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AutreMonde
23 novembre 2007

À travers blogs ...

Un petit tour chez Brighelli... Je continue à suivre d’un peu loin “Bonnet d’âne”, le blog de Jean-Paul Brighelli, dont la vocation affirmée est d’écoper, de colmater les voies d’eau dans les cales du navire Éducation Nationale. Les innombrables commentaires qui accompagnent les prises de position du maître des lieux sont le plus souvent décourageants de ringardise quand ils ont un rapport avec le billet posté, mais enfin j’essaie au moins de suivre les propos du “patron” tout en en déplorant l’autosatisfaction systématique et la faible force propositionnelle assez constante. RÉCEMMENT.... - et c’est sur ce thème que je réagis d’abord - on y a trouvé un compte rendu fourni de ceci (je laisse la parole à l’auteur): “Le mercredi 7 novembre s’est tenue au ministère, rue de Grenelle, une réunion plénière de tout ce que la France de la refondation scolaire compte de gros bras et de petites mains. Face au ministre, encadré de ses principaux conseillers (Mark Sherringham, Philippe Court, Yves Cristofari et Laure D.), se tenaient aussi bien les représentants d’organisations ayant pignon sur rue (le GRIP via Jean-Pierre Demailly, Michel Delord et Guy Morel, Sauver les Lettres à travers Michel Buttet et Agnès Joste, Reconstruire l’École par Pedro Cordoba himself, Bernard et Françoise Appy pour la Troisième voie, Brigitte Étienne pour LIRAS, et j’en passe), et des “personnalités” aussi éclectiques que Danièle Sallenave, Rachel Boutonnet, Cécile Ladjali, Marie-Christine Bellosta, Catherine Kintzler, Marc Le Bris, Denis Kambouchner, Eric Zemmour, et un ou deux autres ... La lettre d’invitation au ministère ne laissait guère planer de doute sur l’objet de la réunion et les options: “D’une manière récurrente, des voix se font entendre pour stigmatiser la faillite de l’École républicaine et la destruction programmée de l’enseignement des disciplines, du cours préparatoire au lycée ...”. Restait au ministre, comme il le précisait, à entendre ce qui pourrait se dire, les conclusions lui appartenant. Un ministre, comme un metteur en scène, est le seul habilité à dire le mot essentiel: “Action!”. Le tour de table dura longtemps. On avait des choses à (se) dire. (...)" ON AURA PEUT-ÊTRE COMPRIS que le pudique et discret (?) “Laure D.” désigne Laure Darcos. Tiens, comme Xavier? On aura également deviné que dans les “un ou deux autres [participants]” on trouvait Jean-Paul Brighelli. On mérite enfin de savoir que la familiarité “Pedro Cordoba himself” est un clin d’œil de connivence, le susdit étant des très réguliers commentateurs de “Bonnet d’âne”. Voilà donc Darcos prenant la température d’une “opposition républicaine au pédagogisme ambiant” qui fonde beaucoup d’espoir sur ce qu’elle croit pressentir chez lui qui irait dans son sens. Soit. Cinq pages de résumé brighellien pour un entretien de quatre heures et cette conclusion: “ Revoyons-nous, suggéra le ministre en repartant en hâte vers ses fonctions”. Cela me paraît un peu beaucoup ressembler à un: “Et maintenant, retournons à nos moutons” mais enfin, apparemment, cela fut entendu comme porteur d’espoir .... Et le corps même des échanges? Paraphrasant Thierry le Luron, du temps qu’il moquait Chaban-Delmas: “Je le crains assez vain, comme on dit à Bordeaux”. On a tourné en rond sur des poncifs n-fois ressassés et resucés: éloge des programmes du primaire de 1923, minimalistes, clairs, lisibles; affirmation qu’il faudra bien un jour dire “la vérité sur l’école” (!); nécessité de revenir à “l’école de la transmission”; haro sur la réduction des horaires en général et du français en particulier; appel à la réconciliation avec les œuvres majeures et à la restauration “d’exercices