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AutreMonde
21 octobre 2006

Divertissements ...

Un repentir, d’abord. Finalement, les deux derniers épisodes de l’Etat de Grace – sur France2 – ne méritaient pas tous les reproches faits l’autre jour (chronique du 13/10 ) aux quatre premiers. On y avait un peu plus d’Etat sans y avoir moins de Grace. Tout ça était finalement amusant. Léger, invraisemblable, caricatural, absurde … mais amusant. Ou alors je suis devenu accro à Anne Consigny jusqu’à l’aveuglement. Cela dit, il y avait en second rôle une fort belle enfant, une Anelise Hesme aux traits vaguement teintés d’un orientalisme plein de charme. Feuilletonnesquement sortie de Normale Sup, la mignonne n’était pas très sage et même un peu-beaucoup adultérophile, au profit d’un garde du palais (de l’Elysée)… Bah, tous ceux qui ont échoué au concours d’entrée, vengés, le lui pardonneront : le cocu était polytechnicien. Allez, tout ça est bouclé, fini, rangé, on n’en parle plus. On revient à la vraie présidentielle, et j’attends toujours d’y voir plus clair dans les projets «éducatifs» - s’il y en a ! - des concurrents.

Dans l’immédiat, avec de Robien toujours en place rue de Grenelle, c’est la Corse éducative qui fait rire. Le ministre le mieux coiffé de la République y a envoyé – à moins qu’elle n’y soit allée « proprio motu » - l’Inspection Générale. Quatre «pédagogues» (IGEN) et trois « administratifs » (IGAENR). Leur rapport, daté de juillet dernier, fait deux petites colonnes – mais saignantes – d’Antoine Albertini dans Le Monde de Dimanche-Lundi 15-16/10. Les incipits du rapport et de l’article méritent le rapprochement.

Celui de l’Inspection Générale est un modèle de langue de bois et une parfaite illustration de la rédaction administrative «faux-cul». Savourons : «La Corse est une île située à 170 km de Nice et du continent français (…. d’où des …) caractéristiques générales (qui comportent) à la fois des avantages et des inconvénients (ce qui représente) en même temps un facteur explicatif de certaines situations et une source de progrès». Franchement, il faut oser pour aller aussi loin dans la vacuité ringarde et le subliminal bridé ! On va en apprendre, des choses, à ce rythme là !

Chez Albertini, qui veut tirer la substantifique moelle des 132 pages en prose des «Généraux», l’attaque est plus directe et la concision synthétique sans appel. Son résumé liminaire de la situation : «Des cancres confortés dans leur indolence par des parents démissionnaires et encadrés par des professeurs incapables». Joli, non ? Et quand on feuillette le rapport, et bien … c’est effectivement ce qu’on y trouve, sous la traditionnelle phraséologie du fonctionnaire prudent. Sautant aux yeux au hasard d’une lecture en biais, il ressort que : le corps enseignant, âgé, s’est débrouillé (?) pour comporter un taux étonnant de natifs de l’île, et ses diplômes sont bien souvent davantage le fruit de la promotion interne que la marque d’un succès aux difficiles concours externes de recrutement; le zèle pédagogique des maîtres peut se trouver en rude concurrence avec les exigences de leur éventuel investissement dans des activités touristiques parallèles; les structures de formation complémentaires (Inspection Régionale – IUFM) sont en guerre ouverte et leurs escarmouches nuisent gravement à l’efficacité de leurs missions; les stagiaires professeurs des écoles sont visités-conseillés exceptionnellement souvent … parce qu’il faut bien que les formateurs de l’IUFM témoignent – faute de cours à assurer – d’une activité justifiant leur affectation; les succès au baccalauréat sont statistiquement tout à fait honorables … puisqu’en Corse, la moyenne ailleurs exigée de 10 s’interprète – il faut être humain – à 8,5 (avec des printemps si chauds, comment voulez-vous boucler les programmes ? D’ailleurs un conseil se fait jour : prévoir à l’heure où le thermomètre monte des voyages scolaires vers l’Europe du Nord, au climat plus roboratif). Etc. Pas mal, non ? Mais le pire, dans cet affligeant constat, c’est que bien sûr, peu de choses s’ensuivront. Pourquoi en Corse, mieux qu’ailleurs, le ressaisissement cesserait-il d’être une notion vague et un concept mou ?

