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AutreMonde
3 août 2006

Quand Ségolène a chaud ... on réfléchit.

Mercredi 2 Août, en page(s) “Débats”, Le Monde nous offre un petit sursaut estival de notre “Ancienne ministre de l’environnement: 1992 - 1993” sous le titre : “Canicule, les vraies causes”, accompagné du sous-titre attendu: “La politique gouvernementale en matière d’émission de gaz à effet de serre est incohérente”.

Un grand jour pour l’écologie, non?, quand parallèlement Nicolas Hulot laisse envisager que, peut-être ... Tout cela est-il bien sérieux?

Bon, lisons l’effort journalistique de la probable candidate Royal, plutôt discrète me semble-t-il ces derniers temps. Qu’y trouvons-nous?

Quand on ne connait pas un dossier (et j’ose dire que je ne connais rien à celui-là), le principe d’affirmation “Ils sont incompétents - Je sais ce qu’il faut faire” laisse toujours rêveur. Et pourtant, voter, élire, qu’est-ce d’autre que se déterminer très largement sur la base de la virulence ou du talent avec lesquels ce principe est mis en œuvre par les candidats? La démocratie est épuisante. Le “Yaka-Faucon” y donne à plein. Et m’agace.

Si je résume ce que je comprends du propos: l’immobilisme du gouvernement est scandaleux tandis que la maison brûle; nous en sommes réduits à enfermer nos enfants pour éviter qu’ils ne souffrent des effets de la pollution de l’air; on augmente les quotas d’émission de CO2 alloués aux différents secteurs industriels; on ne développe quasiment pas les biocarburants; on réduit les crédits d’investissement pour les transports collectifs et on autorise les centrales nucléaires à rejeter dans les rivières des eaux de plus en plus chaudes. Ma foi, tout cela est peut-être bien vrai. Et il faut sans doute lire: “Avec moi, cela ne se passerait pas comme ça!”. Et on lit effectivement: “... il n’y a pas de fatalité et (...) l’action politique courageuse peut inverser le cours des choses”. Paroles? Quel homme politique ne dit pas tout cela? Les bonnes intentions sont partout. Mais ensuite, le poids des habitudes, des administrations, des lobbies de tout poil ... Peut-on vraiment réformer?

L’inertie des mentalités est désespérante. Ségolène nous parle ici d’intelligence citoyenne, ailleurs d’expertise citoyenne. Je crois bien qu’il faut aussi prendre en compte la goujaterie citoyenne, le “Pourquoi ferais-je des efforts puisque mon voisin n’en fait pas?”. Il n’est que dans les textes de droit que se trouve crédibilisée l’injonction: “Nul ne peut se prévaloir des turpitudes d’autrui”. Au quotidien, on se contente de faire fonctionner le “Pas vu, pas pris” et on se justifie aisément de la lâcheté (citoyenne?) des autres pour ne pas exhiber sa vaillance. Le mot de Jules Renard est toujours d’actualité : “N’écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, il se garda d’intervenir”. Et chacun de se dire: “Pourquoi être vertueux, puisque je serais le seul?”.

C’est sans doute cela qu’il faut changer. Nous sommes d’abord en situation de déficit de vertu. Comment remonter cette pente? Je ré-enfourche mon dada: en transformant l’école, seule façon d’espérer changer un jour le monde. Et je le redis à l’antique: que la malédiction des siècles retombe sur l’incapacité du 10 mai 1981 à accoucher, dans ce matin qui ne demandait qu’à chanter, d’une vision de l’école qui aujourd’hui, 25 ans après, une vraie pleine génération, commencerait à porter ses fruits et à donner au mot citoyenneté un sens qui ne relève pas de la propagande.

Et ceci dit, alors, pourquoi pas Ségolène ? C’est si bon d’espérer ... Mais au fond sur la base de quoi? D’ articles (de foi) comme celui-ci? Non! Juste sur une envie confuse, irrationnelle, irraisonnée, juste pour le charme nouveau d’une image féminine qui passe, juste pour une nostalgie d’enfance. Souchon avait raison: “Allô, maman, bobo...”.

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