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AutreMonde
5 février 2007

Plukontumeur?

Le couplet (grinçant?) de Robert Solé dans le numéro du Monde daté de samedi 3 février (dernière page) en faveur des parachutes dorés de “nos” grands chefs d’entreprise et autres capitaines d’industrie me laisse dubitatif.
Voyons, c’est du second degré, nécessairement .... mais la chute me perturbe: De nos paras ne faisons pas des parias .
Attraction verbale et spiralée du “bon mot”? Sans doute, sans doute et qui comme souvent déséquilibre la pensée, mais cette rime pauvre pour cadres riches m’a été en première lecture odieuse.Du coup j’ai relu le billet en son entier et ... je doute de sa pertinence. Puisque le texte est court, autant le recopier. Voici :

Bien qu’ayant quitté son poste volontairement, la présidente du Printemps bénéficie d’une indemnité de départ de 2,5 millions d’euros. C’est un parachute doré de taille M (il existe du L, du XL et du XXL).
Naturellement, cette information provoque les jérémiades habituelles. Que n’avait-on entendu lorsque le pauvre Antoine Zacharias, ex-PDG de Vinci, s’était séparé de son fauteuil pour à peine 13 millions d’euros!
Il se trouve toujours des jaloux, de petits salariés frustrés et quelques socialo-communistes ringards pour dénoncer une récompense méritée. On oublie les responsabilités écrasantes de ces serviteurs de la Croissance, les conditions épouvantables dans lesquelles ils travaillent (et pas 35 heures s’il vous plaît). Si leurs salaires sont vingt ou quarante fois supérieurs aux nôtres, n’est-ce pas parce qu’ils sont cent fois plus entreprenants, plus intelligents, plus humains et plus cultivés que nous?
Assez d’égalitarisme à la noix! Le saut en parachute, réservé aux membres du club, appelle admiration et respect. De nos paras, ne faisons pas des parias
.

Alors? Oui, le second degré est certain, oui, le “Billet” quotidien confié à Solé “doit” faire au moins sourire, mais l’éthique est à ce point violée dans ces manipulations indemnitaires, qu’aucune argumentation d’aucune sorte ne saurait aucunement justifier, que j’ai même du mal à y songer avec subtilité, dans la nuance. On touche aux questions de principe et j’ai beaucoup de difficultés, là, avec la demi-teinte.

J’ai consulté ma belle-mère qui me sert épisodiquement de Pythie (mais si! Il faut savoir résister aux idées reçues) et j’ai eu droit à une volée de bois vert: “Mon pauvre garçon, peut-on être aussi sot! Mais bien sûr qu’il est clair, net et rigolo, le billet de Solé, décidément, vous ne comprenez jamais rien”. Ma foi, sans doute ... et les vigoureuses exhortations de la nonagénaire à l’accent oranais qui charme de temps en temps par ses oracles mes questionnements métaphysiques eussent dû sans appel me remettre sur le droit chemin, mais ...

Car il y a un mais, qui au delà des formulations à l’ironie pour moi trop retenue de Solé s’étend jusqu’aux responsabilités du Journal. Et ce “mais” est en page 14 du même numéro, s’étale assez complaisamment dans un fauteuil pivotant en cuir, le doigt levé, sous un double portrait - sauf erreur - de Samuel Beckett. Et ce “mais” se nomme Alain Minc. Et la colère me reprend, devant la défense et illustration des sacs d’écus de Zacharias que présente ledit “mais” : Vu la façon dont il a développé Vinci, il n’est pas anormal qu’il se fasse en cinq ans le patrimoine qu’un patron se fait habituellement en vingt ans .

Ainsi donc Alain Minc est non seulement président du conseil de surveillance du Monde, mais aussi un excellent humoriste, fin, très second degré à la Robert Solé. On devrait lui confier plus souvent le “Billet” de dernière page. Son entretien de la page 14, dont l’extrait ci-dessus, est réellement tordant, de bout en bout. Au point qu’un doute me saisit et qu’il me reste une question: Alain Minc, Robert Solé, bon sang!, lequel est le pseudonyme de l’autre?

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Commentaires
S
C'est vrai, je suis assez débordé en ce moment mais pour des raisons autres que votre clin d'œil amical ne le subodore. Sur le fond de vos remarques, je me désole de les partager, et Dhombres pour tout dire "déconne", avec Ségolène-Bécassine entre autres. Il délaisse la subtilité pour l'insulte et ne se grandit pas.La madone est décevante ces temps-ci, certes, mais c'est un autre problème et qui mérite un autre traitement....
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G
Voilà pourquoi le blog n'était pas renseigné aussi assiduement comme on dit des papiers administratifs: belle maman était dans la parages. Bien le bonjour. Il y avait tant matière à s'émouvoir à la seule lecture du Monde ces temps. Je leur ai écrit:"J’ai laissé passer du temps pour essayer d’échapper au tempo provocation/réaction mais ma déception n’est pas dissipée. Je ne veux pas jouer le chantage au désabonnement, suivant nombre de mes amis, la presse écrite restant un de mes derniers lieux de culte. « Libération » journal immuablement jeune, je ne peux revenir en arrière. Reste « Le Monde » dont je ne voulais pas croire qu’il était « vendu » à ce point comme de trop simplistes l’ont toujours soupçonné. Que la hiérarchisation des sujets reflète vos partis pris, c’est la loi, mais lorsque l’insulte explicite alterne avec l’allusion fielleuse dans la rubrique télé quelle dégringolade ! Le chroniqueur voudrait imposer ses images très « Bébète show », il ferait bien de s’inspirer des « Guignols de l’info » qui retrouvent parfois leurs lectures pertinentes quand elles n’entrent pas dans les conformismes de l’heure. Dhombres serait-il à ce point victime de la médiocrité du média qu’il pourrait observer avec recul ? Il nous donnerait à décrypter plutôt que nous raconter platement une émission quand il s’abstient à regret - pour un temps - de « dire du mal » Et dire que le même Dhombres parle de Mamie Nova pour Le Pen Marine!
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