d’admiration” : “la culture contre la barbarie” ; hypothèse audacieuse (“Plusieurs des participants se sont demandé ...”) de l’abandon de la mixité et d’un retour aux ”classes de filles”; pré-formation des élèves de Collège à une insertion universitaire harmonieuse [là, j’ai quand même failli tomber de ma chaise!]; nouvelle hypothèse audacieuse [mais cette fois parce que de simple bons sens! ...]: “chercher à faire mieux avec que nous avons déjà”; affirmation - on n’arrête plus l’imagination - qu’il faudrait que l’Éducation “devienne une grande cause nationale”; rappel: “calcul, lecture, écriture doivent devenir des actes réflexes”; interrogation sur le rôle réel des maternelles [aie! délicat,ça! et c’est Darcos qui ose et pose la question ...]; coup de couteau dans le dos de “l’éducabilité de chacun et de tous” chère à Philippe Meirieu en présupposant qu’on aura fait un grand pas “quand on cessera d’user d’une langue de bois et qu’on ne s’interdira plus de dire que certains enfants ont de vraies difficultés structurelles ...”; évocation du problème de la formation des maîtres [il était temps! Je ne voyais rien venir... et ça reste très allusif...] et pour finir, appel au soutien du ministère en faveur “d’un contre-courant instructionniste [qui] puisse faire circuler ses contrepoisons avec la même facilité [... que ces salauds de constructivistes, of course!]”. IL Y A VRAIMENT à boire et à manger là-dedans. Et rien pourtant qui se structure en vision opérationnelle d’une reconstruction de l’école sur de bonnes et autres bases. Quelle perte de substance que ces dépenses d’énergie jérémiantes et pleurnichardes! Tout ce qui est dénoncé n’est pas faux, des pistes non-caricaturales pourraient se deviner après lissage et élimination des âneries (les classes de filles, par exemple...). Mais enfin ce monument d’incompréhension de la situation qu’est l’appel à une pré-formation aux accès universitaires dès le Collège signe quand même un fantasme élitiste totalement dépourvu de sens, porteur de cet effondrement même de l’efficacité de la scolarité obligatoire qui est pourtant déploré! Oui, la lecture de ces feuillets attriste. Elle donne le sentiment que rien ne pourra nous sortir de là, car les voies à suivre sont trop à l’écart des modes de pensée de ceux-là mêmes qui exigent le plus des changements. Mais Jean-Paul Brighelli s’enchante de la séance; satisfactions de chapelle; on a communié entre soi, syndrome du petit village gaulois en bandoulière. Gâchis. Pas terrible comme brain-trust, la brochette de V.I.P. citée en début de compte-rendu... Et pas étonnant. Le manque d’imagination éducative et d’efficacité prospective est l’une des caractéristiques essentielles du cadre supérieur comme du conseiller ministériel de l’Éducation nationale. Quant aux enseignants, mes tristes frères .... EN ALLANT VÉRIFIER un détail, je vois que “Bonnet d’âne” s’est depuis le compte-rendu précédent enrichi d’un nouveau billet du même Brighelli, d’abord partant en guerre contre “Le sujet d’invention”, puis décidant de retourner l’affaire à l’avantage de la pédagogie qu’il souhaite. Le “sujet d’invention”, épreuve du baccalauréat de français, est une pomme de discorde entre professeurs de lettres et le fruit assumé des cogitations de la “Commission des programmes en Lettres (Français, Littérature comparée, Langues et littératures anciennes) au Ministère de l’Éducation Nationale” présidée de 1992 à 2002 par Alain Viala, professeur à la Sorbonne et spécialiste éminent de la chose littéraire presque sous toutes ses formes. La vision brighellienne est celle qui suit: “Un fait est sûr : le « sujet d’invention » du Bac est absurde dans la forme qu’il a fini par prendre (en gros, la rédaction d’un texte argumentatif, cette panacée qui a tué l’enseignement du