitution des États-Unis sépare nettement la religion de l’État, mais une religion civile existe bien, qui exclut toute suprématie confessionnelle, mais place sans complexe la religion au cœur de la sphère publique. C’est à ce titre que le président élu prête serment sur la Bible ou, dans un autre genre, au nom d’une liberté de religion sans restriction, que l’Église de scientologie a droit de cité”.
Dans une dernière partie (Reconstitution de l’Histoire), Tincq prend nettement position, disons: “contre”, reprochant au président de la République sa malheureuse comparaison des rôles respectifs du curé et de l’instituteur, lisant une laïcité de fait “néocléricale” sous la “laïcité (sarkozyste) positive” et rappelant que: “la laïcité est une sorte de “bien commun” en Europe où aucun pays membre ne s’identifie plus à une force idéologique ou religieuse unique”.

Mardi 29/1, page Débats, un nouveau “Philosophe” s’y colle, estampillé cette fois École Normale Supérieure (Jean-Claude Monod), avec ce titre: “L’abandon de la neutralité laïque”, et ce sous-titre: “Le discours récurrent de Nicolas Sarkozy sur la religion rompt avec l’héritage républicain”.
Et il cite l’abbé Grégoire [Henri Grégoire (1750-1831) Évêque constitutionnel de Blois - Il contribua à faire voter les décrets accordant les droits civils et politiques aux juifs et l’abolition de l’esclavage]: “Qu’importe ma religion pour l’État! Qu’un individu soit baptisé ou circoncis, qu’il prie Jésus, Allah ou Jéhovah, tout cela est hors du domaine du politique”. Et il s’amuse à réécrire quelques passages des discours de Latran et de Ryad au bénéfice d’un président de la République portant son athéisme en bandoulière comme l’actuel son catholicisme: “Dieu n’est rien d’autre qu’une illusion sous laquelle l’homme s’humilie” ou “ la République a besoin d’athées militants qui ne se laissent pas duper par des espérances illusoires et travaillent à l’amélioration réelle, ici bas, des conditions d’existence” ou “la République a besoin d’une morale débarrassée des fausses transcendances et résolument humaine” ... toutes professions de foi (!) dont je pourrais en fait me sentir fort proche ...

Vendredi 1/2/008, c’est au tour de Caroline Fourest, essayiste et enseignante à Sciences Po. Elle a “carte blanche” et un tiers de page. Son titre: “Une laïcité de chanoine” et en grands caractères: “Jamais depuis un siècle la France n’avait connu une telle frénésie dans la construction de lieux de culte”. Un article très engagé, qui relit les propos et les projets du président de la République à l’aide de l’ouvrage qu’il signait en 2004: “La République, les religions, l’espérance” et qu’elle lit comme “un livre de combat contre une conception stricte et ambitieuse de la laïcité à la française, qualifiée de “sectaire” ...”. Elle dénonce: “Alors que 3% des Français sont musulmans et 2% protestants, il s’ouvre chaque année en moyenne 34 lieux évangéliques et 16 mosquées”. Nicolas Sarkozy dans son livre envisageait de modifier l’article 2 de la loi de 1905 pour financer des lieux de culte sur fonds public? Elle écrit: “Au lieu de financer le retour du religieux, on pourrait surtout consacrer cet argent au social et au culturel. Par exemple réduire le nombre d’élèves par classe dans les quartiers populaires. Mais ce n’est pas la priorité de notre président, pour qui un instituteur ne remplacera jamais un prêtre ou un pasteur”. Évidemment, dit et vu comme ça ... en gros, j’adhère.

Dans son papier hebdomadaire et synthétique (Dialogues), la médiatrice du journal, Véronique Maurus, a repris la question Dimanche 3 - Lundi 4/2/008 à partir des courriers de lecteurs de la semaine écoulée. Son titre: "Laïques mais pas Laïcards... ". Pas de surprises. Le sujet fâche. Le journal est accusé tantôt d’antisarkozysme primaire, tantôt de crypto-connivence avec les calotins... La médiatrice essaie de défendre le compromis, acceptant de se souvenir que le Monde lui-même a des “racines démocrates-chrétiennes” mais affirmant qu’il garde l’équilibre dans une approche de la société où “le fait religieux doit être observé dans toutes ses dimensions, historiques, éthiques et culturelles”. Concluant: “Il ne s’agit pas d’être pour ou contre mais de respecter, de rendre compte, d’organiser le débat ...”.

C’est bien joli tout ça me direz-vous, mais vous? En quelque sorte... moi?