On préfèrera rire sur des thèmes portant moins à conséquence. Par exemple, tous les soirs hors week-end, à 20h35 sur M6, après les niaiseries souriantes de Cendrine qui assure un peu de publicité à EDF, on conseille fortement la régression potache d’Alexandre Astier, concepteur-créateur-producteur-acteur dans Kaamelott. Ce type a un indiscutable talent pour réécrire, dans des saynètes quotidiennes de quelques minutes, le cycle du roi Arthur. Les Monty Python sont déjà passés par là, mais la manière très peu « british » d’Astier renouvelle le genre. Et puis il a su s’entourer d’une troupe d’acteurs épatants qui rendent savoureux même les épisodes moins inspirés. Ses chevaliers de la Table ronde sont d’improbables bras cassés, avec en première ligne Perceval, merveilleux débile léger et Lancelot, puceau illuminé ; la Guenièvre de service, impayable idiote aux accents de Catherine Frot, afflige Arthur de beaux-parents assez inénarrables et d’un lamentable beau-frère ; etc. Tout ça et une bonne demi-douzaine de personnages secondaires récurrents aux personnalités bien dessinées installe, appuyé sur un vrai sens du comique de situation et des jeux de langage, nombreux, de petits rendez-vous télévisuels d’une très réjouissante cocasserie. On peut ne pas regarder ? Sans doute… Mais on ne sait pas de quoi on se prive !

On donne un Feydeau au Ciné Théâtre 13, 1 avenue Junot, dans le dix-huitième : La dame de chez Maxim. Salomé Lelouch, fille de son bien connu père et d’Evelyne Bouix, qui ne l’est guère moins, assure la mise en scène. On trouve à l’affiche Rachel Arditi, nièce sauf erreur de Pierre, qui est ou fut comme chacun sait le compagnon d’Evelyne après qu’elle ait quitté Claude (vous suivez ?). Elle incarne avec un abattage certain la môme crevette (Et allez-donc, c’est pas mon père !) , ramenée chez lui dans les brouillards d’une soirée en célibataire trop arrosée par l’honnête docteur Petypon (Nicolas Martinez, honorable) qui va passer la pièce à gérer ce malencontreux faux pas. Raphaëlle Moussafir, que j’avais beaucoup aimée en auteur-interprète du monologue Du vent dans mes mollets (le texte vient d’être édité, on le trouve en librairie) est une Madame Petypon d’anthologie et dans les personnages secondaires, le rôle fût-il très court, les passages en scène d’Isabelle Jeanbrau en duchesse provinciale nous valent quelques instants lumineux. Il y a une petite faiblesse dans les rôles masculins malgré un solide Général (Arnaud Saint-Père), mais Salomé Lelouch et sa petite équipe ont fait un travail inventif et sympathique dans ce qui apparaît comme une adaptation sans trahison de Feydeau, avec des insertions bien venues de café-concert et quelques clins d’œil musicaux dépoussiérés. Des changements de décor astucieux . En bref, on rit de bon cœur et tout ça donne une excellente soirée, dans une salle rénovée très confortable. Le coin en outre est délicieux. Tout à côté, rue Lepic , au 98, La Divette du Moulin pourra vous faire manger goûteux et raisonnable avant –ou si vous êtes couche-tard, après – le spectacle. La publicité est gratuite.

J’ai titré Divertissements. Et bien, c’est ça, et n’en déplaise à Pascal (Blaise) qui, toute période mondaine bue, trouvait que nous ne savions pas assez rester tout seuls, enfermés, à penser dans nos chambres aux mystères épais de notre humaine condition, finalement, de temps à autre, ce n’est pas si désagréable ! Mais attention : À pratiquer avec modération !

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Bonjour, <br /> <br /> Félicitations pour votre site qui est vraiment bien conçu! J'ai créé un annuaire de blogs et si vous souhaitez vous y inscrire voici l'adresse: http://netblog.webtoweb.fr !<br /> <br /> Bonne continuation
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