fait littéraire, sous une forme plus ou moins familière — lettre, dialogue, etc. — rien qui mobilise la moindre connaissance littéraire), et impossible à corriger (...) Exemple ? (...) un tel sujet en 2003 : En s’appuyant sur la lecture d’une longue page de Pierre Loti extraite de « Fantôme d’Orient » (qui est plus ou moins la suite, vingt ans après, de « Aziyadé »), (...) les élèves devaient, s’ils choisissaient le dit «sujet d’invention», développer le synopsis suivant : «Loti est allé à Stamboul "remuer toute cette cendre..." (dans "Eh bien ! [...] cette cendre.") à la recherche d'Aziyadé, sans aucun résultat. Vous rédigerez l'extrait du journal de voyage qu'il a pu écrire sur le bateau du retour, en confrontant ses rêves à la réalité.» Ce qui supposait, dans l’ordre, de connaître Loti (je doute que qui que ce soit ait traité un roman de Loti en Première) et de savoir en imiter le style quelque peu fin de siècle, de savoir ce qu’est l’esthétique d’un «log-book», et de maîtriser les allers-retours entre passé et présent — un jeu classique pour un mémorialiste, mais assez ardu à 17 ou 18 ans… Sans compter l’appel à la nostalgie, qui, comme chacun sait, n’est plus ce qu’elle était… Bref, c’était d’une ambition démesurée — surtout si l’on tient compte du fait qu’un tel sujet s’adressait à des adolescents qui avaient déjà eu droit à un Primaire réaménagé (pas autant qu’aujourd’hui, mais le pédagogisme ne date pas d’hier), un Collège tout à fait «unique», et des cours de Seconde / Première qui en fait d’objets d’étude les initiaient déjà surtout à la communication — la vision au moins qu’en ont pas mal de profs de Lettres… Ayons pourtant de l’ambition pour l’école. Ce sujet aberrant, faisons-le entrer dans le champ du possible, demandons-nous comment le traiter — demain. Quelle maîtrise du français est nécessaire ; quelle immersion dans la littérature, dès le Collège (et même avant) est indispensable ; quelle habitude de l’écrit suppose la maîtrise d’un tel sujet. Voilà le programme. Plutôt que de le récuser a priori, cet «exercice d’invention» pourrait être le but ultime de l’enseignement des Lettres : apprendre à lire / apprendre à écrire ne sont que les deux facettes d’une même activité, qui est l’accession au Texte. Finissons-en avec les pseudo-analyses pseudo-structuralistes, et revenons à la littérature comme objet de volupté — parce qu’il y a deux voluptés conjointes à savoir lire et à savoir écrire.(...) “ ON NOTERA QU'UN “log-book” ou “logbook” est un journal de bord. C’est ce terme qui a donné par déformations successives: “blog”! Je ne m’appesantirai pas sur le fond du plaidoyer, mais je m’amuserai plutôt à souligner que ce n’est visiblement pas Alain Viala qui, au moins sous la forme critiquée, a inventé ... “le sujet d’invention”. On trouve chez Marcel Proust, et très éclairant, un long passage de “À l’ombre des jeunes filles en fleurs” (fin des années 1910) qui lui est, exemples à l’appui, consacré, le situant en outre, ô temps bénis des pédago-passéistes, au niveau ... du certificat d’études! À vos rêves, Brighellistes, relisez avec moi!: "(...) il faut que je vous montre la lettre que Gisèle m'a écrite ce matin. Je suis folle, je l'ai dans ma poche, et dire que cela peut nous être si utile! Gisèle avait cru devoir adresser à son amie, afin qu'elle la communiquât aux autres, la composition qu'elle avait faite pour son Certificat d'Études. Les craintes d'Albertine sur la difficulté des sujets proposés avaient encore été dépassées par les deux entre lesquels Gisèle avait eu à opter. L'un était: “Sophocle écrit des Enfers à Racine pour le consoler de l'insuccès d'Athalie” L'autre: “Vous supposerez qu’après la première représentation d'Esther, Mme de Sévigné écrit à Mme de Ia Fayette pour lui dire combien