Bah, je l’ai esquissé...
D’un vernis d’enfance tout à fait ordinaire, dans un milieu familial nettement catholique, baptême et communion, j’ai gardé j’en conviens ... des rejets religieux assez violents. Et je me suis toujours senti très proche du Brassens s’efforçant à la raison en chantant: “Anticlérical fanatique / Gros mangeur d’ecclésiastiques / Cet aveu me coûte beaucoup / Mais les hommes d’église hélas/ Ne sont pas tous des dégueulasses / Etc.”.
Très schématiquement, ma religion a été l’École, et le reste, et mon émotion et ma reconnaissance vont aux seuls apôtres du savoir, obscurs, entêtés, courageux, dignes, qui officient au fond des classes. Ensuite ...

Ensuite il faut repartir de là. Il ne me semble pas utile de “lutter” contre les religions, mais simplement indispensable de diffuser la rationalité qui permettra d’en cerner la relativité, le rôle, d’en déchiffrer les origines, et je l’espère, foi renouvelée dans l’esprit des Lumières, de les réduire à ce qu’elles me paraissent être, la perche vers laquelle se tend désespérément la main du noyé à qui on a oublié d’apprendre à nager.
Mais j’en sais, et de forts savants, qui n’en restent pas moins crédules.

Alors, comme la liberté de chacun s’arrête où commence celle des autres, je suis plutôt favorable à la position de Régis Debray quand il veut enseigner ”le fait religieux”, favorable à une approche d’information historique, culturelle, exhaustive et équilibrée, visant à resituer l’élève dans un monde où l’humanisme ne parvient pas à s’élever au dessus des réflexes de repliement, en essayant de lui en faire comprendre l’inanité, en essayant de le persuader de ceci que beaucoup dépend de sa propre décision, éclairée par ce qu’on lui enseigne et par ce qu’il apprend ( une décision que j’aimerais d’engagement, mais d’un engagement - quel qu’il soit - distancié et sceptique, aux antipodes de tout fanatisme), en essayant de lui insuffler aussi un espoir sans transcendance mais sans faiblesse qui le fasse œuvrer au quotidien pour un monde meilleur avec pour souci premier - revenant à Brassens - “de ne pas emmerder son voisin”.

Tout ça est un peu court ?
Et pourtant, rien d’autre ne compte que cela: se ressaisir de l’école, diffuser la pensée dont elle peut être porteuse, développer à travers elle les intelligences.
Comment ne pas voir que la plupart des maux dont on accuse la jeunesse - et pas nécessairement à tort - viennent de ce qu’on ne lui a rien donné à penser, de ce qu’on ne lui a pas appris à réfléchir, sachant hélas que le système éducatif - parlons pour nous, le système français, celui qu’on pourrait encore tâcher de sauver - en l’état de ses blocages, n’est plus apte à y parvenir.

Alors la réforme?
Bien sûr. Mais pas n’importe laquelle.
J’en ai déjà parlé. Y revenir? Peut-être. Et puis dire deux mots de la commission Pochard ... mais une prochaine fois.

