Bilan d'Étape. A. Finkielkraut et "Nous autres, modernes"

Leçon n°2 . Résumé, Notes(I), Notes (II) et ...?.

Mais où en étions-nous?

Tout ça me paraît loin. Il y a eu, pour cette leçon, un résumé suivi d’une première, puis d’une seconde volée de notices . J’y ai mis, outre quelque persévérance, nombre d’informations que j’ai déjà oubliées. Du temps que j’officiais dans les corps d’inspection, Edmond Ramis, alors doyen du groupe “Mathématiques” à l’IGEN, questionné sur un manuel qu’il avait signé et sur un détail duquel le questionneur, qui venait de le lire, voulait engager le fer et s’alarmait du flou de la réponse, lui avait fort justement répondu: “Ah, mon cher, si je me souvenais de tout ce que j’ai écrit, comme je serais savant!”. Se relire, c’est souvent sottement s’étonner de cette science d’un jour, rassemblée dans la joie de la réflexion et de la recherche, et qui nous a injustement déjà quittés .....

Reprenons-nous! Donc je relis, et j’ai relu cette leçon n°2 titrée: "Les deux cultures". Et je m’étais promis d’y consacrer (et vais donc m’y astreindre) quelques remarques complémentaires de lecteur. L’avantage, à prendre du champ, c’est la décantation, avec ses risques réducteurs ... Mais enfin... Qu’est-ce qu’on nous dit, ici? Que Galilée nous a “géo-décentrés” et “théologico-déconstruits”, que Montaigne nous a “humano-recentrés” et “dé-s-enorgueillis”, que Descartes nous a “mathématico-reconfigurés” ... et que dans tout ça, comme dans la langue d’Esope, il y a le meilleur ou, quand on se laisse entraîner, le pire. La mort a été découronnée au profit de la vie, bonne chose, l’obscurantisme a reculé, excellente nouvelle, mais aussi la poésie, c’est moins bien, qui peut sauver l’esprit de méthode de l’esprit de système, et le balancier, quittant ses extrémismes, peine à trouver son juste milieu, quand le calcul se gausse de la méditation, qui crève d’envie mais n’ose pas le mépriser, quand le progressiste s’enivre de progrès, s’emballe dans sa course en avant et croit pouvoir nier l’héritage. Être, hugoliennement, une force qui va , soit, mais... qui va où?

Qu’offre, à son amphi, la vaste cavalcade et la vue cavalière de Finkielkraut? Une leçon de scepticisme? Une invitation à la prudence, avec enracinement culturel? Nous sommes là, assis, et la Pensée défile, hésite, nous dit “Je fus et ne sais si serai”, appel au secours peut-être, sans doute, c’est à nous de la sauver, de la faire encore vivre, de reprendre le flambeau, et ce cours, c’est peut-être un effort pour nous dire comment ...

Deux cultures, deux visions du Monde, antagonistes ? Non, les synthèses sont possibles, ou du moins les positions de tolérance ouverte, apaisée. L’objectif n’est pas de conduire l’autre à résipiscence, l’objectif, c’est seulement l’acceptation sereine de l’altérité dans l’examen apaisé et contradictoire des différences. Deux cultures? Non, deux aspects qui pourraient être puissamment complémentaires d’un même humanisme, et si on passe de deux à trois, si les sciences sociales viennent (em)brouiller le débat en levant le jeune étendard d’une prétendue supériorité, ouvrir encore et dire: trois aspects d’un même humanisme et pour un seul combat, celui de l’intelligence. Une seule culture en fait, celle de l’homme. Si ce mot d’ordre fonctionnait, tout ne serait pas perdu ...