elle a regretté son absence”. Or Gisèle, par un excès de zèle qui avait dû toucher les examinateurs, avait choisi le premier, le plus difficile, de ces deux sujets, et l'avait traité si remarquablement qu'elle avait eu quatorze et avait été félicitée par le jury. Elle aurait obtenu la mention “très bien” si elle n'avait “séché” dans son examen d'espagnol. La composition dont Gisèle avait envoyé la copie à Albertine nous fut immédiatement lue par celle-ci, car, devant elle-même passer le même examen, elle désirait beaucoup avoir l'avis d'Andrée, beaucoup plus forte qu'elles toutes et qui pouvait lui donner de bons tuyaux. “Elle en a eu une veine, dit Albertine. C'est justement un sujet que lui avait fait piocher ici sa maîtresse de français.” La lettre de Sophocle à Racine, rédigée par Gisèle, commençait ainsi: “Mon cher ami, excusez-moi de vous écrire sans avoir l'honneur d'être personnellement connu de vous, mais votre nouvelle tragédie d'Athalie ne montre-t-elle pas que vous avez parfaitement étudié mes modestes ouvrages? Vous n'avez pas mis de vers que dans la bouche des protagonistes, ou personnages principaux du drame, mais vous en avez écrit, et de charmants, permettez-moi de vous le dire sans cajolerie, pour les chœurs qui ne faisaient pas trop mal, à ce qu'on dit, dans la tragédie grecque, mais qui sont en France une véritable nouveauté. De plus, votre talent, si délié, si fignolé, si charmeur, si fin, si délicat, a atteint à une énergie dont je vous félicite. Athalie, Joad, voilà des personnages que votre rival, Corneille, n'eût pas su mieux charpenter. Les caractères sont virils, l'intrigue est simple et forte. Voilà une tragédie dont l'amour n'est pas le ressort et je vous en fais mes compliments les plus sincères. Les préceptes les plus fameux ne sont pas toujours les plus vrais. Je vous citerai comme exemple: De cette passion la sensible peinture Est pour aller au cœur la route la plus sûre. Vous avez montré que le sentiment religieux dont débordent vos chœurs n'est pas moins capable d'attendrir. Le grand public a pu être dérouté, mais les vrais connaisseurs vous rendent justice. J'ai tenu à vous envoyer toutes mes congratulations auxquelles je joins, mon cher confrère, l'expression de mes sentiments les plus distingués.” Les yeux d'Albertine n'avaient cessé d'étinceler pendant qu'elle faisait cette lecture: “C'est à croire qu'elle a copié cela, s'écria-t-elle quand elle eut fini. Jamais je n'aurais cru Gisèle capable de pondre un devoir pareil. Et ces vers qu'elle cite! Où a-t-elle pu aller chiper ça?” L'admiration d'Albertine, changeant il est vrai d'objet, mais encore accrue, ne cessa pas, ainsi que l'application la plus soutenue, de lui faire “sortir les yeux de la tête” tout le temps qu'Andrée, consultée comme plus grande et comme plus calée, d'abord parla du devoir de Gisèle avec une certaine ironie, puis, avec un air de légèreté qui dissimulait mal un sérieux véritable, refit à sa façon la même lettre. “Ce n’est pas mal, dit-elle à Albertine, mais si j'étais toi et qu'on me donne le même sujet, ce qui peut arriver, car on le donne très souvent, je ne ferais pas comme cela. Voilà comment je m'y prendrais. D'abord, si j'avais été Gisèle, je ne me serais pas laissée emballer et j'aurais commencé par écrire sur une feuille à part mon plan. En première ligne, la position de la question et l'exposition du sujet; puis les idées générales à faire entrer dans le développement; enfin, l'appréciation, le style, la conclusion. Comme cela, en s’inspirant d'un sommaire, on sait où on va. Dès l'exposition du sujet ou si tu aimes mieux, Titine, puisque c'est une lettre, dès l’entrée en matière, Gisèle a gaffé. Écrivant à un homme du XVIIe siècle, Sophocle ne devait pas écrire: mon cher ami. — Elle aurait dû, en