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Commentaires
G
Un des objectifs politiques du projet est de permettre d’isoler, d’entre les « vrais » croyants ou non-croyants (votre croire ou non-croire modéré) aptes aux tolérances présupposées (à mes yeux largement majoritaires), les « faux » croyants: tous ceux qui se prétendent des "sachants" (votre croire - ou non-croire - absolu).<br /> <br /> Les premiers peuvent tout à fait (toujours à mes yeux) être laïques. Leur appui est indispensable à la défense de cette conquête commune.<br /> <br /> Les autres, dépouillés de la protection de fait des "croyants modérés" seraient plus faciles à combattre démocratiquement… tant qu’il est encore temps.
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S
[1] Accord avec la laïcité dans le cadre de laquelle vous faites vos propositions; pas de réserves sauf les tolérances supposées<br /> [2]Je crois qu'un "croire", dans ce que la croyance [à mes yeux] suppose de "magique", induit trop fortement le sentiment qu'on a - et seul - raison, et raison non pas "à côté" de l'autre, mais "contre". La tolérance est quand même à l'opposé de l'intégrisme qui flirte avec le fanatisme et qui représente le "croire" absolu. Pour être ouvert à l'autre, il faut croire ... très modérément. <br /> Cela aussi devrait pouvoir s'apprendre, par l'enseignement d'une histoire des religions qui, en marquant leur relativité, en induisant dès lors un nécessaire affaiblissement de leurs thèses, risque de soulever des oppositions frontales. <br /> <br /> J'adhère totalement à la phrase célèbre de la leçon inaugurale d'Ernest Renan au Collège de France: "Jésus, cet homme admirable ...". Et Renan s'est fait immédiatement virer ...<br /> <br /> Le "Comment faire?" est difficile...
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G
Je relance.<br /> Mais c'est de votre faute après tout, votre avis critique m'intéresse.<br /> <br /> Vous dites:<br /> <br /> 1- « Je doute que, formulées dans le cadre d'une laïcité à laquelle je souscris, les propositions soient perçues comme applicables. »<br /> <br /> Merci de lever mon doute (léger après relecture) sur la compréhension de cette phrase.<br /> La non applicabilité de ces propositions est elle, pour vous, uniquement liée aux tolérances supposées que vous explicitez ensuite ou à une conception de la laïcité à laquelle vous «souscrivez» et qui serait radicalement différente de celle qui est exprimée par ces mêmes propositions ? <br /> <br /> 2- «Elles présupposent, il me semble, des tolérances probablement incompatibles avec la démarche du "croire". »<br /> <br /> D’accord sur cette exigence de tolérances présupposées.<br /> <br /> En revanche, pour ce qu’est à mes yeux, le «croire», je n’y vois pas d’incompatibilité évidente ; au contraire même sur le fond du message que j’ai pu retenir d'une éducation à principes religieux.<br /> Et même si cela était opposé, il me semble que l’Etat, du fait même qu’il est laïque n’est pas tenu de reconnaître la validité d’objections fondées sur le "croire".
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S
Merci.<br /> En première lecture:<br /> La mise au point est spectaculaire dans son ampleur, sa technicité et l'évidente épaisseur de la réflexion qui la supporte...<br /> J'espère qu'elle intéressera.<br /> Je doute que, formulées dans le cadre d'une laïcité à laquelle je souscris, les propositions soient perçues comme applicables. Elles présupposent il me semble des tolérances probablement incompatibles avec la démarche du "croire". <br /> Mais cela vaut la peine d'y accorder attention.<br /> Et éventuellement (en deuxième lecture) d'y revenir...
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G
Le correspondant dont «l’amicale pression» semble avoir pu contribuer à faire découvrir, (un peu), le très pudique Sejan qui, pour poursuivre les références à Brassens, ne semble pas prêt, comme notre exhibitionniste président (la minuscule n’est pas faute involontaire), à faire sonner les « trompettes mal embouchées de la renommée », n’aura pu être indifférent à l'estime dont il a été crédité.<br /> Quant au point de vue, pas de réelle surprise (ni déception) sur la préconisation pour la résolution du problème : l’école. <br /> Pour le fond et le long terme tout à fait d’accord, mais là, dans l’immédiat, devant l’attaque législative de l’article II de la loi de 1905, (qui, en gros, interdit le financement des cultes) et la volonté d’aligner le statut des associations cultuelles sur celui des associations culturelles (pour légaliser l’attribution de fonds publics), qu’opposer, immédiatement, concrètement, au prétexte invoqué de l’injustice dont pâtiraient nos concitoyens musulmans quant à leur non mise à disposition de lieux de culte comme en bénéficient les catholiques ?<br /> Le « toilettage », non de la Loi de 1905 mais de celle de 1907 sorte de décret d’application de la première qui régit l’affectation des lieux de culte propriétés de l’Etat.<br /> <br /> Explications émanant d’un « engagement.… distancié et sceptique, aux antipodes de tout fanatisme ».<br /> <br /> Affirmons en avertissement deux convictions :<br /> - Il est indispensable d’aborder les éventuelles relations (ou non relations) entre le politique et le religieux sans passion, le plus rationnellement possible. <br /> - Il est indéniable que poser le problème des lieux de culte soulève, pour beaucoup, la crainte de l’atteinte au « sacré ». Ces lieux de pratiques, même s’ils n’ont plus la fréquentation qu’ils avaient il y a un siècle pour le culte catholique, restent des lieux à forte charge émotionnelle pour des moments forts de la vie et en particulier ceux de la naissance et surtout de la mort.<br /> Rares sont encore aujourd’hui ceux qui vont au bout de leur émancipation religieuse en demandant des obsèques civiles et totalement hors d’église. Preuve de la dimension plus largement «spirituelle » acquise par ces lieux. Et de façon strictement réaliste, ce pourcentage paraît extrêmement insuffisant pour avoir une chance de peser sur un processus législatif et sur une adhésion populaire à toute modification du statu quo.