effet, lui faire dire: mon cher Racine, s'écria fougueusement Albertine. Ç'aurait été bien mieux. — Non, répondit Andrée sur un ton un peu persifleur, elle aurait du mettre: “Monsieur”. De même, pour finir elle aurait dû trouver quelque chose comme: “Souffrez, Monsieur (tout au plus, cher Monsieur), que je vous dise ici les sentiments d'estime avec lesquels j'ai l'honneur d'être votre serviteur.” D'autre part, Gisèle dit que les chœurs sont dans Athalie une nouveauté. Elle oublie Esther, et deux tragédies peu connues, mais qui ont été précisément analysées cette année par le Professeur, de sorte que, rien qu'en les citant, comme c'est son dada, on est sûre d'être reçue. Ce sont Les Juives de Robert Garnier et l'Aman, de Montchrestien.” (...) “Ensuite, reprit Andrée sur un ton d'imperceptible dédain à l'égard de camarades plus puériles, mais heureuse pourtant de se faire admirer et attachant à la manière dont elle aurait fait sa composition plus d'importance qu'elle ne voulait le laisser voir, Sophocle aux Enfers doit être bien informé. Il doit donc savoir que ce n'est pas devant le grand public, mais devant le Roi-Soleil et quelques courtisans privilégiés que fut représentée Athalie. Ce que Gisèle dit à ce propos de l'estime des connaisseurs n'est pas mal du tout, mais pourrait être complété. Sophocle, devenu immortel, peut très bien avoir le don de la prophétie et annoncer que selon Voltaire Athalie ne sera pas seulement “le chef-d'œuvre de Racine, mais celui de l'esprit humain”. Albertine buvait toutes ces paroles. Ses prunelles étaient en feu. Et c'est avec l'indignation la plus profonde qu'elle repoussa la proposition de Rosemonde de se mettre à jouer. “Enfin, dit Andrée du même ton détaché, désinvolte, un peu railleur et assez ardemment convaincu, si Gisèle avait posément noté d'abord les idées générales qu'elle avait à développer, elle aurait peut-être pensé à ce que j'aurais fait, moi, montrer la différence qu'il y a dans l'inspiration religieuse des chœurs de Sophocle et de ceux de Racine. J'aurais fait faire par Sophocle la remarque que si les chœurs de Racine sont empreints de sentiments religieux comme ceux de la tragédie grecque, pourtant il ne s'agit pas des mêmes dieux. Celui de Joad n'a rien à voir avec celui de Sophocle. Et cela amène tout naturellement, après la fin du développement, la conclusion: “Qu'importe que les croyances soient différentes ?”. Sophocle se ferait un scrupule d’insister là-dessus. Il craindrait de blesser les convictions de Racine et, glissant à ce propos quelques mots sur ses maîtres de Port-Royal, il préfère féliciter son émule de l'élévation de son génie poétique.” L'admiration et l'attention avaient donné si chaud à Albertine qu'elle suait à grosses gouttes. Andrée gardait le flegme souriant d'un dandy femelle. “Il ne serait pas mauvais non plus de citer quelques jugements des critiques célèbres”, dit-elle avant qu'on se remit à jouer. “Oui, répondit Albertine, on m’a dit cela. Les plus recommandables en général, n'est-ce pas, sont les jugements de Sainte-Beuve et de Merlet? —Tu ne te trompes pas absolument, répliqua Andrée qui se refusa d'ailleurs à lui écrire les deux autres noms malgré les supplications d'Albertine, Merlet et Sainte-Beuve ne font pas mal. Mais il faut surtout citer Deltour et Gascq-Desfossés.” (...)" LA CITATION EST LONGUE et je n’en ferai pas l’analyse de texte, l’approche “culturelle, historique, esthétique” qu’en exige(rait) Danielle Sallenave (in réunion dont compte-rendu précédent...), d’autant que si Sainte-Beuve a survécu dans nos mémoires, qui se souvient de Merlet (Gustave; professeur de rhétorique à Louis-le-Grand, auteur d’un rapport (1889) sur l’Enseignement du Français et d’Études littéraires sur le théâtre Classique, ...), de Deltour (F.Deltour, auteur (1890) d’une Histoire de la littérature grecque, d’un essai titré “Les ennemis de Racine”, ...), de Gascq-Desfossés (non répertorié!...)?, qui de Robert Garnier (1544-1590; même si nous lisons dans le Robert: ...“Les Juives”, tragédie avec chœurs, [où] le théâtre de la renaissance a atteint son plus haut degré de perfection), de Montchrestien (1575-1621; continuateur du précédent)?... Incidemment, les deux vers cités par Gisèle dans son devoir sont de Boileau (Art poétique). Mais enfin, sincèrement, ça valait le détour, non? Flatteur pour Brighelli et amusant! Le voici dialoguant, ou bien polémiquant de conserve avec Proust, qui reprend à son compte ses questionnements à venir. On appelle cela une “réminiscence anticipée”. Et Viala lui, de son côté, ne fait finalement que du “suivisme”! SUR LE “COLLÈGE UNIQUE” enfin, je vois une note du 18 novembre qui se veut équilibrée dans une interrogation multipistes sur la meilleure façon d’avancer, mais qui passe à côté de l’essentiel: la nécessité d’une conception d’ensemble du bloc “scolarité obligatoire”. Le simple maintien dans la réflexion de la césure Primaire/Collège, l’évocation du professeur des écoles qui pourrait aller rendre des services en sixième, du professeur de collège qui pourrait aller faire de la promotion en CM2, marque l’incompréhension du problème. De même pour le constat des différentiels de goûts et d’aptitudes selon les champs disciplinaires qui pourraient faire envisager des progressions éclatées avec des groupes de niveau à composition variable, constat fait mais immédiatement assorti de la crainte de voir dissous le groupe-classe, qui marque une pusillanimité peu imaginative devant l’évidence: deux mi-temps, l’un articulé autour d’activités diversifiées de socle commun et visant à la structuration, avec son système de valeurs, de cette micro-société que doit être le groupe-classe, l’autre installé dans la poursuite de l’excellence individuelle optionnelle et visant la construction d’un profil de connaissances personnalisé et optimisé. On y viendra, j’en suis certain, mais ... c’est lent! PAR QUELQUE BOUT qu’on prenne toutes ces réflexions, il y manque malgré tout deux choses essentielles: - la primauté absolue de la compétence scientifique, de la culture, de la curiosité intellectuelle des maîtres sur la notion de programme.... et donc une refonte-révision complète de la formation et du recrutement des enseignants. - l’exigence décisive de l’autonomie des établissements et de la prise en charge par des équipes réellement constituées - placées dans les conditions matérielles et dotées des moyens nécessaires à leur fonctionnement - d’une politique pédagogique et de formation respectueuse d’objectifs nationaux mais à cohérence et modalités locales. Ne pas poser cela d’abord vide une prospective éventuelle de beaucoup de son intérêt.
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Commentaires
Y
bonjour m'sieur !<br /> <br /> j'ai un peu pitié de vous, de votre solitude, mais, aussi, je ne comprends pas pourquoi vous causez exactement comme ceux que vous fustigez ( .... je sais, le mot à la mode c'est 'stigmatiser' mais j'emmerde la mode ! c'est clair, ça !)<br /> oui, la clarté, la simplicité, l'honnêteté, la naïveté .... tous ces mots galvaudés, roulés dans la fange de l'intellect lustré au barane de l'éduc nat !!!!<br /> <br /> les enseignants sont des ânes qui braient que l'enseignement est entre les mains de mules !<br /> c'est là que le bats blesse, non ?<br /> <br /> allez, 'bon' continuation comme dit l'autre !!!!!!!
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A
bonjour<br /> bon continuation<br /> merci
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AutreMonde
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