<br /> <br /> Pourtant, c’est bien de la modification d’une Loi dont il est question ici.Rappelons le: celle de 1907.<br /> <br /> Bref rappel historique préalable <br /> <br /> La loi de 1905 prévoyait la rétrocession des lieux de cultes « nationalisés » aux Eglises à condition qu’elles s’organisent en associations cultuelles. <br /> (Ce type d’organisation rendait démocratique la représentation des mouvements religieux). <br /> Le Vatican qui y voyait le péril d’une remise en cause de la légitimité de son pouvoir sur les croyants les a appelés à refuser la création de ces associations et à s’opposer aux inventaires des lieux de culte. <br /> Le refus de l’église catholique d’accepter la loi républicaine de 1905 et les rapports de force qu’elle a pu imposer à ce moment ont conduit le gouvernement républicain à reculer pour préserver la paix civile tout en essayant de sauver la face en adoptant la loi de 1907, qui, «adaptée» aux oppositions fortes du moment, malgré son coût pour les fonds publics, (et en contradiction déjà avec l’article II de la Loi de 1905) a été acceptée par « le peuple » et s’impose aujourd’hui légalement.<br /> Depuis donc un siècle, la religion qui a refusé d’accepter la loi républicaine, bénéficie et de façon exclusive de la mise à disposition gratuite d’immeubles publics pour l’exercice de son culte de la part de la République à laquelle elle s’est opposée.<br /> <br /> Prétextant répondre à « l’injustice » dont pâtissent de ce fait les autres religions, le Président de la République veut « toiletter » la Loi de 1905. Il prétend apporter de nouvelles discriminations dites « positives » avec des mesures qui exigent (ou permettent !) la révision de cette Loi. C’est la solution d’élargir les «privilèges » de l’église catholique en direction particulièrement des musulmans qui, jusqu’à la récente déclaration d’Ali Boubakeur, (proposition d’un moratoire de la loi de 1905) ne le demandaient même pas.<br /> <br /> Il est possible, au contraire, de s’appuyer sur cette Loi fondatrice de 1905 et de définir les conditions du « toilettage » de celle de 1907, conjoncturelle au contexte politique du début du 20ème siècle, tout en permettant d’adapter l’utilisation des lieux de culte aux besoins actuels de spiritualité exprimés par nos concitoyens en les traitant à égalité quel que soit leur choix.<br /> <br /> Ce « toilettage » nécessiterait préalablement l’analyse du Parc Immobilier Public mis à disposition de l’Eglise Catholique en tant que Richesse Patrimoniale Collective en reprenant leur classement actuel par les Bâtiments de France.<br /> <br /> En fonction de la valeur historique, architecturale, artistique, symbolique ou autre, de l’immeuble pour la Nation, l’Etat déciderait de le considérer, aujourd’hui,inaliénable ou «privatisable».<br /> <br /> Il céderait donc une partie de son patrimoine pour des raisons de bonne gestion économique et privatiserait les édifices ne présentant pas d’intérêt patrimonial pour lui. (Quand on voit ce que l’Etat a privatisé et privatise, il ne saurait contester l’intérêt économique de cette proposition) <br /> Les « locataires à titre gratuit » avant la vente auraient possibilité de préemption.<br /> Des facilités de paiement pourraient être envisagées et des mesures seraient prises pour inciter les « Eglises » à acheter en co-propriété les biens cédés. <br /> Les nouveaux propriétaires (exonérés de taxe d’habitation) pourraient bénéficier, en plus, de réductions de taxes foncières proportionnellement au nombre de co-propriétaires. <br /> Par cet intéressement commun, l’Etat faciliterait le rapprochement des communautés, rationaliserait l’utilisation des édifices et aiderait à la construction d’une meilleure connaissance réciproque au service du mieux vivre ensemble.<br /> <br /> Les édifices conservés par l’Etat, richesse culturelle publique, seraient, eux, gérés comme le sont les musées nationaux.<br /> Ils resteraient toutefois ouverts à location partielle dans des conditions précises à définir pour des pratiques spirituelles respectueuses des lieux. <br /> La priorité de location serait donnée au culte utilisateur avant la réorganisation.<br /> Le preneur paierait loyer et charges mais serait exonéré de Taxe d’habitation et bénéficierait alors sans ambiguïté de ses droits de locataire.<br /> Comme pour les édifices privatisés, pour une meilleure rationalité d’utilisation et un rapprochement des communautés, l’Etat inciterait le locataire prioritaire à accepter en co-location d’autres « Eglises » ou « Organisations spirituelles ».<br /> Le loyer pourrait alors être dégressif en fonction de l’importance de durée d’utilisation du bien loué collectivement. <br /> La Collectivité Publique propriétaire, quant à elle, affecterait prioritairement le revenu des loyers et visites à la rémunération des personnels de gardiennage, à l’entretien des bâtiments et à la mise en conformité progressive aux exigences de sécurité, d’hygiène et de confort actuels de ces bâtiments.<br /> <br /> Les biens qui ne trouveraient pas d’acheteurs, après désacralisation si nécessaire, seraient obligatoirement transformés en logements sociaux pour les communes qui ne satisfont pas aux exigences de la Loi en ce domaine.<br /> Leur usage serait libre pour les autres.<br /> <br /> L’Etat apporterait une aide particulière aux communes qui déjà en conformité avec cette Loi souhaiteraient poursuivre leur action pour l’aide à l’accès de logements sociaux avec les fonds obtenus grâce à la vente des autres édifices.<br /> La répartition diffuse sur tout le territoire de ces édifices contribuerait à une meilleure répartition de l’hétérogénéité sociale et donc à lutter contre les ghettos des banlieues.<br /> <br /> Guy Cirla
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